6 Nations : Damian Penaud, les trois défis de son retour contre l'Ecosse vus par Vincent Clerc
Depuis le 4 janvier et un essai marqué avec son club de Clermont, Damian Penaud n’a pas disputé le moindre match officiel. Il a fait toute la préparation pour le Tournoi avec l’équipe de France, mais s’était blessé au mollet la veille du match contre l’Angleterre. Revenu dans le groupe des 42 pour le match contre le pays de Galles, il n’avait pas été aligné. Titularisé à l’aile en Ecosse ce dimanche, il va passer un test grandeur nature.
Raphaël Ibañez, le manageur du XV de France, annonçait ses convictions à la veille du match au sujet du joueur : "Ce que nous savons, ce que nous espérons, c'est pouvoir compter sur un Damian Penaud au maximum de son potentiel. On peut s'attendre à une véritable détermination, à un engagement total de sa part. Nous avons mis toutes les chances de notre côté pour le mettre dans les meilleures conditions possibles." Il devra relever trois défis, expliqués par Vincent Clerc.
Reprendre par un match international
"Ce n’est pas évident de repartir sur un match international, d’autant plus que l’Ecosse est une des équipes qui met le plus de rythme. Ça va être dur au niveau cardio au début. Mais c’est quelqu’un qui a d’énormes qualités physiques. En plus, il a pu travailler depuis deux semaines, notamment avec opposition. C’est une des forces de l’équipe de France d’avoir remis des oppositions au goût du jour, et ils en ont eues deux cette semaine. Ça lui a permis de sa rapprocher du rythme réel d’un match. Mais rien ne remplace un match. Je n’ai pas d’inquiétudes sur sa capacité à retrouver ses repères. Mais une opposition entre eux, ou avec des Espoirs, ne peut pas remplacer l’intensité qu’il va y avoir face aux Ecossais, dans les contacts, les replacements, les couvertures.
Il va laisser beaucoup d’énergie dans ce match. Ce sera un match de reprise dur, mais il n’a pas été arrêté si longtemps que ça. Ca lui a peut-être permis de recharger les batteries et d’avoir un peu de fraîcheur. Il n’a pas à réfléchir. Il doit essayer de tenir le plus longtemps possible, et comme l’équipe de France a choisi d’avoir un banc avec cinq avants et trois arrières, il pourra être coaché s’il y a besoin."
Contre l'Ecosse, l'une des équipes les plus joueuses
"On a eu des premiers matches sous la pluie, où il y a eu beaucoup de combat, des turnovers mais pas forcément un rythme énorme. Face aux Gallois, le rythme était plus élevé même si leur jeu était stéréotypé. Là, on va tomber sur des Ecossais certainement frustrés par leur début de Tournoi, et qui déplacent énormément le ballon, le tiennent beaucoup et jouent énormément depuis leur camp. Cette formation est moins dans le défi physique que les autres équipes, mais du coup elle met un rythme énorme. Ce sont des matches souvent très débridés, avec de nombreux turnovers. Pour un ailier, cela implique de passer d’une situation d’attaque à une action en défense, avec des courses, des couvertures, des replis…"
Faire face à Blair Kinghorn et Stuart Hogg
"Blair Kinghorn, l'ailier qu'il a en face, a un peu son profil : grand, costaud, athlétique. Il est très intéressant dans la dimension physique, car il court vite, avec de la puissance mais il joue aussi dans le registre de l’évitement. C’est aussi, comme Damian, un chasseur, qui rattrape souvent des coups. Parfois, il vaut mieux défier quelqu’un qui vous ressemble qu’un tout petit gabarit qui court partout. Pour une reprise, c’est peut-être mieux pour lui.
Dans le système défensif de la France, un ailier a souvent plus à défendre sur l’arrière que sur l’ailier. Damian va donc être souvent confronté à Stuart Hogg, qui a de grosses qualités de vitesse. Il a été en difficulté en début de Tournoi, certainement la pression du capitanat, mais il sort d’un très bon match en Italie. Au-delà de ses qualités de vitesse, il a aussi un très long jeu au pied. Il faut l’anticiper car il a cette faculté à faire reculer l’adversaire, ce qui peut demander un placement plus en retrait, mais cela concerne plus l’arrière et l’ouvreur français qui couvrent le fond de terrain. C’est souvent Hogg qui débloque les situations sur des ballons de relance. Il faudra s’en méfier."
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