Papé : Stade Français, "le choix du coeur"
Après une belle victoire contre Toulouse, quel discours tenir à ses troupes quand on se déplace à Toulon, qui vient d'infliger un 59-0 à Bayonne?
Pascal Papé : Simplement de prendre du plaisir face à ces mecs-là. Aujourd'hui, Toulon est un rouleau compresseur. Mais on n'a pas envie de se mettre plus de pression que ça. On y va pour faire un grand match de rugby, essayer de s'étalonner en quatre jours face à ce qui se fait de mieux dans l'Hexagone. Ce sont des joueurs de grande qualité qui viennent tous d'horizons différents et qui arrivent à mettre à profit leur expérience. Ils respectent tout le monde en mettant 40 à 50 points à tout le monde à domicile. On ne se déplace pas en martyrs mais avec des objectifs: faire un grand match et repartir avec des certitudes.
Pourquoi avoir décidé de prolonger votre contrat avec le Stade Français ?
PP : Parce que j'ai la sensation que de belles choses vont arriver au Stade Français, notamment avec l'émergence du nouveau Stade Jean-Bouin. La certitude aussi, et la garantie de mes dirigeants, que l'équipe va évoluer en terme d'effectif, avec quelques renforts de grande qualité. L'émergence des jeunes prouve aussi que ce club a de l'avenir et que je peux éventuellement servir la cause en les encadrant. Et puis, j'ai aussi la sensation qu'on a mangé notre pain noir lors des trois dernières années et que le retour à Jean-Bouin peut nous faire du bien. Il y a aussi cette culture d'un club que j'aime énormément. Le Stade Français est un club atypique. De l'extérieur, on ne s'en rend pas forcément compte mais quand on est à l'intérieur --et j'ai connu deux clubs professionnels avant--, je peux vous dire que c'est un club qui marque au fer rouge.
Vous étiez notamment annoncé à Toulon. Avez-vous réellement songé à partir ?
PP : Oui, je me suis vraiment posé la question mais voilà, j'ai fait le choix du coeur. Dans l'effectif, il y a beaucoup de joueurs que j'apprécie comme Parisse, Dupuy, Attoub, Arias, Rabadan. On joue ensemble depuis plusieurs années, on a des liens très forts, on forme vraiment le noyau dur de cette équipe. J'avais envie de rester avec les valeurs de ce club. C'est sûr que si on veut parler "oseille", j'aurais pu avoir beaucoup mieux ailleurs mais à un moment donné, l'argent ne fait pas tout non plus. Il y a aussi une part de plaisir à prendre dans la vie de tous les jours et certaines valeurs qui sont pour moi primordiales."
Vous serez de nouveau capitaine du XV de France en novembre avec la blessure de Thierry Dusautoir...
PP : "Je suis capitaine par la forces des choses. Ce n'est pas une très bonne nouvelle car ça veut dire que Thierry ne va pas jouer et c'est un élément vraiment indispensable à l'équipe de France sur et en dehors du terrain. C'est donc beaucoup de déception pour Thierry et pour l'équipe de France, on perd le leader du groupe. Après, évidemment que j'assumerai ce rôle avec grand plaisir, avec naturel et beaucoup de bonheur. Quand tu es en équipe de France, tu sais à quoi t'attendre, tu sais quelles valeurs tu dois véhiculer. A partir de là, pas besoin de grands discours."
Comment abordez-vous ces test-matches de novembre ?
PP : "C'est vraiment un gros challenge contre trois grosses équipes, notamment l'Australie et l'Argentine qui sont en formule club depuis quatre mois alors que nous, on aura 8 jours de préparation. C'est une tournée difficile mais en termes d'expérience et de compétition, on ne peut pas faire mieux. On a tous conscience du gros morceau qui nous attend et j'espère qu'on répondra présent. En plus, ce seront vraiment des tests à enjeu pour les 4 premières places du classement IRB en vue du tirage au sort de décembre (des poules du Mondial-2015, NDLR). Si on peut se mettre en pole-position, ce sera encore mieux. On connaît les qualités des Australiens et des Argentins, qui ont rivalisé dans le Four Nations. On sait que ça va être dur mais on joue en France, on va avoir le soutien du public. Une vraie tournée de compétiteurs."
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