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Rugby, l'enfer du décor, le témoignage d'un ancien pro qui reconnaît s'être dopé

Dans le prochain Stade 2, dimanche à 16h35 sur France 2, vous découvrirez « Rugby, l’enfer du décor ». Pendant deux ans, Thierry Vildary, journaliste à Francetvsport, a mené une longue enquête sur le dopage dans le rugby français. Des jeunes aux professionnels en passant par les amateurs, des témoignages forts. Anthony, un ancien joueur professionnel passé dans de nombreux clubs, a raconté son histoire.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"On sait que beaucoup de joueurs consomment. Cela donne envie d'être dans la charrette pour être plus performant". C'est ainsi qu'Anthony explique pourquoi il est entré dans des pratiques dopantes, alors qu'il avait déjà 25 ans.

Vidéo: Extrait du témoignage d'Anthony

VIDEO - Rugby, l'enfer du décor, le témoignage d'un ancien pro

Engagé dans une concurrence acharnée pour garder sa place sur le terrain ou dans un club, condamné à suivre les cadences infernales des matches qui s'enchaînent, désireux de se soigner toujours plus vite des blessures, il avoue s'être dopé. La première fois, c'était pour "retrouver plus vite le terrain" après une blessure. "Le corps a des limites naturelles et il n'y a qu'en prenant des substances qu'on les repousse". Face à cette quête, il a pris 10-15kg. "On se sent plus fort physiquement, mais aussi mentalement car ces produits ont des conséquences sur l'humeur et l'agressivité. En prenant ces produits, on passe un cap."

"Si ça ne marchait pas, cela ne se vendrait pas"

Il ne veut pas évoquer en détails les produits pris, pour ne pas donner des idées, pour ne pas faire l'apologie de ces pratiques. Mais il le dit: "On se documente beaucoup. On sait quoi prendre, et quand le prendre. On prend en connaissance de cause." Et il l'affirme: "L'effet est positif. Si ça ne marchait pas, cela ne se vendrait pas." Anthony assure que ces pratiques ne sont pas isolées: "On est tous tentés, on a tous notre côté obscur", confesse-t-il. "On considère qu'il y a tricherie quand on trompe les autres. Je n'ai jamais trompé personne. J'ai toujours été clair. Je ne me suis jamais caché. Et puis, ça se voit. Je ne suis pas un gars isolé. On ne fait que rentrer dans le rang en prenant des produits."

A lire pour mieux comprendre les contraintes du rugby moderne: Rugbymen, le physique de l'emploi

Désormais retraité des terrains, il parle pour "ouvrir les yeux à certains et pour booster certains à délier leur langue". S'il assume ses agissements, il a aussi payé les conséquences: ses genoux ont nécessité une auto-greffe de moelle osseuse avec des cellules souches pour reconstruire des cartilages prématurément usés.

Pourtant, malgré son histoire personnel et son récit de ces pratiques dans le milieu, lors de la Coupe du monde 2015 en Angleterre, sur 468 échantillons prélevés avant et pendant la compétition, aucun ne s'est révélé positif. En 2014, sur les 2021 tests de la World Rugby, deux étaient positifs: un Moldave et un Sri-Lankais.

Vidéo: L'extrait de l'enquête de Stade 2 à voir dimanche 30 octobre

Rugby, l'enfer du décor

A découvrir samedi, en avant-première, le dopage chez les jeunes et à petit niveau dans le rugby

Le reportage de Stade 2 à voir en intégralité dimanche à 16h35 sur France 2​

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