Clermont-Stade Français : les duels décryptés
1re ligne : Affrontement attendu en mêlée
"Notre mêlée a su prendre l’avantage au bon moment pour nous faire basculer dans le positif en toute fin de match". La déclaration du capitaine Clermontois Damien Chouly, après la victoire en demi-finale, est lourde de sens. Celle de Gonzalo Quesada, le coach du Stade Français, ne l’est pas moins. "Quand je vois ce que réalisent nos avants depuis plusieurs matches, notamment face à Toulon, ce pack continue de me surprendre". Car si l’ASM et le Stade Français se retrouvent en finale ce soir, les deux équipes le doivent en grande partie à leurs mêlées, impressionnantes lors de ces phases finales. Trois pénalités gagnées pour une concédée par les Clermontois face aux Toulousains, cinq pénalités récupérées par les Parisiens face aux Toulonnais… Il ne serait pas exagéré de dire que les deux meilleures mêlées du championnat s’affronteront sur le pré du Stade de France ce soir. La triplette jaune et bleue, emmenée par le surprenant talonneur Néo-Zélandais John Ulugia qui a relégué sur le banc l’international français Benjamin Kayser pour la demi-finale, affrontera Slimani, Bonfils et la révélation Van der Merwe, pour un match d’avants qui s’annonce très costaud.
2e ligne : Jedrasiak et Pyle, les deux inattendus
Profitant de la blessure de Cudmore lors de la finale de la Coupe d’Europe face à Toulon début mai, Paul Jedrasiak a réussi à s’imposer au côté de Sébastien Vahaamahina, coiffant sur le poteau ses ainés Julien Pierre et Loïc Jacquet, tous deux internationaux. Titulaire lors des trois derniers matches de la saison régulière, la jeune paire qu’il forme avec Vahaamahina (44 ans à eux deux) a tenu tête à l'expérimenté duo Toulousain Albacete-Tekori. Une fin de saison en boulet de canon pour le solide deuxième ligne Clermontois. Son capitaine Damien Chouly, ne tarit d’ailleurs pas d'éloges sur le jeune joueur de 22 ans : "Il n'avait pas eu l'occasion de jouer cette saison, mais il vient d'enchaîner trois titularisations convaincantes. Il apporte sa fraîcheur, sa jeunesse et son envie. Il apprend vite, il est dense, costaud et se déplace très vite". Paul Jedraziak devrait à nouveau être aligné pour cette finale et sait à quoi s'attendre après avoir été titulaire lors de la rencontre face au Stade Français fin mars.
Face à lui, Alexandre Flanquart et Hugh Pyle devrait constituer la deuxième ligne Parisienne. Ce dernier, débarqué cette saison du côté de Jean Bouin, s’est rapidement imposé dans l’effectif parisien. À l’aise dans le domaine aérien et dans la faculté à faire jouer les autres, le joueur Australien est devenu l’une des valeurs sûres du XV Parisien au fil de la saison. Son coéquipier Pierre Rabadan n’hésitant d’ailleurs pas à le comparer à John Eales, 55 fois capitaine de la sélection Australienne et considéré comme l’un des meilleurs deuxièmes lignes de l’histoire du rugby. Un compliment plus que flatteur pour ce combattant de l’ombre.
Ouverture : Steyn et James, des buteurs à pied d’œuvre
Depuis la blessure de Jules Plisson, Morne Steyn connaît un retour en grâce. Avec la blessure de l’ouvreur français, le Sud-Africain a retrouvé une place de titulaire et par la même occasion le niveau de confiance qui était le sien avec les Springboks. Preuve de ce retour sur le devant de la scène : son 100% au pied en match de barrages face au Racing Metro (8 pénalités, 2 transformations et 28 points pour lui sur les 38 de son équipe). « Dans une équipe qui manque de vécu, son expérience des grands matches est capitale. Morné transforme tous nos temps forts en points », soulignait dans Midi Olympique son entraîneur Gonzalo Quesada après le barrage face au Racing. Avec 85% de réussite au pied lors de ces phases finales, il ne fait aucun doute que le coach du Stade Français compte plus que jamais sur son ouvreur Sud-Africain pour faire pencher l’issue du match en leur faveur.
As au pied lui aussi, Brock James devrait commencer à l’ouverture, à la place de Camille Lopez. L’Australien, remplaçant au coup d’envoi de la demi-finale face au Stade Toulousain, a en tout cas prouvé à son coach qu’il pouvait mériter mieux tant sa rentrée dans le dernier quart d’heure de cette demi-finale a fait du bien aux Clermontois. Une pénalité pour redonner l’avantage à son équipe et un drop final pour sceller la victoire… James est le genre de joueur capable de faire basculer un match. Et pourquoi pas cette finale ?
Arrière : Abendanon VS Camara, la fougue anglaise face à la formation parisienne
Assurément l’une des meilleures pioches du côté des Jaunards. Nick Abendanon a régalé toute la saison, notamment en Coupe d’Europe où le Anglais a été élu meilleur joueur européen de l’année. S’il a du mal à répéter les mêmes prestations en Top 14, nul doute que l’arrière Clermontois représente l’une des armes offensives principales des jaunes et bleus. Avec 24 titularisations cette saison, il a été le joueur le plus utilisé par Franck Azéma cette saison, preuve de son importance dans le système Clermontois.
Face à lui, un pur produit du centre de formation du Stade Français. Aligné régulièrement à l’arrière par Quesada, Djibril Camara n’a pas déçu son entraîneur qui lui a accordé sa confiance en début de saison. Lancé dans le grand bain à 18 ans par Fabien Galthié, il a alterné l’éclatant et le terne avant de marquer le pas. Profitant de l’absence prolongée d’Hugo Bonneval, il s’est installé cette saison à l’arrière et est devenu une pièce maîtresse du XV de Quesada. Électron libre, insouciant mais surtout rapide et très bon dans les duels, il sera l'un des éléments clés de l'attaque parisienne pour cette finale.
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