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6 Nations : "Cette équipe se construit et doit trouver un noyau dur", estime Vincent Clerc

Après une victoire pleine de promesses face à l'Angleterre en ouverture de son Tournoi des Six Nations, le XV de France se tourne déjà vers son prochain match. Dimanche au Stade de France, les Bleus défieront l'Italie. Mais pour notre consultant Vincent Clerc, l'équipe est encore en construction. Elle "doit trouver un noyau dur" et travailler sur les points faibles comme la conquête.
Article rédigé par Théo Dorangeon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

Quels sont les principaux enseignements de la victoire face à l'Angleterre ?
Vincent Clerc
: "La cohésion et la solidarité, c'étaient les maîtres mots qu'on avait ciblés pour un premier match du Tournoi sans grande expérience. Ça a fonctionné. On a vu une grosse envie, de la solidarité pour résister au retour anglais. C'était le défaut du XV de France depuis plusieurs années."

Y a-t-il déjà des différences entre le XV de France à la Coupe du monde et celui face aux Anglais ?
V.C.
: "Il n'y en a pas encore énormément. Mais je pense que dans leur état d'esprit, ils ont l'impression de repartir à zéro, sur de bonnes bases. Il y a des nouvelles têtes qui doivent prendre le leadership de cette équipe. Ils ont beaucoup à prouver et prennent des responsabilités qu'ils n'avaient pas avant. Je pense à Charles Ollivon, ou Vincent Rattez et Anthony Bouthier. C'est positif d'avoir des joueurs, ayant peu d'expérience, qui ont réussi à assumer un nouveau rôle pour donner une nouvelle dynamique."

Après ce premier match, quelles forces peut-on déjà souligner ?
V.C.
: "Ils ont été cliniques et très forts en défense. Fabien Galthié et son staff voulaient une montée rapide en défense. Les Anglais ont été mis sous pression, et ils ont été imprécis au pied. La certitude, c'est que le chantier de la défense commencé pendant la Coupe du monde se confirme. C'est une des forces françaises. On a des joueurs de contres aussi. Petit à petit, on va mettre notre jeu offensif en place. Là ce n'était pas le moment, car il fallait construire une victoire solide. La base, c'est la défense, la confiance, la polyvalence. Maintenant, il va falloir retravailler la conquête, le coaching moins performant en fin de match. Ça demande du temps pour avoir des repères sur la mêlée et la touche. C'est normal d'avoir des lacunes, des erreurs. 

Vous évoquez la défense. C'est sur cet aspect que va se construire cette nouvelle équipe de France ?
V.C.
: "Toutes les équipes se construisent là dessus. Et c'était déjà une des forces de l'équipe de France il y a quelques mois. Mais elle manquait de constance sur 80 minutes. Là, elle ne s'est pas écroulée et n'a pas été fragile mentalement comme avant. Il faudra s'appuyer dessus. Ce n'est pas pour rien que le staff s'élargit avec un nouvel entraîneur de la défense, Shaun Edwards."

Cette victoire peut être fondatrice. Doit-elle faire émerger déjà un noyau dur pour la suite ?
V.C.
: "C'est le but. Cette équipe se construit et il faut trouver un noyau dur, des titulaires. On doit trouver une répétition dans les compositions d'équipe. Mais ça appartient aux joueurs. S'ils sont bons de weekend en weekend, ils vont rejouer. Il faudra aussi injecter du sang neuf, en cas de blessures ou de méformes. Il faut donc un groupe élargi, avec 42 joueurs performants. Il faut trouver le XV de départ pour gagner de la confiance. L'enjeu est là, avoir son ossature mais avec un groupe élargi qui s'intègre parfaitement dès qu'il y a besoin."

Avec une victoire face aux vice-champions du monde anglais, comment aborder un match face à l'Italie, qui a pris 42 points face aux Gallois ?
V.C.
: "Comme face aux Anglais, il ne faut pas changer. Il faut en avoir peur mais avec des leviers différents. Avoir peur de gâcher ce qu'on a fait contre l'Angleterre. C'est clairement un match avec le niveau d'en-dessous, il ne faut pas se mentir. Les joueurs ont des choses à prouver à leur staff, à créer encore avec le public. Plein de leviers doivent motiver l'équipe de France pour aborder ce match de manière clinique et froide. Les Anglais nous ont pris un peu de haut mais se sont vus peut-être un peu trop beaux après la Coupe du monde. Il ne faut pas le faire face à l'Italie. Il faut construire le match, en marquant des points puis jouer les coups. Se dire que c'est l'Italie donc on va jouer tous les ballons, ça serait se tromper et se mettre en danger."

Face aux Anglais, les Français ont brillé par leur défense. Face aux Italiens, ils doivent se distinguer offensivement ?
V.C.
: "Il y a des chances qu'on ait plus le ballon, c'est vrai. On va voir comment l'utiliser, comment alterner entre jeu au pied, jeu au près, de l’animation offensive sur les bases arrières. Face à l'Angleterre, avec la pluie, on n'a pas vu beaucoup de jeu à la main. Ça va être un nouveau registre qu'on va découvrir. L'Italie n'a pas gagné depuis quatre ans dans le Tournoi, et a pris 42 points au pays de Galles parce que les Gallois ont été très sérieux, ont mis de l'intensité. L'équipe de France doit faire un bon match. Elle doit avancer dans certains secteurs, pour arriver avec moins de pression face aux Gallois et Écossais. Ça serait intéressant d’avoir du soleil car on a un gros potentiel offensif. On veut voir les joueurs s'exprimer et être ambitieux."

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