Le Racing arrache sa place en demi-finale contre Toulouse
On a beau s'y attendre, on est toujours déçu. Une fois encore, le Top 14 et ses matchs à élimination directe auront accouché d'un somment d'ennui. A part quelques inconditionnels de combats au sol et d'occupation au pied, quel passionné en aura eu pour son argent en regardant ce barrage ? Le constat est d'autant plus cruel que cette rencontre, pourtant belle sur le papier, était chronologiquement située après les test-matchs Nouvelle-Zélande-pays de Galles et Australie-Angleterre, des régals de rugby offensif. Certes, le contexte n'a rien à voir mais il n'empêche que notre championnat souffre terriblement de la comparaison en terme de jeu proposé.
Longtemps incertain, Dan Carter est bien titulaire au coup d'envoi. L'ex ouvreur black va-t-il revivre le même cauchemar que lors de la finale de la Coupe d'Europe perdue contre les Saracens où il a traversé la rencontre comme une ombre ? Les premières minutes semblent indiquer le contraire. Prudent, le numéro 10 du Racing joue loin de sa ligne de trois-quarts mais distribue avec justesse. Sa gestion du terrain et du temps mettent les Toulousains sur le reculoir et, comme souvent dans ces cas-là, difficile de défendre sans commettre de fautes. Carter fait mumuse avec les perches (4/4) mais il trouve à qui parler en face. S'il n'a pas le pedigree de son vis à vis, Sébastien Bézy fait presque jeu égal avec le maître, 12-6 à la pause, 12-9 à 43e.
La victoire des serruriers
On l'aura compris, pas d'essai à signaler jusque-là, pas même d'occasion d'essai. A l'image de la sécheresse du score et du jeu, Imanol Harinordoquy sort, sans avoir l'air de bien comprendre pourquoi, à la 46e minute. Le troisième ligne, dont c'est le dernier match sous les couleurs du Stade, restera longtemps à secouer la tête sur son banc... Heureusement, puisque tout n'est jamais si noir, il y a parfois le talent individuel pour illuminer une rencontre plongée dans l'obscurité. Celui d'un Jonathan Goosen, qui passe une pénalité à 55 mètres (15-9, 48e) ou celui de Gaël Fickou, l'un des seul à avoir fait quelques différences ballon en mains ce soir. Sur un appui de magicien, le trois-quart centre mystifie Carter et, dans une position acrobatique, parvient à toucher terre pour relancer la fin de match (18-16, 66e).
Mais c'est bien à Carter, qui passe la dernière pénalité (21-16, 76e) et aux siens que revient le dernier mot. En dépit d'une mêlée toulousaine qui frappe à la porte de l'essai lors des dernières secondes, le verrou francilien est de bonne qualité et ne cède pas. Ce soir c'était la victoire des serruriers. Pour la deuxième fois seulement depuis 1994, il faudra se passer des Rouge et Noir dans le dernier carré du championnat. Cela avait été aussi le cas en 2014, après une victoire du Racing encore mais à Toulouse (21-16).
Déclarations :
Laurent Labit, entraîneur du Racing 92: "On était stressé car apparemment on avait choisi de recevoir Toulouse et on pensait que ce serait plus facile que ça (ironique)... Peut-être qu'on s'est trompé dans nos prévisions. Mais bien sûr qu'on était stressé, on affrontait Toulouse qui avait mis 14 de ses joueurs au repos pour ce barrage. Toulouse est toujours présent sur ces rendez-vous. On savait que ce n'était pas un bon tirage de prendre Toulouse. C'est un soulagement de remporter ce match. Je veux féliciter Toulouse pour sa saison et son staff pour sa gestion de l'après Guy Novès. Je veux aussi retenir ce que nos joueurs ont fait dans cette saison très longue, marathon. J'ai de la satisfaction, de la fierté d'entraîner ce groupe, avec des jeunes, des autres plus expérimentés. (sur Clermont) On connaît toutes leurs qualités, leur jeu, on a beaucoup de respect pour eux. On veut bien récupérer car on aura cette étiquette d'outsider. Clermont sait qu'on l'a battu deux fois cette saison et sait qu'on est capable de faire un résultat."
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