Boudjellal serait parti si Toulon avait gagné
Mourad Boudjellal na pas sa langue dans sa poche. Tout le monde le sait, et il a profité des micros tendus après la finale pour redire toute sa colère contre un système, qui la notamment privé de son pilier néo-zélandais, Carl Hayman, pour cette finale, après l'avoir suspendu ainsi que Bernard Laporte. "Cest surprenant : on a changé le jour et lheure de la finale cette année. La finale, elle sest déroulée vendredi, tout le monde la vu (NDLR : le pilier Carl Hayman na pas été autorisé à disputer le match après sa suspension en Coupe dEurope). Laccusation navait aucune preuve, mais on a handicapé la défense. Comment peut-on accepter quune personne en costume dans une tribune puisse dire que larbitre a tort, alors que cest un des meilleurs arbitres ? Comment peut-on accepter que des joueurs qui ont un carton rouge puissent jouer et quun joueur qui a un carton jaune ne peut pas ? Cela fait six ans que je prends des coups. Mais que peut-on me reprocher ? Jentends des présidents qui se comparent. Jentends des présidents qui demandent pourquoi il est sur le terrain ? Mais je vais vous dire pourquoi : moi je mets du pognon, et si toi tu en mettais, tu ne serais pas dans le rugby. Investissez autant que moi, et vous pourrez me juger, juger mes attitudes, juger mes paroles. Voilà ce que je voulais vous dire, et aussi que Toulouse est un beau champion. Je leur souhaite plein de bonnes choses, même sils nont pas besoin de moi pour ça."
"Ils vont me supporter un an, peut-être plus"
Sa diatribe terminée, le président du RCT est revenu sur son avenir : "Malheureusement pour eux, ils devront me supporter un peu plus. Je pense que si javais été champion de France ce soir, je ne suis pas certain que je serais resté dans ce monde-là. Car jessaye de mentretenir, de faire du sport à 52 ans, et je nai pas envie de leur ressembler. Dans le rugby, ils ont décidé de ce quétait la vérité. Dans le rugby, ils nont pas de visage. Tu peux les insulter, ils te font la bise. Je pense quils vont encore me supporter un an, et peut-être plus."
Quant au match et au résultat, il refusait de sapitoyer : "Je suis moyennement déçu. Jai vu ce qui me manquait, ce quon a perdu vendredi. Avec Carl Hayman, ça aurait été beaucoup plus compliqué pour Toulouse. Devant, on a eu des soucis, alors que quand il est là, cest un de nos points forts. Ca me fait de la peine de voir Carl en tribune. Carton jaune qui ne joue pas, carton rouge qui joue. Je ne suis pas vraiment déçu, car cest beau dêtre en finale. Cest beau le Stade de France. Jai vécu un rêve pendant deux jours. Ca passe à pas grand-chose. Mais je ne sais pas si pour mon cur, il ne valait pas mieux quon ne marque pas (sur la dernière action), car pendant une minute, sur la transformation de Wilkinson, ça aurait été terrible (rires). Je crois que cétait écrit. Pour gagner une finale, il faut en jouer plusieurs. Toulouse la fait. Nous, on va essayer de revenir plus fort la saison prochaine. Ca se joue à rien : si Hernandez ne tape pas le poteau en demi-finale, on ne voit même pas le Stade de France. Et Toulouse pourra se dire, si David Smith récupère le ballon, il nest pas champion de France. On ne va pas être déçu, cest déjà beau dêtre vice-champion de France."
Et de conclure : "Je finis une saison qui a été difficile. Jai limpression dêtre le fer de lance de tous les aigris du rugby. Je suis sûrement le seul président qui a baissé son niveau de vie pour son club."
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