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Le Stade Toulousain vainqueur contre la montre

Le Stade Toulousain a éliminé Biarritz (27-20 après prolongation) au terme d'une rencontre épique, en quart de finale de Coupe d'Europe dimanche au stade Anoeta à Saint-Sébastien. Dans une enceinte qui lui avait jusqu'alors souvent réussi, les Biarrots ont toujours couru après le score pour parvenir malgré tout à aller chercher une prolongation au cours de laquelle le Stade Toulousain a finalement signé son succès.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Le Toulousain Vincent Clerc

Cette rencontre attendue avec impatience tant au Pays Basque que du côté de la Garonne a tenu toutes ses promesses sur le plan de l'intensité que de la charge émotionnel. Cette revanche de la finale de la saison dernière enlevée par le Stade Toulousain, ne s'est finalement jouée que sur quelques erreurs, entre deux formations un peu chamboulées du fait d'absences notables de cadres, tels Dusautoir à Toulouse ou August à Biarritz.     

Les Biarrots, souvent timides offensivement, avaient décidé cette fois d'aller chercher la ligne toulousaine, en n'hésitant à faire donner les trois quarts pour tenter de mettre d'entrée la pression. Le BO s'offraie des munitions en mêlées, même si dans cet exercice la situation n'était jamais très stable, l'arbitre M.Barnes, par ailleurs souvent un peu long à la détente dans ses décisions, ayant du mal à bien faire respecter les règles entre deux packs rugueux et désireux d'imposer leur impact.

Les Basques tentaient donc, mais leurs liaisons avants/tois quarts manquaient de vitesse, les attaques décousues étaient peu inspirés face à des Toulousains plus vifs. Ces derniers profitaient de chaque ballon pour insister sur le mouvement. Ainsi très rapidement, sur un très bon lancement de jeu, un relais de Clerc en fixation, l'intenable Cédric Heymans se trouvait à la conclusion de l'action pour le premier essai du match. (7-0). Le BO continuait à percuter mais encore une fois ses initiatives se perdaient dans des relances imprécises et des ballons perdus. En face, les Toulousains gardaient leur rythme et leur tactique basée sur les lancements rapides. A l'issue d'une touchele jeune et brillant demi de mêlée Bézy adressait une belle passe au pied à destination de Médard qui pointait en terre promise. Le Stade Toulousain creusait l'écart 14-0. Puis rapidement 17-0 avec une pénalité de David Skrela concrétisant une belle séquence de domination toulousaine. Avec 17 points d'avance, on pensait que l'avantage pouvait être suffisant.

Mais la deuxième période ne s'est pas du tout déroulée selon la même configuration. La pluie devenant de plus en plus dense sur Anoeta a mis un frein aux ardeurs offensives toulousaines. Dans cette nouvelle donne, ce furent les Biarrots, à l'aise sur les fondamentaux conquête, défense, occupation du terrain, qui en profitèrent, poussant leurs adversaires à la faute pour engranger les points. Biarritz, en regain de dynamisme, dictait  désormais le jeu. Le match tournait à une bataille des packs et de coups de pied d'occupation. Les contacts se durceissaient et la tension montait. Pendant ce temps, Yachvili enquillait les pénalités et ramenait Biarritz à huit points (17-12, 67e). 

Comme pour mettre encore un peu de piment, Toulouse se voyait condamné à finir à 14 par l'expulsion temporaire du centre Florian Fritz. Les Biarrots insistaient pour obtenir un essai de pénalité en mêlée, mais sans y parvenir alors que le chorno défilait.L'essai biarrot arrivait finalement par Ilikena Bolakoro après un contre de Yachvili sur Skrela. Yachvili avait même a balle de match sur la transformation mais n'a pu la convertir du bord de la touche mais son équipe venait d'arracher une prolongation de deux fois dix minutes. 

Les Toulousains revenaient donc à quinze avec le retour de Fritz. Ils reprenaient aussi l'avantage avec une pénalité de Skrela, seul score de la première moitié de la prolongation. A trois minutes de la fin, Yachvili égalisait. Toulouse était encore qualifié au nom de ses deux essais marqués mais mettait fin au suspense par un essai de Yannick Nyanga, contrant un dégagement sous pression de Yachvili.Le flanker toulousain scellait la victoire et la qualification toulousaine sous les poteaux.

Déclarations

Serge Blanco (président de Biarritz): "Au-delà de la déception, c'est incontestable, on a pris le match à l'envers en première mi-temps, on a été obligé de dépenser beaucoup d'énergie. Je pense qu'on a montré qu'on avait de la fierté, du courage. Je félicite cette équipe. Je crois qu'on a donné rendez-vous à toutes les autres équipes parce que, pour nous, le championnat commence dès maintenant. J'espère que l'on va récupérer quelques blessés et je peux vous promettre qu'on y reviendra. Je suis fier des joueurs, je n'ai pas grand-chose à leur reprocher. Si je peux encore vivre quelques heures comme ça, même si elles sont de temps en temps décevantes, je serai le premier à resigner."

 Laurent Rodriguez (directeur du rugby  de Biarritz): "Cela a été un match très physique, il suffit de voir l'état dans lequel se trouvent les joueurs. Ils ont énormément souffert. On est tombé sur une équipe de Toulouse qui a bien géré la première mi-temps. Quand vous perdez autant de points, c'est impensable de revenir. On l'a fait. Sur les impacts en mêlée, on a subi mais heureusement en seconde mi-temps, on s'est ressaisi. Revenir pour finir comme ça, c'est rageant. On est fautif sur certains points qu'on n'a pas su gérer. La victoire de Toulouse est amplement méritée. A la fin, il n'y avait pas égalité parfaite parce qu'avec un essai de plus, il ne fallait pas la tenter mais jouer d'autant qu'on dominait bien à ce moment-là."

Yannick Nyanga (troisième ligne de Toulouse):"Ce n'était pas le meilleur des scénarios, mais on est content parce qu'il a tournée en notre faveur. C'est un match complètement fou. On mène 17-0 à la mi-temps et ils reviennent petit à petit. Malgré tout, on a fait preuve de solidarité. Je pense que le tournant du match a été cette mêlée à 14 contre 15. Pour la suivante, on décide de se mettre à huit contre huit pour éviter l'essai de pénalité. Cette victoire tient à très peu de chose. Cela nous a souri. Il faut se détendre avant de repenser au championnat."

Guy Novès (manageur de Toulouse)  "Avec tout le respect que je dois aux Biarrots, parmi lesquels j'ai beaucoup d'amis, je pense que notre victoire est méritée. Dans ce sport, on peut faire des fautes, mais comme c'est un sport collectif et de combat, si on ne rivalise pas dans les duels, il faut avoir le mental. Face à un adversaire de cette qualité, les joueurs ont fait preuve de beaucoup d'abnégation et de volonté extraordinaires. On a laissé passer dix minutes à quatorze, mais on s'est accroché en mêlée ou ailleurs. La part de volonté a été déterminante."

Résultats des quarts de finale

 Samedi:
 A Barcelone:
 Perpignan (FRA) - Toulon (FRA)   29 - 25
 
A Dublin:
 Leinster (IRL) - Leicester (ENG) 17 - 10
      
Dimanche:
 A Milton Keynes (Angleterre):
Northampton (ENG) - Ulster (IRL)  23 - 13

A Saint-Sébastien (Espagne):
Biarritz (FRA) - Toulouse (FRA) 20 - 27 a.p.

Programme des demi-finales

Samedi 30 avril:  Leinster (IRL) - Toulouse (FRA), à Dublin (Lansdowne Road)
Dimanche 1er mai: Northampton (ENG) - Perpignan (FRA), à Milton Keynes (Angleterre)

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