Le Stade Français et Toulouse dos à dos
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce match entre les deux formations d'élite des années 2000, qui n'ont cessé de se reconstruire et gardent pourtant intactes leurs ambitions, a tenu toutes ses promesses. Acharné, intense, le combat d'antan n'a rien perdu de ses vertus. Parisiens et Toulousains s'en sont donnés à coeur joie, sans lésiner sur leurs efforts, surtout au cours d'une première période somptueuse, sous le signe -enfin- du jeu et la volonté offensive, bien loin des parties trop restrictives qu'offrent trop souvent le Top 14.
Est-ce l'effet du printemps ou celui de l'approche des phases finales ? Toujours est-il que les cavaleries avaient hâte d'en découdre avec des fourmis dans les jambes. Les chevaux légers ont donné du relief à cette partie un peu particulière, dans l'ambiance colorée du Stade de France.
Feu d'artifice parisien
Ce furent les Parisiens les premiers à monter à l'assaut, après une première pénalité toulousaine qui voyait le ballon de McAlister heurter le montant. Après les trois premiers inscrits par Dupuy, après une faute au sol (4e), les Parisiens relançaient la machine offensive. Une incursion rapidement menée, avec un ballon tout aussi rapidement libéré en première main, un relais de Plisson qui trouvait Dupuy qui transperçait le milieu toulousain pour inscrire le premier essai. (10-0, 9e).
Sur le renvoi, les Parisiens étaient lobbés et les Toulousains exploitaient à merveille le ballon, avec Camara, relayé par Fickou qui faisait la différence et trouvait dans l'intervalle McAlister qui filait à l'essai (10-5, 10e). Sur cette action McAlister se blessait au dos et devait quitter le terrain remplacé par Doussain.
Cet essai des Rouge et Noir n'éteignait pas les ardeurs du Stade Français qui faisait feu de tout bois, à partir de phases statiques, comme la mêlée, ou de ballons lâchés en route, autant de rampes de lancement pour lancer du jeu. A la 17e minute, les Parisiens remettaient le turbo avec Nyacalevu qui s'échappait, mis au sol il transmettait à Dupuy qui servait Plisson d'une passe acrobatique. Le jeune ouvreur de l'équipe de France y allait de son essai (17-5, 17e).
Les Toulousains n'hésitaient pas lancer ses vagues offensives, et se créaient quelques situation dangereuses, notamment avec Fickou, mais ils manquaient parfois de justesse dans le geste. Dans ce registre là, les hommes de Quesada n'étaient pas mal non plus. Bonneval récupérait un ballon in extremis avant la touche, amorçait une relance avec Ioane, le ballon volait jusqu'à Bosman qui créait un nouveau décalage, puis trouvait Papé à hauteur et enfin l'autre deuxième ligne Flanquart qui aggravait le score (27-5). Le Stade Français atteignait la pause avec une confortable avance (27-8) après une pénalité toulousaine inscrite par Doussain.
Le réveil toulousain
Sans doute remotivés dans les vestiaires, les Toulousains revenaient avec encore davantage d'envie, et cette fois un peu plus de réussite dans la continuité de leurs actions. Premier acte, une chevauchée de Qera de plus de 80 mètres et un ballon qui rebondissait rapidement par Clerc puis Poitrenaud et enfin Vermaak à la conclusion (27-13 , 42e). Alors que les premiers changements de coaching donnaient un peu de sang neuf, les Toulousains poursuivaient leur folle remontée, grâce à Tekori, tout juste entré en jeu qui marquait en force sur une pénalité vite jouée à la main par Doussain (27-20, 51e).
Après trente minutes d'une grosse domination toulousaine, et une belle résistance parisienne, les dernières minutes étaient plus hachées, avec néanmoins autant d'engagement et détermination. Depuis son bord de touche, Novès poussait ses hommes encore et toujours vers l'avant, et ceux-ci ne relâchaient pas leur effort alors que les Parisiens contraints à faire le dos rond contenaient les assauts, et menaient même quelques contres mais manquaient de jus pour se mettre définitivement à l'abri.
Et ce qui devait arriver arriva, après une série de déferlantes toulousaines dans les dernières minutes et un essai un bout de ligne refusé à Gear à la dernière minute, les coéquipiers de Vincent Clerc obtenait enfin l'essai qu'ils cherchaient, un essai en force signé Montes et transformé par Doussain dans les ultimes secondes.
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