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Boudjellal : "Ma vie n'est pas à Toulon"

Mourad Boudjellal, président du RC Toulon, estime que son équipe, très ambitieuse pour la phase finale du Top 14 et qui jouera vendredi les demi-finales du Challenge européen contre le Stade Français, "n'a jamais été aussi forte". Il évoque également sa relation avec les arbitres et se dit favorable à un Top 16.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Mourad Boudjellal.  (GERARD JULIEN / AFP)

Est-ce que 2012 peut être l'année du RC Toulon ?
MOURAD BOUDJELLAL : "Ça peut l'être comme ça peut ne pas l'être. Le RCT n'a jamais eu une équipe aussi forte depuis six ans que je suis président. C'est l'année où on a le groupe qui a le plus envie de gagner mais il y a beaucoup d'aléas: une décision arbitrale, des blessés... Mais pour que ce soit notre année, il faudrait que Clermont (demi-finaliste) ne pense qu'à la Coupe d'Europe, que Toulouse ne pense qu'à ses blessés et que Montpellier ne pense qu'à son scooter (en référence à un pari la saison dernière avec Fabien Galthié, entraîneur de Montpellier)."

Vous ne vous gênez pas pour dire ce que vous pensez au point d'être suspendu. Le RCT peut-il pâtir de votre image ?
M.B : "J'ose espérer que non, c'est vrai que je ne suis pas apprécié par tout le monde dans le milieu car je suis atypique. Mais j'ai dîné avec Didier Mené, le patron des arbitres, qui m'a donné l'impression d'être un homme honnête."

Pourquoi n'êtes-vous pas apprécié par tout le monde ?
M.B : "Il y a différentes sortes de présidents : ceux qui ont investi beaucoup dans leur club, comme moi, il y a des présidents qui ne sont propriétaires de rien, d'autres qui sont salariés. Je suis quelqu'un qui a gagné de l'argent et qui a investi des sommes importantes. Ce qui m'agace, ce sont les clubs soutenus par un grand groupe et qui pourtant prétendent qu'ils n'ont pas d'argent. Je me suis construit tout seul sans l'aide de personne et certains le prennent mal."

Le RCT pourrait-il exister sans vous ?
M.B : "Bien sûr car on a créé un modèle économique. Quand je suis arrivé on avait 6 millions de budget, aujourd'hui nous sommes à 22 millions. Ce dont je suis fier, c'est d'avoir créé un modèle économique indépendant du président. Cette année, je ne mets rien de ma poche et il n'y a pas de partenaire qui investisse beaucoup. Les reproches de certains ne me dérangent pas, je ne suis jaloux de personne. Ce qui me dérange, ce sont les leçons de morale. Je lis que nous sommes riches et que Castres, entre autres, est un club pauvre mais derrière Castres, il y a les laboratoires Pierre Fabre et on ne peut pas dire que le groupe Pierre Fabre soit pauvre."

Êtes-vous favorable à un Top 12, 14 ou 16 ?
M.B : "Je suis pour le Top 16, j'estime qu'on ne joue pas assez. Il y a 30 joueurs qui jouent trop et d'autres qui ne jouent pas assez. D'un point de vue global, il y a beaucoup de clubs qui n'ont pas une véritable économie, qui dépendent trop d'un partenaire, comme Toulouse, Clermont ou Perpignan. C'est dangereux car la personne qui finance pourrait se retirer."

Avez-vous déjà programmé votre départ du RCT ?
M.B : "Je n'ai pas de calendrier dans ma tête mais ma vie n'est pas au RCT. J'ai bientôt 52 ans, je n'ai plus besoin de travailler pour vivre. Ma troisième passion (ndlr : après la BD et le rugby), ce sont les projets que j'ai en tête. J'ai envie d'aller où l'herbe est plus verte."

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