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Boudjellal accuse le rugby français d'être raciste

Mourad Boudjellal, le président du Rugby Club Toulonnais qui comparaît mercredi devant la commission de discipline de la Ligue nationale, s'est livrée à une nouvelle offensive dans une interview à La Provence: "Si le rugby veut se développer, il sera obligé de prendre en compte la nouvelle typologie de la France et celle-ci est black-blanc-beur." Et de clamer: "Oui, le rugby français est raciste. Il est à l'image de la France franchouillarde et conservatrice".
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Mourad Boudjellal, le président du Rugby Club Toulonnais

Après avoir participé notamment à une partie de la révolution de l'économie du rugby, Mourad Boudjellal semble de nouveau en croisade. Après sa diatribe sur l'arbitrage, qui lui vaut notamment une comparution devant la commission de discipline de la Ligue nationale, le président du RCT lance une nouvelle polémique. Une phrase va forcément faire l'effet d'une bombe. Dans une interview à La Provence, à la question "le rugby est-il raciste selon vous", il répond: "Oui, le rugby français est raciste. Il est à l'image de la France franchouillarde et conservatrice." Inutile de dire que ces propos, qui ne sont pas ses premiers sur ce sujet, vont encore alimenter les discussions à quelques encablures du début du Tournoi des VI Nations.

"Dans le rugby, je pense que tout ça (ses origines, ndlr) ne me donne pas la même respectabilité que d'autres présidents. J'en suis intimement convaincu", accuse-t-il, étayant son propos en rappelant avoir été victime d'"insultes racistes dans les stades" et recevoir "régulièrement du courrier dans lequel on (le) traite de 'sale Bougnoul'". A la veille d'affronter le jury de la commission, c'est une manière de placer ses juges sous la pression en plaçant implicitement leur verdict sur un terrain autre que la discipline. "Si le rugby veut se développer, il sera obligé de prendre en compte la nouvelle typologie de la France et celle-ci est black-blanc-beur. Aujourd'hui, si une certaine partie du pays ne s'intéresse pas du tout au rugby, c'est parce qu'il est très conservateur et il correspond à un côté franchouillard dans lequel beaucoup ne se reconnaissent pas".

Lire l'interview de La Provence

"Pas envie d'être un vieux con"

Et pour apporter de l'eau à son moulin, il ajoute que son passé d'industriel qui n'a pas fait ses armes dans le rugby lui joue des tours: "Le fait de ne pas être du sérail du rugby ne m'arrange pas. Dans le cas présent, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une opportunité pour les instances. Mais, c'est vrai, d'autres présidents ont tenu des propos plus durs que moi, comme celui de Brive qui a dit : 'On s'est fait enfiler'."

S'il est convoqué par la commission de discipline, Mourad Boudjellal le doit à une sortie dans Var-Matin faite après une défaite à Clermont où il déclarait: "J'ai connu ma première sodomie arbitrale contre Clermont en demi-finales, en 2009. Je viens de connaître ma deuxième ce soir. J'aime pas ça, je n'aime pas trop ce genre de choses." Et pour lui, même s'il a avoué qu'il méritait une sanction, ces propos n'auraient pas dû avoir une telle portée: "Cette convocation démontre les limites du rugby (...). Pour moi, les gens qui sont choqués par le mot 'sodomie' sont des vieux cons et je n'ai pas envie d'être un vieux con". Une autre pierre lancée dans le jardin des membres de la commission de discipline. Pas évident que cela les pousse à être cléments à son encontre.

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