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Opération rédemption pour l'USAP et le BO

Quelques jours après le départ de Jacques Delmas, poussé dehors par les joueurs, Perpignan reçoit à Aimé-Giral le Stade Français pour mettre fin à une série de 5 défaites de rang. Dernier du Top 14, Biarritz se rend au Racing-Métro pour confirmer leur redressement entrevu contre les Saracens en Coupe d'Europe, alors que les Parisiens ont d'ores et déjà raté leur aventure européenne. Malheur au vaincu dans le match entre Bayonne et le LOU.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Depuis le 23 septembre dernier, et une victoire à Aguilera chez un autre souffrant de ce début de saison, Perpignan n'a fait que tomber. Et ce n'est pas le petit succès (15-12) à Aimé Giral en Challenge Européen contre les Exeter Chiefs (15-12) qui a modifié quoique ce soit au parcours d'un prétendant au titre. A force de s'enfoncer, Paul Goze, son président, a décidé de trancher dans le vif en limogeant son manageur, Jacques Delmas, arrivé cet été pour prendre la succession de Jacques Brunel. Jamais le discours de l'ancien technicien de Biarritz et du Stade Français n'est passé auprès d'un groupe habitué aux méthodes de Brunel. Avec désormais à leur tête deux hommes du sérail, Goutta et Manas, les Perpignanais n'ont plus aucune excuse. "Le groupe est remobilisé, il a la volonté de s'améliorer", a souligné l'ancien capitaine.

La révolte, voilà ce que les supporteurs attendent lors de la venue du Stade Français dans un stade qui n'est plus que l'ombre de la citadelle imprenable, avec déjà deux défaites au compteur à domicile. Sans David Marty, suspendu quatre semaines en Coupe d'Europe, les Catalans jouent déjà un match important dans la course à la qualification, sachant que les Parisiens sont aussi candidats et qu'ils ne comptent que deux points d'avance. Pour y parvenir, le retour des internationaux doit apporter une plus grande solidité défensive à la formation la plus perméable du championnat. Mais l'équipe parisienne ne déborde pas non plus de confiance: "Il ne faut pas être prétentieux. Depuis le début de saison, on prend des valises à l'extérieur. On a le chic de remettre les équipes qui ne sont pas bien comme il faut. Nous ne sommes pas sereins à l'extérieur et eux ne sont pas sereins à la maison. Ce ne sera pas un grand match de rugby", prédit le demi de mêlée Julien Dupuy.

Rokocoko en vedette américaine

Autre équipe en difficulté alors qu'elle visait le haut de tableau: Biarritz. Si l'on regarde le classement de Top 14, la dernière place avec seulement une victoire et deux nuls et 10 points au compteur ne lui laissent pas beaucoup de chances face au Racing-Métro, fort de sa 5e place avec 5 victoires. Seulement voilà, la Coupe d'Europe est passée par là, et cela change tout. Alors que les Parisiens ont déjà hypothéqué leurs chances de voir les quarts de finale en concédant deux défaites dont une à domicile, les Biarrots se sont refaits une petite santé, en battant au terme d'un match échevelé les champions d'Angleterre, les Saracens, après avoir ramené le bonus défensif des Ospreys. Ayant retrouvé des vertus de combat et de solidité dans les phases de conquêtes, les Basques vont avoir besoin de le confirmer contre des Parisiens très revanchards, et dont les fondamentaux demeurent la marque de fabrique. Et ce malgré les absences de Steyn, Fall, Boussès, Imhoff, Lo Cicero, Vulivuli, Estebanez... Entre deux formations en quête de rédemption pour des raisons différentes, le choc risque d'être explosif à Colombes. "On a besoin de se remettre dans le droit chemin par rapport à notre rugby, à notre gestion. L'avantage, c'est qu'on a des matches tous les week-ends donc on est dans le bain tout de suite. Et c'est pas plus mal de tomber contre une bonne équipe comme Biarritz", estime le deuxième ligne international, Lionel Nallet.

Enfin, le dernier match avancé de la soirée opposera Bayonne à Lyon. Désormais renforcés par les derniers internationaux (Heymans, Tialata, Rokocoko, Phillips) qui ont pu jouer en Challenge européen, l'Aviron espère bien poursuivre sa série de trois victoires consécutives, toutes compétitions confondues, face à un LOU qui devient redoutable. Le promu n'a jamais pris de raclée, et la victoire sur le Stade Français, le nul à Biarritz, les défaites de 8 et 7 points respectivement à Newcastle et contre Toulon en Challenge, servent d'avertissements aux adversaires. Avec un match en moins, les Lyonnais ne comptent que trois points de retard sur les Bayonnais. Pour s'éviter une saison aussi douloureuse que la précédente, les joueurs de Thomas Lièvremont ont tout intérêt à s'imposer.

Et forcément, la grande attraction de la rencontre sera constitué par le premier match de Joe Rokocoko sur le territoire français pour le compte du Top 14. Le recordman d'essais en une année (17 en 2003) était, certes, absent de la liste des All Blacks pour cette Coupe du monde, mais il demeure une référence au poste d'ailier. 46 essais en 68 sélections en imposent forcément. A 28 ans, il a encore les jambes pour dévaster les lignes du championnat, et son association avec Cédric Heymans peut en faire un duo extrêmement dangereux dans les relances.

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