Cet article date de plus de sept ans.

Finale du Top 14 - Benjamin Kayser : "Certains ont encore du mal à y croire"

Benjamin Kayser s'est exprimé après la victoire de l'ASM Clermont-Auvergne en finale du Top 14 contre Toulon (22-16).
Article rédigé par Hugo Monier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Benjamin Kayser n'avait pas vécu ça depuis dix ans. "J'ai dit à Judicael (Cancoriet) de profiter, parce que moi je ne l'avais pas assez fait à l'époque". L'époque, c'était en 2007 avec le Stade Français. Le talonneur, alors âgé de 22 ans, remportait son premier titre de champion de France. Il vient d'en ajouter un second à son palmarès avec la victoire de Clermont contre Toulon (22-16). Un succès qui vient récompenser le travail de plusieurs années. " Pour arriver à ça, c'est énormément d'engueulades, de remises en question, de sang et de larmes" a expliqué Benjamin Kayser. La conclusion d'une aventure de groupe, même s'il note avec lucidité l'effritement des liens dans le rugby moderne. "Ça a beaucoup changé. On ne peut pas aimer tout le monde, mais on a un besoin impératif de se sacrifier les uns pour les autres.

La quatrième est la bonne 

Comme en 2010, date du dernier titre clermontois, l'ASM a vaincu son adversaire, mais aussi sa malédiction des finales perdues. Seulement deux titres pour treize finale du championnat de France. Une "malédiction" qui énerve Benjamin Kayser : "Qu'est-ce que ça peut faire si un mec a raté une pénalité pour Clermont en 1938 ? La presse nous ressasse des trucs vieux d'avant notre naissance." Lui restait sur trois finales perdues. Une en Top 14 (2015 contre le Stade Français) et deux sur la scène européenne (contre Toulon en 2015 et Saracens en 2013). "Certains dans le vestiaires avaient du mal à y croire" a-t-il avoué. "D'autres ne savaient pas trop quoi faire. Ils se demandaient 'Ça y est, on a le droit d'être content ?' On a eu tellement de moments de merde" a-t-il ajouté. Kayser a été particulièrement marqué par la finale contre les Saracens : "Cela m'a pesé. J'étais au bout de ma vie. Je sortais à Clermont, les gens venaient me réconforter dans la rue. Cela m'a fait beaucoup de bien.

Un rugby de plus en plus dur 

Benjamin Kayser a aussi réagi à une des statistiques de la soirée : 5 protocoles commotion, dont deux ayant amené une sortie définitive : "Le rugby devient complètement débile" a-t-il afirmé. "Il faut laisser plus de repos aux joueurs. Quand on voit l'intensité des barrages et des demi-finales..." Mais pour lui, la "clé ce n'est pas de changer le rugby, c'est d'être mieux arbitré, et on l'est de mieux en mieux, et d'avoir plus de plages de repos." Et Kayser a invité les dirigeants du rugby français à "prendre leurs responsabilités. Un joueur ne doit pas avoir la pression impérative de jouer la semaine suivante." Le talonneur de 32 ans a terminé son plaidoyer avec un sourire : "De toute façon, moi je n'ai plus longtemps à tirer.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.