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6 Nations : Soir de premières pour l'équipe de France

En battant le pays de Galles à Cardiff (27-23), l'équipe de France a mis fin à dix années d'échec lors de ce voyage. Et ce samedi soir, ils n'étaient que six à avoir déjà connu la victoire une fois contre les Gallois (en 2017). Alors, cette 3e victoire consécutive dans le Tournoi, une première depuis le dernier Grand Chelem en 2010, ravissait tous les joueurs. Ambiance.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Ils ont le sourire en bandoulière. Hormis Cyril Baille, passé tête basse et le bras en écharpe car victime d'une luxation de l'épaule droite, tous les joueurs français ont "la banane". S'imposer au Principality Stadium, cela n'est pas donné à tout le monde. La dernière équipe à l'avoir fait, c'était les All Blacks, en novembre 2017.

Pour certains, il y a même eu la cerise sur la gâteau, avec le premier essai international d'Anthony Bouthier : "C'est énorme. Jouer à ce niveau là est déjà incroyable, mais marquer, à Cardiff, c'est merveilleux", glisse dans un grand sourire celui qui était maçon il y a encore peu de temps. "On espérait gagner, mais le faire, c'est incroyable."

"On s'est envoyé comme des chiens"

L'arcade boursouflée, Arthur Vincent, auteur de 15 plaquages dans le match (le plus gros total des lignes arrières) évoquait le côté "magique" de cette victoire : "On a tout donné. On s'est envoyé comme des chiens." Romain Ntamack, auteur d'un 100% au pied et d'un essai libérateur, avait un mot : "Incroyable." "C'est énorme de gagner ici", insiste Teddy Thomas. "C'est indescriptible de telles émotions", avoue Matthieu Jalibert. "L'ambiance est énorme, le stade est monstrueux, gagner ici c'est juste fabuleux." Et le Bordelais d'ajouter : "Depuis le match contre l'Angleterre, on sent qu'il y a quelque chose qui se passe. On se bat les uns pour les autres, on fait les efforts, on produit du beau jeu  et on prend du plaisir, sur et en-dehors du terrain. On a montré une force de caractère."

Un groupe qui renverse les montagnes

Dans son coin, de sa voix calme et posée, Bernard Le Roux voyait tout le chemin parcouru depuis un an. Lui, le dernier trentenaire du XV, avait failli tout lâcher la saison passée, par lassitude: "J'avais dit à ma femme, l'an dernier, que j'arrêtais. Mais il y a quelque chose qui s'est créé avec ce groupe, je lui ai dit 'Je suis obligé de continuer !' Je me sens comme un gamin !

Ce groupe lui a redonné envie, l'a plongé dans un bain de jouvence. A Cardiff, il a empilé 14 plaquages, et pour une fois, il n'a pas été le meilleur dans cet exercice (François Cros 18, Paul Willemse 17). 

"On veut ce qu'il y a de mieux"

Mais ne comptez sur personne pour parler plus fort, pour annoncer des ambitions démesurées, voire parler de Grand Chelem, que seuls Français et Irlandais peuvent, ce samedi soir, encore réaliser. "Ils avaient tendance souvent à nous dominer, mais aujourd'hui ça a été le contraire. Mais il n'y a pas de quoi s'enflammer", affirme Teddy Thomas. "On a réussi à se venger, notamment de ce qui s'était passé à la Coupe du monde. C'était dans un coin de nos têtes. Ça nous a bien servi aujourd'hui. C'est une victoire sur laquelle on pourra s'appuyer."

Et quand on lui parle de Grand Chelem, un petit rire gêné sort de sa bouche : "On est des compétiteurs, quand on commence le Tournoi, on veut ce qu'il y a de mieux. On l'a dans la tête, c'est ce qui nous permet d'avancer, mais il ne faut pas s'emballer. On reste un nouveau groupe. On a trois victoires mais il reste deux très très gros matches. On a l'Ecosse dans quinze jours, et si on gagne, on pourra alors dire qu'on a le Grand Chelem dans un coin de notre tête." Romain Ntamack est sur la même ligne : "Ce mot n'est pas tabou, mais on n'en parle pas. Le seul mot qui revenait à la fin du match, c'était plaisir. On sait qu'on a encore du chemin à faire. On a encore du travail à fournir pour être les meilleurs. Le Grand Chelem, on n'y pense pas une seule seconde."

Bien évidemment, on n'est pas tenu de les croire. "Trois victoires en trois matches, ça fait énormément de bien, énormément plaisir, mais ce serait manquer d'humilité que de dire qu'on peut jouer le Grand Chelem", tranche Thomas Ramos, entré en fin de match. "Il faut qu'on reste humble, ajoute Bouthier. Le Grand Chelem est encore loin." Mais ça fait dix ans que l'équipe de France n'a plus été aussi près de le réaliser.

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