Barrage Top 14 : Lyon-Montpellier, le décor a changé
Seule la ville demeure : la capitale des Gaules, hôte du dernier carré en 2018. Mais au Groupama Stadium, en périphérie, alors que le rendez-vous de samedi se disputera au stade de Gerland. Soit dans la tanière du LOU, troisième de la saison régulière, alors qu'il avait dû se déplacer l'an passé en barrages, à Toulon, pour ensuite aller défier le MHR. Lequel l'attendait tranquillement après avoir terminé en tête. Cette fois, ce sont les Héraultais qui ont dû batailler pour arracher leur place en phase finale, après une remontée spectaculaire puisqu'il ont rattrapé les 13 points de retard qu'ils comptaient fin février au prix d'une série de huit succès sur les neuf dernières journées. Dont quatre à l'extérieur, qui plus est chez des clients (Toulon, Castres et Clermont et Pau).
Le vice-champion de France, qui a enfin soldé son échec face à Castres en finale l'an passé et l'ère Jake White, est ainsi porté par la vigueur de celui qui a frôlé le pire. "On a eu la force mentale pour revenir et jouer notre chance. On a les ressources. Il y a beaucoup plus de positivité dans le groupe. Il y a un supplément d'âme", estime le manager Vern Cotter, forcément l'un des grands artisans du redressement. En écartant trois des quatre Springboks champions du monde 2007 (Steyn, Pienaar et Jannie Du Plessis), en misant sur la jeunesse (Immelman, Reilhac, Ngandebe) et davantage de vitesse. Le MHR de Mohed Altrad, toujours à la recherche d'un premier titre majeur, en veut donc plus. Jusqu'à se rêver un destin à la Castres 2018, champion de France après avoir terminé sixième de la saison régulière ? "Ce discours est dangereux, ce serait con d'y penser. On doit rester dans notre bulle, le reste on verra après", répond sans langue de bois Benoît Paillaugue.
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Lyon a "un peu plus faim"
Le LOU également a les dents longues, aiguisées par sa progression constante depuis sa remontée en 2016. En 2018, la première qualification de son Histoire avait été vécue comme une forme d'aboutissement, pas cette fois. "L'an dernier, l'objectif était de se qualifier. Quand on gagne au nombre d'essais marqués à Toulon, c'était énorme. La saison pouvait s'arrêter. Aujourd'hui on a un peu plus faim, on en veut un peu plus", lance Félix Lambey. L'équipe lyonnaise est plus complète, renforcée par des éléments expérimentés (Ngatai, Nakaitaci, Doussain) alors que ses jeunes pousses, dont Lambey, ont pris de la bouteille.
Elle dispose également, forcément, d'un vécu collectif supérieur. "Le groupe a plus de cartes et d'expérience commune. Il y a des joueurs avec de l'expérience, mais avoir une expérience commune, c'est différent : ça veut dire stabilité dans l'effectif, des repères de jeu qui grandissent. Et on est en progression par rapport à ça", estime le manager Pierre Mignoni. Le LOU abordait la phase finale l'an passé sur les rotules, privé de quatre titulaires (Beauxis, Couilloud, Fearns et Delon Armitage), et la demi-finale après avoir de surcroît disputé une prolongation en barrages. Pas en ce printemps, où seul Carl Fearns manque à l'appel. Et Mignoni a pu faire tourner le week-end passé, quand le MHR bataillait à Clermont sans son capitaine et perforateur Louis Picamoles (commotion cérébrale), de nouveau absent samedi. "J'espère que l'on aura la fraîcheur nécessaire" s'interroge donc Cotter. Physique, car mentalement les voyants sont au vert.
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Les XV de départ :
Lyon : D. Armitage - Nakaitaci, Barassi, Ngatai, Palisson - Wisniewski, Couilloud - Gill, Fourie, Puricelli (cap) - Roodt, Lambey - Gomez Kodela, Ivaldi, Chaume.
Montpellier : Immelman - Nagusa, Reilhac, Serfontein, Nadolo - Cruden, Paillaugue (cap) - Bardy, Du Plessis, Y. Camara - Willemse, N. Van Rensburg - Chilachava, B. Du Plesis, Watremez.
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