Top 14: 5 phases, 13 semaines... le long chemin du retour au rugby
C'est un long document, d'une soixantaine de pages, qui expose comment les 1807 joueurs des trente clubs professionnels (916 en Top 14, 891 en Pro D2) pourront reprendre le rugby, à l'arrêt depuis début mars. Préparé par Bernard Dusfour, le président de la commission médicale de la LNR, et Sylvain Blanchard, le médecin du Racing 92, ce plan se découpe en cinq phases, du pré-bilan médical et athlétique à la reprise de la compétition.
La première étape se déroule à distance, par téléphone et par mail, et a pour objectif d'"effectuer un pré-tri (médical et athlétique) ainsi que d'ajuster la logistique à prévoir pour les phases suivantes". Cette phase, dite "phase 0", d'une durée d'une semaine, a déjà été lancée dans la plupart des clubs.
Ensuite arrive la phase 1, celle d'un bilan médical, individuel, avec des tests virologiques, un examen clinique au repos ainsi que des tests d'effort court sur vélo. Cette phase, d'une durée d'une semaine au moins, "doit être impérativement réalisée avant que le rassemblement des joueurs et du staff ne soit de nouveau autorisé".
Vient ensuite la période du "reconditionnement individuel" et de la "préparation individuelle". En clair, pendant au moins deux semaines, la reprise du travail uniquement "en petits groupes". Le document impose également "de réaliser un bilan cardiaque complémentaire avant d'autoriser les entraînements à haute intensité" et préconise un suivi quotidien ainsi que le port d'un masque sportif.
Des groupes limités à 4 joueurs
Les groupes sont limités à quatre joueurs, sous la surveillance d'un médecin, et à un travail individuel à une intensité maximale de 80% entre deux et trois heures par jour, sans "skills rugby" ni "matériel". En résumé: pas de ballon, de joug pour les mêlées, ni de contacts.
La phase 3 est celle de la reprise progressive des entraînements collectifs: "si deux entraînements quotidiens sont prévus, il faut organiser la restauration avec toutes les mesures de sécurité requises".
Des tests à réaliser à proximité du match
Mais pas question de forcer pour compenser ces huit semaines de confinement. Ce document a étudié les effets d'un désentraînement prononcé qui augmente les risques de blessures à la reprise. Ainsi, après le lock out de la NFL en 2011, imposé par les propriétaires des trente-deux équipes de football américain pendant dix-huit semaines, le nombre de ruptures du tendon d'Achille avait grandi de manière exponentielle, avec douze ruptures en un mois (dont dix sur les douze premiers jours de reprise).
"Un entraînement trop intense diminue vos défenses et pourrait augmenter le risque d'être contaminé", précisent les auteurs, qui interdisent aussi de "fumer une heure avant et deux heures après l'activité physique".
Les phases 3 et 4, celles de la reprise de la compétition, s'étalent sur huit semaines minimum. "La semaine de match, le prélèvement devra être réalisé à proximité immédiate du match et les résultats des deux équipes contrôlés par un médecin indépendant", explique le document.
Au total, le protocole de reprise préconisé par la commission médicale de la Ligue dure donc un peu plus de trois mois. Suffisant pour être prêt pour la première journée de la saison 2020-2021, programmée le week-end du 5 septembre ?
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