Cet article date de plus de dix ans.

Castres est toujours debout !

Le Castres Olympique s'est qualifié pour la finale du Top 14 en battant Montpellier au terme d'un match intense qui s'est terminé en prolongations (19-22) à Lille. Les Castrais défendront leur titre de champion de France face à Toulon pour un remake de l'an passé.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le joueur géorgien Gorgodze sera à la Coupe du Monde en Angleterre (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Souvent donné battu, Castres est toujours en lice pour défendre son titre. Ce sera de nouveau contre le RCT et, encore une fois, le CO ne partira pas favori. Une position qui lui convient bien, Montpellier peut en témoigner... 

Les premières secondes donnaient le ton : dès le coup d'envoi, Ranger se précipitait sur Cabannes et le "cueillait" en plein vol ! Carton jaune direct pour l'ailier néo-zélandais du MHRC ! l En supériorité numérique, les Castrais en profitaient pour marquer les premiers points par l'intermédiaire de Kockott (0-3, 4e). Mais le champion de France connaissait vite la même mésaventure que les Héraultais avec l'exclusion temporaire de Grosso quelques minutes plus tard (10e). Montpellier, à son tour, gérait bien ce temps fort grâce à la botte inspirée de Trinh-Duc, auteur d'un drop parfait (33-, 14e).

A l'image de la première demi-finale la veille, ce match semblait parti pour se résumer à un duel de coups de pied, Kockott redonnant l'avantage aux siens d'un coup de pied de mammouth de plus de 50 mètres (3-6, 22e). Mais Nico Claasen, qui s'arrachait en sortie de mêlée, offrait aux spectateurs le premier essai du match en même temps qu'un premier break aux Castrais (3-13, 30e). Montpellier aurait pu paniquer mais Granger, qui perçait plein champs, ne laissait pas aux hommes de Galtié le temps de gamberger en aplatissant entre les perches (10-13, 33e). Ces derniers s'offraient pourtant une belle frayeur juste avant la pause quand Dulin était tout près de marquer en bout de ligne mais Bérard, au prix d'un plongeon désespéré, sauvait la patrie montpelliéraine. 

Baï, héros inattendu 

Si Kockott, toujours aussi précieux, passait une nouvelle pénalité dès la reprise (10-16, 44e), l'entrée en jeu de sang frais, et notamment de Ouedraogo dans les rangs montpelliérains, allait changer la donne. Beaucoup plus dominateurs dans le coeur du jeu, les avants du MHRC poussaient leurs homologues à la faute et Trinh-Duc, par trois fois, trouvait la cible pour permettre aux siens de passer enfin devant (19-16, 64e). Mais Castres n'est pas champion de France pour rien. Même dominés, les premiers vainqueurs de Clermont depuis 77 matchs au Stade Marcel Michelin continuaient de s'accrocher. Kockott répondait à l'ouvreur adverse (19-19, 66e) et tout restait à faire. Par deux fois dans les dernières minutes, les Castrais avaient même l'opportunité d'arracher leur place en finale mais ni Kockott sur une pénalité à 55 mètres, ni Tales, sur un drop à la dernière seconde du temps réglementaire, ne parvenaient à forcer la décision. 

Lamerat, lui, pensait bien le faire, mais le trois-quart castrais était repris in extremis par Nagusa, auteur d'un retour miraculeux (83e). Mais à force de flirter avec le danger, Montpellier finissait par craquer juste avant  la fin de la première prolongation : Brice Dulin tapait une chandelle qu'il récupérait avant de pouvoir libérer sur Baï, qui venait de rentrer et qui passait un drop miraculeux (19-22, 90e). Montpellier, qui pouvait revenir à égalité dans les ultimes minutes en tentant une pénalité bien placée, et pousser le CO à une incroyable série de tirs aux buts, choisissait l'épreuve de force mais les Tarnais, héroïques, parvenaient à arracher le ballon du match, le ballon de la finale. 

Déclarations : 

Rémi Talès (demi d'ouverture et capitaine  de Castres): "C'était un match haché avec pas beaucoup de rythme. C'était à  celui qui ferait le moins de fautes ou aurait le plus de réussite au pied. On  s'est vraiment fait peur. On loupe deux occasions franches d'essai pendant le  match. Je rate mon drop à la fin du temps réglementaire mais heureusement notre papy national fidjien nous met ce drop sur la fin ! Ça a été très serré et  gagner dans la prolongation apporte un petit plus. On savait qu'il ne fallait  pas s'affoler, on a essayé de jouer dans leur camp pour ne pas s'exposer chez  nous. L'expérience emmagasinée sur les cinq dernières phases finales nous a été  bénéfique. Il y a une grosse force mentale dans ce groupe. On ne nous attendait  pas et encore une fois on est là cette année. Je pense qu'on embête un peu tout  le monde. On tire un peu notre force de là. On est vraiment content de répondre  présent quand il faut. Il y a un groupe super et je tiens vraiment à féliciter  les garçons. La victoire à Clermont nous a fait énormément de bien. Si on avait  perdu ce soir elle n'aurait servi à rien donc elle a encore plus de valeur."

Fabien Galthié (manager de Montpellier):  "Je suis mâché. Le résultat est là, il n'y a rien à dire. On court beaucoup  après le score, on arrive à revenir et même à passer devant mais on n'est pas  resté assez longtemps devant. On prend une pénalité juste derrière. On a  peut-être fait preuve de nervosité. Je ne peux pas faire d'analyse stratégique  à chaud. C'était un match assez verrouillé, c'était difficile de tenir le  ballon. En face on avait une équipe qui défend bien, qui se replace bien. Ils  sont bons en touche. Ils nous contrent beaucoup de ballons et après c'est  difficile car tu cours après le ballon. Perdre en demi-finale c'est jamais bon,  on espérait mieux. Je suis un peu assommé."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.