Paris a-t-il les moyens de faire tomber le RCT ?
Des drapeaux roses par milliers, une programmation musicale rappelant les folies chères à Max Guazzini, il flottait vendredi soir dans les travées du stade Jean-Bouin comme un vent de nostalgie. La victoire face au Racing et la qualification pour les demi-finales n'étaient pas sans rappeler la période faste connue par le Stade Français dans les années 2000, qui a permis au club de la capitale de marquer l'histoire du rugby français. S'il serait prématuré d'affirmer que le club parisien a retrouvé son lustre d'antan, force est de constater que Gonzalo Quesada et ses joueurs sont sur la bonne voie. Preuve en est ce retour parmi les quatre meilleures équipes françaises cette année.
Le match de vendredi dernier face au Racing Métro a été la démonstration parfaite des points forts sur lesquels le Stade Français s’est appuyé cette saison pour se hisser en demi-finale. Des avants conquérants, à l’image d’Heinke Van Der Merwe qui a mis au supplice Luc Ducalcon, ou encore de la paire de centre Waisea-Danty qui a fait des ravages dans l’entre-jeu du Racing. Et même avec son ouvreur titulaire à l’infirmerie, le Stade Français peut compter sur un remplaçant de luxe. Profitant de la blessure de Jules Plisson, Morné Steyn a pris ses responsabilités et l’ouvreur springbok a réalisé un sans-faute au pied pour inscrire 28 points cruciaux afin d’offrir la victoire à son équipe.
Grâce à cette victoire, le Stade Français retrouve donc les phases finales qui leur échappaient depuis six ans. Cet obstacle franchi, les Parisiens joueront désormais avec l’esprit plus libéré mais resteront néanmoins concentrés sur l’échéance de ce week-end, comme l’a confié Gonzalo Quesada, le manager argentin du Stade Français. "On sait ce qui nous attend donc on va bien savourer cette semaine. On essaye de rester sur nos valeurs d'humilité mais on ne voulait pas mélanger humilité et médiocrité. Maintenant que l'on est qualifié, soit on est champion, soit on sera déçu. C'est la vérité. Ce n'est pas de l'arrogance mais la vérité de la saison".
Paris pour la passe de trois
S’il délivre une prestation du même acabit que face au Racing Métro, les joueurs du Stade Français n'auront en tout cas aucune chance d'être déçus et ne seront pas là pour faire office de faire-valoir aux Toulonnais. Car si le RCT accumule les titres ces dernières années et a terminé en tête de la phase régulière, les hommes de Gonzalo Quesada peuvent se targuer d'avoir déjà battu deux fois le club Varois cette saison. Pas question donc pour eux de faire un complexe d'infériorité face aux Toulonnais. Ces derniers ont d’ailleurs bien saisi que le ticket pour la finale ne serait pas gagné d’avance et n’ont pas hésité à mettre la pression sur leurs adversaires. "Le Stade Français est le pire adversaire qu’on pouvait avoir face à nous. Déjà, c’est une équipe qui aime jouer sur les extérieurs et au large, caractéristique qui ne nous convient pas vraiment. Elle est aussi plus performante que nous en mêlée et à ce sujet, j’espère, pour nous, que l’on ne verra pas la version féminine du RCT, comme cela avait été le cas la saison dernière, à Jean-Bouin" a déclaré à La Provence Mourad Boudjellal le week-end dernier. Le président Toulonnais voyant même le club parisien comme futur successeur du champion en titre. "Le week-end prochain, lors de notre demi-finale, on devrait assister à une passation de pouvoirs entre l’ancien et le nouveau champion de France, car Paris a tout pour être champion."
Face à l’ogre toulonnais, Paris n’aura absolument rien à perdre, et tentera de donner une dimension encore plus grande à une saison d’ores et déjà réussie. Faire tomber le champion de France et d'Europe en titre ne sera pas mission impossible pour les Parisiens, qui ont déjà fait chuter les Varois à deux reprises cette saison (28-24 à Mayol ; 30-6 à Jean-Bouin). La passe de trois ce vendredi ?
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