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Grenoble vient moucher le Stade Français, Bayonne enfonce Castres

Battu à domicile en décembre par les Parisiens, Grenoble a rendu la monnaie de sa pièce au Stade Français en venant s'imposer à Jean-Bouin (30-21), lors de la 20e journée du Top 14. Une victoire qui maintient l'équipe de Fabrice Landreau dans la course à l'Europe et aux barrages. Très loin de là, Castres fait la très mauvaise affaire du soir en s'inclinant de justesse (21-19) à Bayonne. Dans cette lutte pour le maintien, La Rochelle fait une bonne affaire en battant Oyonnax (35-20), de même que Brive en dominant le Racing-Métro (36-12). Dans le dernier match, Toulon s'est imposé à Lyon (22-14).
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
La joie des Grenoblois face au Stade Français

C'est une soirée noire pour Castres. En déplacement à Bayonne, un rival pour le maintien, le vice-champion de France a concédé une 13e défaite cette saison. Elle est d'autant plus terrible que les Castrais ont pris les choses dans l'ordre pour s'imposer. Une pénalité de Dumora à la 5e, un essai de Martial à la 7e, et le CO menait donc (10-0) après un quart-d'heure de jeu. Avec un drop de Rémi Talès (23e), puis une nouvelle pénalité de Dumora (27e), les visiteurs continuaient à avoir une belle marge (16-6). Le problème, c'est que l'Aviron a pu compter sur des fautes et des coups de pied précis de Loustalot (18e, 22e, 31e, 36e) en première période, avant que Bustos Moyano ne prenne la suite avec trois pénalités, dont la dernière dans les arrêts de jeu de la rencontre (80+1). Cette place de lanterne rouge colle donc à la peau des Castrais, qui voient en plus tous leurs rivaux s'envoler, hormis Lyon, battu à domicile par le RCT (22-14). Romain Cabannes, le capitaine castrais, ne cachait pas sa déception: "Je suis dégoûté. On a  rarement fait une performance comme ça, notamment à l'extérieur. Le scénario  est cruel. Pénalité ou pas sur la dernière action, je ne sais pas. Mais j'ai  l'impression qu'on a été regardé à la jumelle. Quoi qu'on fasse, il n'y avait  que nous qui commettions des fautes sur le terrain j'ai l'impression."

Premier non-relégable, Brive a réalisé le gros coup de la soirée en disposant du Racing-Métro (36-12). Solide tout du  long, Brive a attendu l'ultime minute pour décrocher le bonus offensif dans la  liesse du Stadium grâce à un essai en solitaire avec prise d'intervalle de Sola  validé par la vidéo malgré une obstruction de Buys. C'était la cerise sur le gâteau pour les coéquipiers de Péjoine qui n'ont  finalement jamais tremblé face à des Franciliens, privés de leurs  internationaux français, gallois et irlandais, qui sont restés dans le match  seulement grâce à la botte de leur buteur Machenaud (4 pénalités) sur des approximations  orréziennes ou des ballons mal négociés (19-12, 48e). Les Franciliens, complètement impuissants, se sont longtemps bornés dans un  jeu d'occupation stérile, même quand ils sont revenus à dix points.Côté briviste, le buteur métronome Germain, encore 21 points inscrits  samedi, a lui aussi contribué à ce succès, aidé par la maîtrise de ses avants  et la puissance de ses coéquipiers fidjiens Waqaniburotu (25) et Koyamaibole  (72), auteurs des deux premiers essais des Coujoux.

La Rochelle respire​

Onzième avant cette journée, la Rochelle a également pris un bon bol d'air frais en battant Oyonnax (35-20). La Rochelle, fébrile à l'entame face à des joueurs de l'Ain sans complexe à  l'image de Tian, auteur d'un essai refusé à la vidéo (23) ou du buteur  Urdapilleta, à l'aise face aux perches (3-6, 18e), ont mis une petite  demi-heure avant de trouver la bonne carburation. La sortie sur carton jaune de Jenneker lui a servi de déclic, avec une  supériorité numérique parfaitement exploitée avec deux essais validés à la  vidéo inscrits coup sur coup par l'arrière funambule Murimurivalu (36e) après  une passe au pied du 3e ligne Eaton, puis par le puissant Botia (39e), alerté  par une chistera de Barraque (21-6). A la reprise, les Rochelais maintenaient la pression et le centre fidjien  Botia y allait de son doublé (48e), un troisième essai synonyme alors de bonus. Mais le cavalier seul maritime ne durait pas, Oyonnax sortait alors la tête  de l'eau en inscrivant à son tour deux essais, par Tian (56e) face à des locaux  réduits temporairement à 14, puis par Ma'afu après un joli mouvement collectif  (65e) qui auraient pu pimenter la fin de match, devenue juste tendue après le  carton jaune récolté par Audy (73e).

En haut de classement, Grenoble a infligé une belle claque au Stade Français (30-21) à Jean-Bouin. Les Isérois prennent ainsi leur revanche sur des Parisiens qui les avaient battus à l'aller, et intégrent en même temps le Top 6. La formation de Gonzalo Quesada, au contraire, se fragilise avant un programme d'enfer: Clermont, Toulouse et  Montpellier à domicile, La Rochelle, le Racing et Brive à l'extérieur. Très indisciplinés, les Stadistes ont permis à Jonathan Wisniewski de creuser la marque  au pied (5e, 18e, 30e, 36e, 51e, 67e). Symbole de cette indiscipline, le carton jaune reçu par Jonathan Danty (36)  pour un croche-pied qui a permis au FCG, en supériorité numérique, de prendre  le large par un essai de Florian Faure en bout de ligne (42e, 22-7).  Mais le Stade Français s'était déjà tiré une balle dans le pied, après un  essai de Danty (23), lorsque Digby Ioane, dans ses 22 mètres, a adressé une  passe sautée complètement manquée dont s'est saisi le centre Jackson Willison  (33e, 16-7). Le mal était fait après ces deux essais, malgré un baroud d'honneur dans  les 20 dernières minutes avec deux essais de Danty (62e) et Julien Arias (73e). "Cela n'hypothèque pas encore nos chances de qualification car on  s'était donné des jokers avec des victoires à l'extérieur. Mais c'est sûr que  ça tombe mal", se désolait le technicien argentin. A l'opposé, Fabrice Landreau notait: "On est encore en construction mais  cette victoire valide l'investissement de tous les joueurs depuis plusieurs semaines. (...) Cela nous permet de souffler par rapport à nos  concurrents et d'avoir une petite bouffée d'oxygène car ce qui nous attend  d'ici la fin de saison est un peu l'enfer. Jusqu'à présent on jouait souvent  par à-coups, on avait du mal à tenir les matches et à se les construire. Ce  soir (samedi) on a essayé, on a été assez constant, on a profité des ballons laissés en route par Paris pour scorer."

A Lyon, le RCT a remporté une large victoire (22-14), mais a perdu de nombreux joueurs. Au total, cette 4e victoire à l'extérieur a coûté six joueurs: J. Smith, Botha,  Claassens, D. Smith, Bruni et D. Armitage, tous blessés. En six  minutes, ils ont perdu trois joueurs sur blessures, le troisième ligne, Juan  Smith, le deuxième ligne Bakkies Botha et le demi de mêlée, Michael Claassens.  Ce dernier a été victime d'un coup de tête de son talonneur, Jean-Charles  Orioli, en voulant plaquer le demi de mêlée Ricky Januarie, auteur de l'essai  lyonnais (5-0. 6e). "Quand j'ai vu les joueurs se blesser  en début de match, j'ai failli aller m'échauffer", a dit dans un sourire Bernard Laporte, le manageur de Toulon. 

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