Tournoi des Six Nations : fin cruelle, match débridé, huis clos... ce qu'on l'a aimé et moins aimé d'Angleterre-France
On a aimé :
Les premières minutes des Bleus :
Ils étaient attendus, sous pression, on leur promettait l’enfer de Twickenham face à des Anglais revanchards, presque vexés de ne plus être favoris contre ces Bleus-là. Alors pour couper court à tout cela, le XV de France a eu la bonne idée de remettre les pendules à l’heure d’entrée. Après le coup d’envoi de Jalibert, il n’a fallu qu’une minute et dix secondes aux Français pour percer les lignes anglaises et inscrire le premier essai par Antoine Dupont. Un essai magnifié par le petit coup de pied de Teddy Thomas, et le numéro de jongleur de Dupont.
Le rythme débridé
On l’a vu : le XV de France a imprimé un gros rythme dès les premières secondes sur la pelouse de Twickenham. Mais les Bleus n’ont pas été les seuls. Car dans la foulée, les Anglais ont répondu en hissant eux aussi le curseur d’intensité au maximum. Résultat : on a assisté à une première période assez folle, avec beaucoup de rythme et d’engagement de part et d’autres, ainsi qu'une volonté partagée de jouer, plutôt que de se lancer dans une opposition de jeu au pied et de contacts. Loin des Crunchs parfois fermés et tendus, cet Angleterre-France a été une ode au rugby de mouvement.
La première période tricolore
Après avoir subi la tempête anglaise, les Bleus n’ont pas paniqué. Peut-être que le public anglais aurait prolongé la furia du XV de la Rose ? On ne saura jamais. En revanche, en première mi-temps, on a vu un XV de France mature, qui a certes encaissé un 13-0 en dix-huit minutes, mais qui a gardé son calme et laissé passer l’orage. Et quand les Anglais ont baissé le pied, les Bleus, qui avaient donc toujours la tête à l’endroit, ont su accélérer pour dominer la seconde partie du premier acte, et poser ainsi les bases d'un succès qu'ils ont longtemps cru tenir en main en menant 17 à 13 à la mi-temps, grâce aux dix points inscrits entre la 30e minute et la pause.
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On n'a pas aimé :
Le manque de jus des Français
En raison des nombreux cas de Covid dans le groupe France, les Bleus retrouvaient la compétition face à l'Angleterre après un mois sans jouer : une éternité. Et les craintes que l'on pouvait avoir sur l'état de forme des Français se sont vérifiées en deuxième période. Car après un premier acte plutôt maîtrisé, ponctué de 17 points, les Bleus n'en ont inscrit que trois dans le second. Surtout, ils ont flanché physiquement, notamment face à la supériorité du banc anglais, avant de craquer dans les derniers instants sur un ballon porté. Un déficit physique qui fait que pour la première fois dans ce Tournoi des Six Nations 2021, on a vu une équipe de France qui ne maîtrisait plus son sujet.
Twickenham à huis clos
Le football a le Maracana, le basketball a le Madison Square Garden, et le rugby a Twickenham. Mais à huis clos, ce n’est plus pareil. Et ce même si les derniers mois de pandémie nous ont vacciné contre les enceintes vides aux ambiances ternes, on ne s’y habituera jamais. Et encore moins dans le temple anglais du rugby, habituellement bercé par une ambiance unique, de celles qui rendent les victoires plus belles, ou les défaites moins amères. Le genre de stade qu’on adore aussi faire taire en tant qu’adversaire, mais pas par un huis clos. Alors, même si les Anglais avaient fait venir un chanteur lyrique pour chanter God Save the Queen, ça n’a pas remplacé les Marseillaises recouvertes par Swing Low Sweet Chariot.
Le dénouement cruel
Jusqu'à trois minutes de la fin du match, le XV de France tenait sa première victoire à Twickenham depuis 2005. Mais sur un essai litigieux, d'abord refusé par l'arbitre malgré le recours à la VAR, et finalement accordé sans que l'on ne voit clairement s'il était valable ou pas. Un retournement de situation forcément cruel sur la forme, mais aussi sur le fond pour une équipe de France qui a mené pendant la majeure partie de la rencontre, et qui a mal exploité quelques séquences offensives. Et qui prive surtout les Bleus d'un éventuel Grand Chelem derrière lequel les Bleus courent depuis 2010.
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