Tournoi des Six Nations : le pays de Galles surprend, l'Angleterre se reprend, la France se défend... ce qu'il faut retenir de la deuxième journée
• Le joueur du week-end : Louis Rees-Zammit, la graine du Poireau
Il a un de ces noms composés de star, comme Catherine Zeta-Jones, d'origine galloise elle aussi. Mais, sans faire injure à la prestigieuse actrice, l'ailier du pays de Galles a sa carrière devant lui. Déjà auteur d'un essai face à l'Irlande la semaine passée, Rees-Zammit en a planté deux nouveaux, dont une merveille de coup de pied à suivre pour lui-même, face aux Écossais. Les suiveurs assidus du rugby lèveront à peine un sourcil devant cet exploit tant il est vrai que le joueur est annoncé comme LE joyau que tout le pays de Galles attendait depuis des années. Le successeur désigné de Shane Williams et de George North à l'aile des Dragons. Ceci dit, comme pour tous les prodiges en herbe, il faut encore le polir, le dégrossir. Mais le garçon a de la ressource : coupable sur le premier essai écossais où sa mésentente avec Halfpenny profite à Hogg, il aurait pu cogiter et sombrer. Il a choisi la voie inverse, celle qui longe la ligne de touche où sa vitesse de pointe et sa technique en mouvement font déjà des ravages considérables. Et ce ne sont sans doute que les première secousses.
Voir sur Twitter
• L'essai du week-end : oui mais il y a un May
L'essai en bout de ligne et inscrit de manière acrobatique par Jonny May a pesé très lourd dans la balance de cet Angleterre-Italie. En marquant durant les arrêts de jeu de la première période, l'ailier anglais a permis aux siens de se détacher au score (20-8) en même temps que d'envisager le second acte avec un peu plus de sérénité. Une sérénité qui avait constamment fui les hommes d'Eddie Jones durant les 40 premières minutes. Jonny May, devenu avec ce 32e essai le 2e marqueur de l'histoire du XV de la Rose derrière l'intouchable Rory Underwood (49), en a enfin apporté.
• La stat du week-end : décennie honnie
Ils ne s'étaient pas dit rendez-vous dans dix ans comme dans la chanson. Il n'empêche, les Français ont dû trouver le temps long. Dix ans sans trouver la faille à Dublin ça irrite un peu, forcément. Avant dimanche, il fallait remonter au 13 février 2011 pour trouver une trace d'un succès tricolore en terre irlandaise. A l'époque l'Aviva Stadium se nommait encore Lansdowne Road. Grégory Alldritt avait 13 ans. Marc Lièvremont était le sélectionneur du XV de France qui allait disputer, cette année-là, une finale de Coupe du monde. C'était là les derniers soubresauts d'une équipe qui allait traverser la décennie sans remporter le moindre tournoi. Et c'est en cela que la victoire des Bleus fait du bien. Non seulement sur le plan comptable, mais aussi symboliquement, pour toutes les promesses de lendemains qui chantent et de nouveau départ qu'elle entraîne.
• La déception du week-end : le Trèfle au bout du rouleau
Cela va commencer à se voir. L'Irlande arrive clairement en fin de cycle. Les cadres sont vieillissants et le fond de jeu, qui a pourtant fait ses preuves dans un passé pas si lointain, ne correspond plus aux exigences du rugby moderne. Le jeu d'occupation et les séries de pick and go, s'ils sont toujours aussi pénibles pour l'adversaire, sont devenus prévisibles. Ce style requiert surtout une condition physique que les hommes verts ne possèdent plus. Bref, l'Irlande paie son jeu unidimensionnel. L'absence de la charnière Sexton-Murray contre les Bleus aurait pu permettre de reverdir le Trèfle mais les remplaçants (Burns et Gibson-Park) n'ont fait que confirmer que les jeunes pousses sont encore trop tendres.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.