Racing-Metro - Toulon, les frères ennemis
Deux présidents antagonistes
A l'issue de la demi-finale gagnée par le RCT à Lille en avril dernier (16-6), les deux hommes étaient tombés dans les bras l'un de l'autre. Mais Mourad Boudjellal avait promis qu'il embrasserait son homologue sur la bouche, ce qu'il a tenté de faire, Jacky Lorenzetti tentant de l'en empêcher. Cette scène est à l'image de la relation qu'entretiennent les deux présidents. Leurs parcours de chef d'entreprise, à la réussite indéniable, les rapprochent. Leurs ambitions les mettent face à face.
Au verbe haut du Toulonnais répond les phrases acerbes du Parisien. Chacun d'eux crée le changement dans l'univers du ballon ovale, mais chacun à sa manière. Arrivés aux commandes de leur club alors que celui-ci était en ProD2, ils ont transformé les structures, les staff techniques et les équipes pour en faire des cadors du Top 14 à grands renforts d'argent. L'un a réussi à ramener deux Coupes d'Europe de suite et un Bouclier de Brennus, l'autre n'a pas encore connu de sacre. Dernière tension en date: la masse salariale au RCT, que Lorenzetti pense plus élevée que la limite des 10 millions d'euros. Réponse de Boudjellal: "J'ai mis en place un modèle économique que ne peut pas comprendre Jacky Lorenzetti, puisque dans mes contrats joueurs figurent des primes de victoire et d'accession en finale de Top 14 et que son club, sous sa présidence, n'y va jamais."
Des stars à foison
En prenant la tête du RCT, Mourad Boudjellal fait les gros titres en recrutant des références internationales en ProD2: George Gregan, Andrew Mehrtens, Anton Oliver, Victor Matfield.... Chaque saison, il recrute des stars, pour bâtir des effectifs de rêve, Wilkinson, Habana, Mitchell ou Botha représentant la dernière génération. Au Racing-Métro, Jacky Lorenzetti fait de même avec Agustin Pichot, Sireli Bobo, Andrea Lo Cicero, puis Chabal, Nallet... L'ancien ouvreur All Black Andrew Mehrtens évoluera d'ailleurs dans les deux clubs. Désormais, Sexton, Dulin, Claassen et autres Roberts sont les étendards des renforts Ciel et Blanc. Certains ont parlé de mercenaires pour évoquer les effectifs de ces deux clubs, mais les résultats prouvent que la cohésion dans le jeu ne s'est pas créée qu'avec l'argent. Et cette filière, souvent dirigée vers l'hémisphère Sud, a été suivie par l'ensemble des clubs de l'Hexagone.
Des packs destructeurs
Les victoires, c'est devant que cela se construit. Les deux équipes en ont toujours fait leur principe. En conséquence, surtout à Toulon où la tradition du combat est plus marquée, les packs du Racing-Métro et du RCT ont toujours représenté des références. "Ils sont très virulents sur les phases de ruck, parfois même à la limite du pénalisable. A nous de répondre présent et de ne pas se laisser faire. On va savoir si on peut prétendre à être des leaders ou pas", a expliqué Wenceslas Lauret, le 3e ligne du Racing avant cet affrontement. L'an dernier, à Colombes, les Racingmen s'étaient imposés (14-3). Le 8 août dernier, en amical, le RCT l'avait emporté (21-19). Combat, dureté et intensité, le match promet un joli sommet.
Un match déjà test
Battu la semaine dernière à Bordeaux après avoir gagné à Montpellier, le Racing-Métro joue son premier match à domicile de la saison. La venue de "l'équipe qui marche sur l'eau actuellement", selon Laurent Travers, est un "test grandeur nature" pour les Parisiens. Pour ce premier choc délicat contre un rival, le RCT a fait le choix d'amener du sang neuf et de faire souffler certains cadres (Giteau, D. Armitage, Claassens). Ce sera ainsi le premier match de Frédéric Michalak, titulaire à l'ouverture. Sans défaite en match officiel depuis le déplacement à Clermont le 21 mars dernier, le RCT frapperait un très grand coup en s'imposant à Colombes, sans de nombreux cadres.
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