Le Stade Toulousain en mode relance
LA FORCE DE L'HABITUDE
"Cela fait vingt ans qu'à cette période, on est critiqué. On fait la Une de L'Equipe parce qu'on a perdu deux fois d'affilée. Pourtant Clermont a perdu deux fois de suite et il ne faisait pas la première page, c'est rigolo", préfère ironiser le manager toulousain Guy Novès.
Le Stade Toulousain, grand pourvoyeur d'internationaux (sept sont appelés pour Angleterre - France), connaît souvent des difficultés au tournant de la nouvelle année. Cette saison, la série a commencé un peu plus tôt et semble durer: sur ses huit derniers matches disputés toutes compétitions confondues depuis le 15 décembre, il en a perdu la moitié. Le club, qui reste sur deux titres de champions de France (2011, 2012) et une Coupe d'Europe (2010), est troisième du Top 14 (54 points) et éliminé pour seulement la quatrième fois de son histoire de la phase finale continentale. L'an dernier, à la même époque, les Toulousains continuaient leur cavalier seul en tête du Top 14 (65 pts) et étaient encore qualifiés pour les quarts de finale de Coupe d'Europe.
UN INHABITUEL MAL DU VOYAGE
Cette saison, le Stade Toulousain, invaincu à domicile, échoue souvent à l'extérieur (5 défaites pour 4 victoires en Top 14, 2 défaites pour 1 victoire en Coupe d'Europe) même face à des équipes réputées plus faibles. Samedi dernier à Agen, ils ont, de l'aveu même de Novès, réalisé "un non-match" (défaite 22-9) comme ils l'avaient fait contre Perpignan à Barcelone avec une défaite "pitoyable" (34-20).
"Les équipes qui nous reçoivent veulent aussi gagner", s'amuse Guy Novès en remarquant que Toulon et Clermont, qui le devancent au classement, ont également enregistré des revers lors de la dernière journée respectivement à Bordeaux-Bègles (41-0) et au Racing-Métro (12-6).
EN ATTENDANT UN GROUPE AU COMPLET...
Les Toulousains ont fait face cette saison à une hécatombe de blessés. Ils ont subi une pénurie de talonneurs, blessés ou suspendus, qui a contraint William Servat, devenu entraîneur des avants, à sortir de se retraite. Ils ont également dû composer avec les blessures, parfois simultanées, de plusieurs trois-quarts (Donguy, Matanavou, Clerc, Fritz, Fickou, McAlister, Beauxis).
Alors que certains blessés reviennent (Bregvadze, Médard, Galan, Fickou...), le double champion de France en titre doit se passer pendant le Tournoi de nombreux internationaux. Contre Perpignan, sept manqueront à l'appel dont l'intégralité de la troisième ligne (Clerc, Nyanga, Huget, Picamoles, Dusautoir, Maestri, Fritz).
S'il s'affirme "premier supporter de l'équipe de France", Novès constate que son équipe se retrouve à jouer "avec un bras dans le dos". "Vous avez déjà vu un boxeur qui gagne tous ses combats, on lui attache un bras dans le dos et il doit être aussi efficace ?", lance-t-il.
Cette situation risque de durer au moins un mois, jusqu'à la fin du Tournoi des six nations le 16 mars. Mais ils devront ensuite faire face à un calendrier délicat, avec un déplacement à Toulon avant de terminer la phase régulière du Top 14 au Racing-Métro, à Montpellier et à Clermont.
En attendant, "tout le monde parle d'un Toulouse affaibli, c'est justement là qu'il sera le plus dangereux parce que blessé", se méfie le deuxième ligne perpignanais Romain Taofifenua.
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