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Le Racing s'offre le derby francilien, Toulouse champion d'automne

Bouillant toute la semaine, le derby Métro-Racing - Stade Français s'est refroidi considérablement avec la neige tombée en masse sur Colombes. Au jeu des pénalités, c'est le Racing qui remporte le derby 15-13. Le leader toulousain est tombé à Clermont 32-25. Rien ne va plus pour Perpignan, battu 23-13 à Castres. Vainqueur 30-12 à Brive avec le bonus, Agen sort de la zone de relégation où flirtent les Corréziens et les Rochelais, défaits 23-14 par Bayonne.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 8min
Sereli Bobo (Métro-Racing) tente une percée (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Longtemps mené sur se pelouse par la lanterne rouge Bourgoin, lors du dernier match de cette 13e journée dimanche, Biarritz a finalement fait parler son expérience et son potentiel joueurs pour renverser la vapeur et s'imposer sans faire de détails (37-20), glanant logiquement le bonus offensif avec cinq essais en tout. Les Berjalliens s'enfoncent encore un peu plus alors que Biarritz occuper la 4e place du Top 14. Ce festival offensif est de bon augure pour le BO, en tête de sa poule de Coupe d'Europe, et qui pourrait dérouler le week-end prochain en Italie, à Aironi.

L'affiche : Racing Métro - Stade Français

A chaque jour avait fleuri ses petites phrases entre deux clubs rivaux. Une région, moins de dix kilomètres entre les deux stades et deux projets différents. Une invitée surprise : la neige. La bâche avait protégé le terrain toute la semaine mais la neige tombée en abondance sur Colombes samedi pouvait remettre en cause la bonne tenue de ce match. Après inspection de la pelouse et nettoyage des lignes, Monsieur Péchambert décrétait les conditions correctes pour un match de rugby. Peu importe le flocon pourvu qu'on ait l'ivresse... Si la neige a rapidement fondu, on a attendu longtemps une éclaircie, d'un côté comme de l'autre. Au bout de quarante minutes, l'envie affichée par le Racing et le Stade Français avait surtout bloqué les espaces. Restait un duel de buteurs entre Wisniewski et Dupuy. Ce dernier aurait pu être l'homme du match en tapant une pénalité sur la barre. Tel un renard, Phillips avait bien suivi et marquait le seul essai du match devant des Racingmen statufiés (58e). Le Stade Français menait d'un point 13-12 mais une 4e pénalité de Wisniewski donnait un avantage définitif au Racing (15-13). Ce match, bien terne et gâché par un terrain déplorable, a livré peu
d'enseignements, si ce n'est que le Racing peut se fier à son pack, qui a littéralement mis à genoux son adversaire.

L'info : Toulouse champion d'automne

Ce titre honorifique était acquis au Stade Toulousain avant même que les hommes de Guy Novès n'entrent sur la pelouse de Michelin. Une pelouse qui décidément ne réussit pas aux Toulousains qui n'y ont plus gagné depuis 2002. Venu sans une partie de ses cadres en Auvergne (Dusautoir, Jauzion, Servat, Clerc, Millo-Chluski), Toulouse, champion d'Europe en titre a clairement fait le choix de se préserver en vue de la double confrontation contre Glasgow (10-18  décembre).  Mais, porté par une dynamique de victoires et la profondeur de son banc, Toulouse peut se permettre de telles largesses. Même si cette fois-ci encore, malgré beaucoup d'intensité dans une rencontre très disputée en dépit des conditions climatiques, les Toulousains se sont heurtés à une solide défense auvergnate. Avec à la baguette un Morgan Parra efficace dans son rôle de buteur (22 points à 8/9) et dans le lancement du jeu, les Cleermontois ont surtout fait la différence dans la première heure de jeu avec notamment deux essais sur contres de Malzieu, et de Lapendry, alors que le Stade Toulousain était allé une fois à dame sur une interception de Médard. Les vingt dernières minutes furent surtout rouge et noir, ce qui a permis aux équipiers de Frédéric Michalak, qui a fait son retour en fin de match après neuf mois d'absence, d'aller chercher le point de bonus et de conforter ainsi leur première place. De leur côté, après quelques mois difficiles, les hommes de Vern Cotter commencent peut-être à reprendre des couleurs.

Le chiffre du jour: 10

Le nombre d'essais inscrits par le Toulousain Maxime Médard. Joueur offensif en grande forme de l'équipe championne d'Europe, Maxime Médard a inscrit son dixième essai contre Clermont, profitant d'une passe trop molle dans la ligne auvergnate pour tenter et réussir une interception d'école, et pointer dans l'en-but soixante-dix mètres plus loin. Paradoxe: Maxime Médard n'avait pas été appelé en équipe de France pour affronter l'Australie, pas plus d'ailleurs que son adversaire du jour, l'ailier clermontois Julien Malzieu, auteur du premier essai de Clermont après un slalom digne d'un véritable finisseur, et auteur ette saison déjà de huit réalisations. Mais il est vrai que l'ambition du XV de France n'était peut-être pas de mettre du jeu. Donc il était inutile de convoquer deux ailiers en pleine bourre !    

La perf' : Agen sort du rouge

Agen aime trop la ProD2 pour y retourner dès la saison prochaine. Devancé par La Rochelle et Brive avant cette 13e journée, le SUA s'est remis sur les talons de ses deux adversaires principaux. Après un succès face au Racing, les Agenais ont enchaîné par une victoire bonifiée 23-12 à Brive dont la série de cinq défaite d'affilée commence à faire peur. Une semaine après le limogeage de Laussucq, la Corrèze tremble. Battu 23-14 à Bayonne, La Rochelle manque de peu le bonus défensif et perd aussi gros que les Brivistes.

Déclarations

Simon Mannix (entraîneur du Racing-Métro): "Je prends les quatre points aujourd'hui. La semaine a été compliquée avec la météo, ça n'a pas été évident de préparer ce match. On a bien géré le match, on a montré de l'envie, on les a mis sous pression et on a été plus discipliné qu'eux. Mais on était capable de faire mieux. Le terrain était dégueulasse, même si le jardinier a fait un travail énorme. On a su bien s'adapter. On a dominé devant aujourd'hui, le 5 de devant fait un très gros travail, la 3e ligne a été performante et notre jeu au pied était bien placé. On a été naïf sur leur essai. On va attaquer la Coupe d'Europe en confiance."

Michaël Cheika (entraîneur du Stade Français): "Courte défaite, grande défaite c'est pareil, même si on a gagné un point de bonus. On méritait un peu mieux, même si on a été pas assez discipliné. En début de seconde période, on a été sanctionné de 4-5 pénalités de suite. On a eu de la chance qu'ils en ratent deux, sinon on prenait douze points de retard et dans un match comme ça, tu n'en reviens pas. Je suis un peu triste aujourd'hui car le club m'a beaucoup soutenu.. Il faut que l'on soit plus serein dans les moments importants."

Laurent Labit (entraîneur de Castres): "On peut faire la fine bouche avec ce point de bonus qu'on a laissé filer sur l'interception de Marty, mais avant le match on aurait signé pour les quatre points. On avait dit au joueurs que ce match était idéal pour se mesurer à une grosse équipe et pour voir si on avait progressé. Le résultat est là et Perpignan repart avec 0 point. On a très bien exploité les ballons de récupération qui sont surtout décisifs dans le rugby  moderne et qui étaient notre force l'an dernier".

David Marty (trois-quarts centre de Perpignan): "Il nous manque ce petit brin de réussite depuis le début de saison sur la possession, la maîtrise. Cette défaite ne nous met pas un coup au moral, c'est un mach à l'extérieur, on n'est pas si loin du compte que ça et il n'y a pas à être alarmiste sur notre rugby même si on peut l'être un peu sur le classement".

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