Clermont-Stade Français, la tête en jeu
"Je ne vois pas comment on pourrait faire plus dur", soupire l'entraîneur parisien Gonzalo Quesada. "Il n'y a pas plus invaincu que Clermont." C'est un sacré défi qui attend le Stade Français en Auvergne. Le leader du Top 14 se rend, en plein doublon, dans une citadelle imprenable. Cela fait en effet 71 matches qu'aucun visiteur n'en est sorti vainqueur. Et les Clermontois sont rodés depuis bien plus longtemps à gérer ces doublons.
Malgré l'absence de ses internationaux et de plusieurs blessés, l'Argentin compte jouer le jeu. "On ne va pas tomber dans la médiocrité de donner un match. On va essayer de garder nos ambitions et faire un gros match à Clermont". Ce qui pourrait être un casse-tête se révèle finalement relativement simple pour l'encadrement parisien. Avec pas moins de six joueurs retenus en sélection (Slimani, Flanquart, Papé, Plisson, Bonneval, Parisse) et des blessés à la pelle (Sempéré, de Malmanche, Kubriashvili, Burban, Missoup, Rabadan, Danty, Camara...), Quesada et ses adjoints Patricio Noriega et Jeff Dubois n'ont pas l'embarras du choix. "Mais le plus fou dans tout ça, c'est qu'on est bien. On a bien travaillé. L'équipe est compétitive, assure Quesada. C'est un défi énorme qui nous attend."
Son homologue clermontois Vern Cotter compte moins de joueurs retenus en sélection avec "seulement" Domingo, Kayser, Chouly, Fofana présents dans le XV de France mais doit aussi composer avec plusieurs blessures (Bonnaire, Bardy, King, Malzieu, Delany...). "On va essayer d'éviter les balles, comme on dit, pour se sortir au mieux de cette période délicate du Tournoi des six nations", glisse Cotter. Le Néo-Zélandais est rodé depuis plusieurs années aux "doublons" et, avec un effectif bâti en conséquence, il pourra tout de même aligner samedi Zirakashvili, Cudmore, Lee, Lapandry, Rougerie, Sivivatu, Nalaga... "Je n'ai aucun conseil à donner aux Parisiens, il n'y a qu'à regarder leur effectif et la composition de l'équipe alignée pour se rendre compte qu'ils avaient déjà réfléchi à la façon d'appréhender cette situation", glisse-t-il.
L'ASM en quête de rachat
Gonzalo Quesada refuse en effet de baisser pavillon avant de se rendre en Auvergne. "Je pourrais pleurer tous les joueurs qui manquent et dire que je trouve dommage ce calendrier, mais on fait avec", souligne-t-il. "Quand on a joué contre Castres (victoire 32-6, le 24 janvier), peu de monde pensait qu'on allait prendre le point de bonus et on a réussi à faire un bon match", rappelle l'Argentin qui s'appuiera à nouveau sur les vainqueurs des champions de France (van der Merwe, Attoub, LaValla, Lyons, Steyn, Arias...) agrémenté des retours de Digby Ioane, Rémi Bonfils, Jérôme Fillol. "Là, le challenge est encore plus grand", souligne-t-il.
Clermont a fait de ce match un objectif en vue de la fin de saison. Dans leur stade Marcel-Michelin, les Auvergnats brigueront cette 72e victoire nécessaire pour se rassurer après un dernier match brouillon contre Bayonne (défaite 18-9). "On a remis les pendules à l'heure. Une remise en question était nécessaire", explique Benoît Cabello. "Nous sommes passés à côté au niveau du combat et de l'engagement à Bayonne", confirme Morgan Parra. "Nous avons désormais envie de nous retrouver sur un gros match en prenant du plaisir devant notre public".
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