Boudjellal proteste contre les JIFF
Coup de bluff ?
Pour protester contre ce règlement "passé en force", il a affirmé que son équipe ne prendrait pas part au projet de Rugby Champions Cup (RCC) lancé par la LNR et son homologue anglaise pour 2014-2015, face au blocage de leurs demandes de réforme de la compétition organisée par l'ERC. "Nous irons jouer la Coupe d'Europe (sous sa forme actuelle) la saison prochaine puisque l'ERC n'exige pas de quotas de joueurs étrangers", a-t-il déclaré. Si elle dépasse le banal coup de bluff, cette déclaration fissurera l'unanimité affichée par les clubs autour du projet de compétition européenne.
Contesté notamment par les fédérations celtes et italiennes ainsi que par la Fédération française, le projet se verrait en outre cruellement privé du champion en titre et de sa constellation de stars (Giteau, Botha, Williams, Michalak, Habana...) Reste que les propos de Boudjellal, tenus hors conférence de presse, n'ont encore guère fait réagir. Comme si le milieu prenait ses distances avec son trublion. Joint par l'AFP, le président de la LNR Paul Goze n'a pas souhaité commenter.
Le président de Toulouse Jean-René Bouscatel est tombé des nues en apprenant la position d'"un des plus fervents défenseurs" de la nouvelle coupe d'Europe. Quant à René Fontès, ex-président de Clermont aujourd'hui en charge au sein de la ligue des négociations sur la coupe d'Europe, il a minimisé les "propos outranciers" de Boudjellal. "Il n'y a rien à dire, plus qu'à attendre que ça passe", a-t-il ironisé. Interrogé par l'AFP sur ses craintes que le Toulonnais mette sa menace à exécution, il a répondu: "quand on tient ce genre de propos, on peut s'attendre à tout".
Allusion au FN
En revanche, les déclarations fracassantes de Boudjellal sur le sectarisme présumé de la ligue, prononcées en conférence de presse devant caméras et journalistes, relèvent bel et bien d'une nouvelle ruade contre l'ordre établi du rugby français. Français d'origine algérienne, il revendique de ne pas être issu du sérail (il a fait fortune avec les éditions de bandes dessinées Soleil) et d'avoir bâti le succès du club qu'il a repris en 2006 sur des joueurs étrangers. "Dire que si le rugby français perd, c'est la fautes des étrangers, c'est puant. Si les droits télé vont augmenter, si le rugby a une visibilité exceptionnelle, c'est grâce aux étrangers", a-t-il souligné. "Le mot quota est puant, historiquement. Les mots ont un sens, même dans le sport".
"Je pense que le mot "national" va bien à la Ligue et cette loi correspond bien aux tendances du moment. Le rugby démontre à travers ces règlements qu'il est un sport réactionnaire et sectaire, qui passe son temps à compter les noirs, les blancs, les Français et les étrangers", a-t-il insisté. "Le rugby un sport raciste et j'assume mes mots. Déjà dans le mot Jiff, si on avait un peu de culture politique, on aurait pu voir l'amalgame que ça aurait pu faire en rajoutant un U. Cette loi sur les Jiff qui consiste à se demander si un joueur de rugby, avant de savoir s'il est bon, mauvais, si c'est un mec bien ou un salopard, s'il est Français ou étranger est insupportable". "Le rugby est déjà prêt peut-être pour les prochaines échéances politiques", a-t-il lancé. Une allusion implicite au Front National alors que se profile les élections municipales de 2014.
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