Le RCT rechute à Mayol face au Racing
Toulon et le Racing, ce sont les deux clubs aux recrutement clinquants. Mais à Mayol, pour l'ouverture de la 3e journée du Top 14, ce n'était pas un jeu trop clinquant. Entre deux équipes qui se redoutent et dont le paquet d'avants est une force, le début de la rencontre était une épreuve de lutte. Une première mêlée, refaite deux fois, gagnée par les Parisiens sur une introduction adverse pour une pénalité à la clé (3e, 0-3), puis les rôles étaient inversés pour un résultat identique (5e, 3-3). Et le premier éclair du match intervenait à la 10e minute, sur une intervention du Racingman Vulivuli qui transperçait le rideau défensif varois, coupable de trois plaquages ratés, avant de servir Battut qui aplatissait (3-10). Ayant voulu effectuer un plaquage à l'épaule, le capitaine toulonnais Van Niekerk écopait d'un carton jaune, laissant ses coéquipiers à 14 durant dix minutes. Le duel à distance entre les deux ouvreurs se poursuivait avec une pénalité de Wilkinson (16) à laquelle répondait Wizniewski par un drop (17e), l'Anglais recommençant à la 27e pour une pénalité du Français à la 29e. L'équilibre des forces s'inversait en fin de mi-temps, avec un RCT de plus en plus conquérant, infligeant à l'arrière Fall une intense séance de réceptions sur chandelles. Coupable d'avoir retenu par le maillot Van Niekerk, Masi héritait lui-aussi d'un carton jaune et d'une pénalité (30e, 12-16). Et Noirot aurait dû le rejoindre pour un plaquage à l'épaule sur le capitaine varois, mais l'arbitre était bien clément (32e). Le pilier droit parisien Benjamin Sa devait quitter les siens, sur une civière après de longues minutes pour le préparer à l'évacuation, ce qui jetait un coup de froid sur le stade, le joueur rassurant tout le monde en levant le pouce avant de partir passer des examens.
Après la pause, le Racing-Métro éclairait encore une fois la rencontre. Sur un petit coup de pied par dessus de Wilkinson, Fall récupérait le ballon, traversait la défense alors en position d'attaque, servait Wizniewski en soutien qui servait Masi, auteur d'un sprint pour aplatir le deuxième essai parisien (42e, 12-23). Les hommes de Philippe Saint-André étaient alors condamnés à envoyer du jeu, pour tenter de mettre sous pression leurs adversaires, souvent sanctionnés en première période. Le match des W s'intensifiait (pénalités de Wilkinson à la 44e, 48e, 56e, pénalité de Wizniewski à la 54e) pour un score à l'heure de jeu de (21-26). C'est à ce moment-là que l'Anglais ratait une nouvelle pénalité, et que son homologue laissait sa place au profit de Juan Hernandez, qui disputait son premier match sous le maillot ciel et blanc. Juste après, le coup de massue était asséné sur la tête des rouge et noir, avec une interception au milieu de terrain de Bobo, qui n'avait plus qu'à courir tranquillement pour marquer le troisième essai de son équipe (61e, 21-33). Le coup de poignard était terrible pour une formation locale qui se dirigeait vers sa deuxième défaite à domicile de la saison, en deux matches joués à Mayol. L'ouvreur argentin du Racing-Métro se chargeait même de passer sa première pénalité avec son nouveau club (65e, 21-33) avant que, suite à une mêlée à 5m bien stable, Fernandez-Lobbe n'inscrive en force le premier essai de son équipe (73e, 28-36). Les points de l'espoir et surtout l'essai qui privait les Ciel et Blanc du bonus offensif. Et le bonus défensif était même obtenu sur une pénalité de 55m de Wilkinson (76e, 31-36), la victoire étant même à portée. Mais une faute de Lapeyre, coupable d'être entré dans un regroupement par le côté, offrait une nouvelle pénalité à Hernandez, qui enregistrait son deuxième échec de la soirée (78e). Et malgré une dernière pénal-touche pour Toulon, sanctionné pour un écran, le score ne changeait pas.
Pour leur troisième déplacement de la saison, le Racing-Métro s'empare d'un deuxième succès, sur un terrain qui commence à être miné par les Toulonnais. Au-delà de la défaite et de leur prestation, Philippe Saint-André et ses troupes doivent reconquérir leur antre de Mayol pour qu'elle inspire de nouveau la crainte aux adversaires. Deux défaites à domicile, pour un prétendant à l'Europe voire au titre, cela commence déjà à être beaucoup.
Réactions
Mourad Boudjellal (président de Toulon): "C'est un match où rien ne nous a souri, on prend deux essais casquette, on est position de marquer et on fait des en-avant ou on se fait intercepter. On va aller à La Rochelle, essayer de prendre quatre points là-bas. J'ai confiance dans l'équipe, maintenant, la saison est longue, on ne va pas tirer des conclusions parce qu'on a perdu deux fois à Mayol".
Pierre Berbizier (entraîneur du Racing-Métro): "C'est toujours important pour une équipe de gagner à Toulon, je n'y ai pas souvent gagné, c'est donc aussi une satisfaction pour le staff et l'entraîneur que je suis. Les joueurs ont eu une semaine difficile après notre non-match de Montpellier, il était important d'avoir un autre comportement. Cela nous a permis d'un peu plus respecter le jeu que l'on avait bafoué le week-end dernier".
Juan Fernandez Lobbe (troisième ligne de Toulon): "On doit rester solidaires. Si aujourd'hui, on ne donne pas deux des trois essais, on gagne. On a mis beaucoup de pression, on n'a pas joué beaucoup mais le groupe a très bien défendu. A La Rochelle, on doit avoir une défense super et aller marquer".
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