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Entraîneurs du Top 14 dans le staff des Bleus : Paul Goze est circonspect

"Cela pose des questions sur la mise en application": le président de la Ligue nationale de rugby, Paul Goze, s'est montré auprès de l'AFP circonspect au sujet de la future organisation du staff du XV de France, dans lequel seraient inclus à temps partiel des entraîneurs du Top 14.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Quel est votre avis sur l'arrivée, souhaitée par la Fédération, d'entraîneurs du Top 14 pour épauler le nouveau sélectionneur du XV de France, Jacques Brunel, tout en restant salariés de leurs clubs?
Paul Goze : "J'ai eu diverses conversations avec Bernard Laporte pendant le week-end dernier. Il m'a informé de ce que la Fédération souhaitait mettre en place. Il y a une volonté partagée de rapprocher le XV de France et les clubs. Il doit y avoir des réunions avant chaque période internationale entre Jacques Brunel et les entraîneurs de clubs pour faire un état des lieux des joueurs (via la commission de suivi des internationaux, NDLR). Connaître leur niveau de performance, leur état de santé, savoir si tel ou tel joueur est adapté au style de jeu... On est à fond derrière ce dispositif.

Comme derrière le deuxième, l'inclusion d'entraîneurs du championnat dans le nouveau staff?
P.G: "Il ne faut pas être négatif, mais cela pose des questions sur la mise en application. Il va y avoir une réunion entre Jacques Brunel et les entraîneurs concernés par le suivi des internationaux début janvier, et il sera convié à la prochaine réunion des présidents de clubs le 16 janvier. Cela part d'un bon principe, rapprocher les points de vue. La gestion du XV de France est l'apanage de la Fédération, mais nous sommes preneurs de tout rapprochement avec les clubs. Il faut en peaufiner la mise en application."

Certains présidents ont d'ores et déjà refusé de libérer leurs entraîneurs...
P.G: "Je ne suis pas là pour mener les négociations, c'est de la responsabilité de la Fédération et du sélectionneur. S'il a besoin de travailler avec un entraîneur, il faudra qu'il prenne contact avec lui et son président. Les modalités seront à préciser lors des prochaines réunions. Sur le principe, cette ouverture vers le rugby professionnel est très positive, mais peut poser des questions à résoudre. Ne soyons pas négatif: voyons ce qui va être fait, mais si un président est absolument contre, il dira non. La liberté de chacun sera respectée. Le dispositif devra satisfaire toutes les parties, Ligue et Fédération et surtout les clubs. Il faut une osmose générale pour que ça puisse marcher. Disons qu'à première vue, le dispositif qui a toujours existé (des adjoints salariés par la Fédération, NDLR) paraît plus simple. Je voudrais aussi saluer Guy Novès (remplacé par Brunel), un immense personnage du rugby français. Les circonstances ont fait qu'il n'a pas pu mener à bien son projet. Mais cela ne remet pas en cause ses compétences, qui ont fait de lui l'entraîneur le plus titré du rugby français. Je lui souhaite du succès dans les entreprises qu'il pourra mettre en place dans le futur, dans le monde du sport ou un autre."

Après s'être opposée frontalement à la Ligue et aux clubs depuis un an, la Fédération sollicite aujourd'hui votre aide. Trouvez-vous cela savoureux?
P.G: "Disons que dans la vie, les situations évoluent et les temps changent. C'est pour ça qu'il ne faut jamais prendre les choses au pied de la lettre. La vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain."

Ce rapprochement est-il de nature à accélérer les négociations sur la prochaine convention Ligue/Fédération, jusqu'en 2023, dont vous souhaitez qu'elle soit signée d'ici fin juin?
P.G: "Nous allons nous mettre rapidement au travail et être amenés à mettre en place les conditions nécessaires pour que l'équipe de France retrouve son niveau. Il faut que la Coupe du monde 2019 soit un marqueur de renouveau pour que l'équipe de France puisse tenter de remporter l'édition de 2023 (en France, NDLR). Six mois pour aboutir, c'est un temps raisonnable, si on est entre personnes de bonne compagnie. Ce dernier épisode montre la volonté des deux parties de travailler ensemble d'une manière beaucoup plus forte que cela n'a été. Cela va dans le bon sens." 

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