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XV de France : Mathieu Bastareaud / Gaël Fickou : à qui perd Galles

La surprise Ntamack ne fait pas que des heureux. Pendant que le jeune centre du Stade Toulousain fêtera sa première sélection vendredi contre le pays de Galles, Mathieu Bastareaud et Gaël Fickou vivront la rencontre respectivement des tribunes et du banc. Si le sélectionneur Jacques Brunel assure que la décision n’est pas une punition, les deux joueurs sont bien les perdants de cette première composition tricolore du VI Nations.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

L’un était l’homme en forme. L’autre le nouveau patron. Vendredi, ils ne seront que le numéro 22, ou en costard. Jacques Brunel a tranché et a confirmé ce mercredi la tendance : Mathieu Bastareaud et Gaël Fickou ne seront pas titulaires – sauf retournement de situation de dernière minute - pour affronter le pays de Galles vendredi. Le sélectionneur leur a préféré une paire inédite Romain NtamackWesley Fofana que personne n’avait vu venir il y a de cela quelques semaines. Mais une tournée d’automne et un fiasco retentissant plus tard, les deux hommes se retrouvent victimes collatérales de ce turnover d’un soir.

La décision a de quoi surprendre. Dans le marasme collectif, les deux joueurs faisaient partie des rares satisfactions individuelles. Promu vice-capitaine par Brunel, Bastareaud s’était imposé comme un des cadres sur le pré et dans le vestiaire. Titulaire lors de ses huit dernières sélections (sur les neuf derniers matches des Bleus), le Toulonnais était redevenu la force de destruction massive numéro un de la ligne arrière. Mieux, il s’était mué en patron du XV de France, celui qui rassemble ses hommes dans l’en-but en pleine déroute contre les Fidji, celui qui assume d’être envoyé sous le feu des projecteurs quand le navire a coulé. Le leader français tout simplement.

« C’est son rôle d’être présent pour le groupe même s’il n’est pas sur la feuille »

Mais entre une saison correcte mais pas étincelante au sein d’un RCT en pleine déconfiture et la volonté de changement du sélectionneur national, son registre de jeu plus limité qui avait fait sa force le pousse cette fois hors du XV. Pire, on lui préfère la polyvalence de Doumayrou et Fickou sur le banc et voilà Bastareaud de titulaire indiscutable à joueur en tribunes. "Ce n'est pas une sanction", a tempéré Jacques Brunel. "Mathieu est important pour le groupe. Il a montré son importance, notamment dans les moments difficiles, notamment en Nouvelle-Zélande (trois défaites en juin) et contre les Fidji. Quand c'est compliqué, il a ce rôle à jouer. C'est un choix que l'on fait ponctuellement mais il est toujours au service de notre groupe, il n'est pas du tout écarté." Le coup n’en reste pas moins rude à encaisser, même si "il n’y a pas d’histoire" a clamé Yohan Huget face aux médias ce mercredi. "C’est son rôle de vice-capitaine d’être présent pour le groupe, même s’il n’est pas sur la feuille."

Si l’histoire de Gaël Fickou avec l’équipe de France est toute aussi chaotique, ses dernières apparitions étaient teintées d’optimisme. Omniprésent lors des VI Nations 2017 en étant titulaire inamovible et meilleur marqueur d’essais des Bleus, le centre avait su profiter de la blessure de Wesley Fofana pour s’imposer. L’ancien Toulousain était encore titulaire lors de cinq des sept derniers matches du XV bleu-blanc-rouge. Les test-matches de l’automne avaient fait de Fickou un des principaux atouts offensifs des siens, dans la foulée d’un très bon début de saison avec le Stade Français. Il est l’un des rares à pouvoir faire la différence individuellement, le soupçon de folie qui manque parfois à un jeu trop prévisible. Son exploit personnel pour servir Teddy Thomas contre l’Argentine en était le parfait exemple.

La rapidité plutôt que la vélocité

Oui mais voilà, contre le Pays de Galles, tout le talent du monde ne suffit pas aux yeux de Jacques Brunel, qui lui a préféré un Ntamack, sorte de deuxième ouvreur sur le terrain. Un deuxième cerveau plutôt qu’une étincelle de talent en somme. Entre le retour aux affaires de Fofana, et le choix des cannes à défaut de la vélocité sur les ailes, Fickou est envoyé sur le banc. Sa polyvalence le sauve peut-être d’un sort identique à son compère Bastareaud. Jacques Brunel attend de lui d’être un "impact player" en rotation à l’aile, un poste auquel il sert de rustine de luxe depuis déjà quelque temps en Bleu. Mais le ton est donné, les places vaudront cher et tout est remis en question à moins d’un an du Mondial. "On a fait ce choix ponctuellement" confirme Brunel quant au choix de se priver de Bastareaud. L’expérimentation continue avec désormais 46 titulaires différents lors d'un France - Pays de Galles depuis la dernière Coupe du monde. À Bastareaud et Fickou de lutter pour ne pas faire partie des absents pour la prochaine édition.

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