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Bru: Castres, "une équipe au schéma défensif hyper solide"

L'entraîneur des avants du Stade Toulousain Yannick Bru s'attend à une demi-finale de Top 14 "très compliquée" samedi face à Castres, "une équipe au schéma défensif hyper solide", et revient sur ces six mois partagés entre son club et le XV de France qu'il ralliera définitivement en fin de saison.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Guy Novès (à gauche), Yannick Bru (au centre) et Jean-Baptiste Elissalde (à droite)

Que retenez-vous du barrage entre Castres et Montpellier ?
"On a eu la confirmation que Castres avait un paquet d'avant redoutable, un contre en touche qui, je pense, est son meilleur atout aujourd'hui, et une capacité, avec Diarra, Caballero, Masoe, à contester les rucks au delà de la norme. On a eu confirmation qu'il était très difficile de lancer le jeu contre Castres, une équipe toujours dans un schéma défensif hyper solide, avec des buteurs toujours entre 90 et 100%. Ca va être très compliqué."

Toulouse éprouve souvent des difficultés face à Castres...
"Les Castrais savent fermer le robinet de munitions. Ils empêchent l'adversaire de lancer le jeu, de mettre du volume. C'est leur qualité défensive dès la phase statique qui nous impressionne. Montpellier n'a quasiment jamais pu créer de la dynamique. Nous, c'est vrai que l'on aime créer de la vitesse et du mouvement mais on sait qu'il est difficile, contre eux, d'approvisionner la ligne de trois-quarts".

Toulouse a vécu une période contrastée depuis son élimination européenne à Edimbourg. Comment l'analysez-vous ?
"On a touché le fond lors de ce quart de finale à Edimbourg. On n'avait affiché ni maîtrise, ni entrain, ni passion. Il y avait un seuil d'usure mentale trop important juste après le Tournoi des six nations avec un effectif en dispersion. Après cette élimination, on a pu s'octroyer des week-ends sans match et on a pu se consacrer pendant des semaines entières à retrouver des repères collectifs, se régénérer mentalement et faire notre autocritique, joueurs et staff. On a constaté du mieux contre Brive, à Toulon puis contre Montpellier, même si tout n'a pas été parfait. Le stage nous a permis de travailler à l'ombre, sans pression, et de retrouver pas mal de sensations sur le plan du jeu. J'ai l'impression que l'on a affiché un état d'esprit un peu différent, on a senti de nouveau de l'appétit et de l'entrain dans cette effectif. On espère être prêts pour la demi-finale".

"Entièrement rebasculé sur le Stade Toulousain"

Comment avez-vous concilié votre travail au Stade Toulousain et avec l'équipe de France ?
"J'ai entièrement rebasculé sur le Stade Toulousain après le Tournoi. Cela a coïncidé avec une période un peu délicate: on était malmené dans le jeu, on s'est fait sortir en Coupe d'Europe. J'étais complètement obnubilé par la nécessité de retrouver de la fiabilité sur les phases de conquête avec beaucoup de blessés aux postes de piliers et de talonneurs. Il a fallu intégrer à vitesse grand V un nouveau talonneur, Tolofua, qui n'avait jamais joué à ce niveau. Avec l'élimination en Coupe d'Europe, les trois semaines sans match m'ont permis de dégager un peu de temps pour assurer quelques réunions avec le staff du XV de France."

Quel bilan tirez-vous de ces six mois un peu particuliers ?
"Il y a des aspects très positifs dans cette double casquette, à savoir la compétition, le vécu des joueurs à l'entraînement. Ca me permet d'être mieux armé dans la réflexion au niveau du XV de France. Je me sens plus proche du terrain. Le point négatif, et cela vaut pour Patrice (Lagisquet) aussi, c'est que ça a été vraiment intense. On a beaucoup géré l'urgence pendant le Six nations. C'était une découverte, un nouveau staff dans toutes ses composantes, de nouvelles habitudes de travail, il fallait que chacun s'adapte et tout cela a rajouté à la notion d'urgence et de stress. Depuis cinq ans, au Stade, j'ai mes habitudes, mon planning, tout le monde se connaît et a une faculté d'anticipation importante."

Les entraîneurs de clubs ont les joueurs pendant onze mois, les entraîneurs nationaux pendant les jours restants...
"Oui, j'ai découvert cela. Même si, pendant ce Tournoi un peu particulier (du fait du report de France-Irlande, Ndlr), on a vécu un mois avec les gars qui s'apparentait à une vie de club. Mais j'ai découvert aussi de nouveaux objectifs, l'obligation de faire des choix, repartir de zéro. Ca permet de comprendre tout ce que disaient les anciens sélectionneurs, la difficulté de trouver une complicité que l'on arrive à bâtir en club en cinq ou six mois. Malgré quelques principes simples, on se rend compte que c'est difficile à acquérir en équipe nationale. On a souvent été obligés de revenir à moins d'ambition."

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