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Servat entraineur des avants de Toulouse la saison prochaine

William Servat, le talonneur du Stade toulousain, a été choisi pour devenir l'entraîneur des avants du champion de France à partir de la saison prochaine en remplacement de Yannick Bru, parti dans l'encadrement du XV de France, a indiqué le président du club, Jean-René Bouscatel. L'information qui avait filtré lundi dans Midi Olympique a donc été confirmée, envoyant ainsi l'international aux 45 sélections à la retraite comme joueur.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Les rumeurs l'avaient annoncé à Toulon, pour prolonger une carrière que Toulouse ne semblait plus disposé à lui offrir. Mais une rumeur n'est pas une information, et William Servat a finalement décidé de rester au Stade. Il lui restait une année de contrat en tant que joueur à l'issue de la présente saison, mais la "bûche" a répondu favorablement à la proposition de son club de passer de l'autre côté de la barrière, pour devenir entraîneur des avants.

"Cela signifie beaucoup, car je suis venu à Toulouse et c'est une suite à ma carrière", a déclaré le talonneur de l'équipe de France, qui a justifié sa décision en disant qu'à un "moment, il est temps d'arrêter". "J'ai la chance de pouvoir rester dans mon club, de porter un seul maillot. Ca sera une énorme fierté", a déclaré le joueur arrivé en cadets (à l'âge de 16 ans) du club de Mazères-Cassagne (Haute-Garonne), qui a reconnu avoir eu "des contacts aussi avancés qu'on le disait" pour quitter Toulouse, le RCT lui offrant un contrat de 3 ans. Mais dans sa réflexion, le joueur de 1ère ligne avait envisagé "une reconversion dans la formation", une fois sa carrière de joueur terminée. "Le départ de Yannick (Bru) a un peu précipité les choses alors que nous avons tendance, avec Guy Novès, à anticiper les choses", a admis le président toulousain. "Je l'ai laissé faire son chemin et dernièrement, on est revenu à la charge pour s'occuper non pas de la formation mais de l'équipe élite", a précisé Guy Novès.

L'exemple de Yannick Bru

Si son envie de poursuivre sa carrière semblait encore intacte voici quelques semaines, franchir le pas dans un club avec qui il a conquis trois Coupes d'Europe (sur les 4 du Stade toulousain), pour prendre place aux côtés de Jean-Baptiste Elissalde, avec qui il a joué, et sous la houlette de Guy Novès, lui ont certainement paru attrayants. Il est vrai que l'exemple de Yannick Bru, son prédécesseur tant au poste de talonneur du Stade que d'entraîneur des avants, a probablement aussi compté dans son choix. Désormais adjoint de Philippe Saint-André à la tête du XV de France, Bru passera d'une mise à disposition lors des matches internationaux à un plein temps à l'issue de cette saison. "On en a discuté avec Bru, c'est un exemple. Il a effectué cette démarche avant moi, ça lui a plutôt bien réussi", a reconnu Servat. Ouverte depuis plusieurs semaines, sa succession avait attisé les convoitises, les noms allant des anciens du Stade (Christian Labit, Jean Bouilhou) à des techniciens étrangers. Mais Guy Novès et Jean-René Bouscatel ont finalement opté pour la solution traditionnelle de Toulouse, celle qui assure la continuité à une philosophie de jeu bien ancrée.

Cette décision a plusieurs répercussions. D'abord, Toulouse doit trouver un talonneur de renom pour lui succéder la saison prochaine, alors que le Sud-Africain Gary Botha, arrivé en début de saison, est à l'infirmerie pour une longue durée. Ensuite, ce passage au poste d'entraîneur le met de facto à la retraite de l'équipe de France à l'issue de cette saison. Il dispute donc son dernier Tournoi des VI Nations, et si Philippe Saint-André savait qu'il ne pourrait probablement pas compter sur l'inamovible titulaire du poste pour la prochaine Coupe du monde en 2015, le sélectionneur pensait peut-être avoir plus de temps pour la passation de pouvoir. Avec Dimitri Szarzewski, il possède un talonneur de métier et au rendement au plus haut niveau déjà confirmé. Mais derrière, Guilhem Guirado, présent durant la Coupe du monde, n'a pas encore eu l'opportunité de prouver au niveau international. Et ce poste au talon est l'une des clés du rugby moderne, étant le premier membre de l'épine dorsale de l'équipe.

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