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6 Nations : Baille-Marchand-Haouas, 19 sélections pour monter en première ligne contre l'Angleterre

Dans une composition d'équipe volontairement tournée vers le renouveau et des profils de joueurs mobiles, l'encadrement du XV de France a décidé de placer Cyril Baille, Julien Marchand et Mohamed Haouas en première ligne. A eux trois, ils n'ont disputé que 19 matches internationaux, dont 17 pour le seul Baille. Le symbole d'une équipe qui aspire à un grand changement, surtout dans les résultats.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (VALERY HACHE / AFP)

Les voilà en première ligne pour le Crunch. Dans une nouvelle ère qui s'ouvre pour mener l'équipe de France jusqu'à sa Coupe du monde en 2023, Mohamed Haouas, Julien Marchand et Cyril Baille vont connaître leur première titularisation commune, en 1re ligne. Dans un secteur où l'expérience pèse lourd, notamment dans le secteur de la mêlée fermée, la France joue donc la carte du contre-pied. Par force, mais pas seulement.

Au pays de Galles, une 1re ligne forte de 117 sélections

Car à la retraite du talonneur et ancien capitaine Guilhem Guirado, s'est ajoutée la mise à l'écart de Rabah Slimani au début de cette nouvelle aventure, et la mise sur le banc de Jefferson Poirot pour ce premier match. L'intégralité de la 1re ligne qui avait débuté le quart de finale de la dernière Coupe du monde contre le pays de Galles se trouve donc hors circuit. Elle cumulait alors 164 sélections au compteur. Dimanche, face aux Anglais, le nouveau trio va culminer à 19 capes, dont 17 pour le seul Baille. Par comparaison, alors que les compositions tombent au compte-goutte, une Ecosse elle-aussi renouvelée présente un trio en 1re ligne fort de 74 sélections, l'Italie de 66 capes, et le pays de Galles affiche 117 sélections. Bref, pour résumer, la France la joue modeste.

Mais les hommes sélectionnés ne sont pas pour autant sans expérience. Certes, le Montpellierain Mohamed Haouas, qui a découvert le rugby il y a dix ans, n'a disputé son premier match en Top 14 qu'il y a deux ans et demi. Mais il a particulièrement satisfait le staff des Bleus lors de ces quinze jours de stage. "C'est un profil de pilier droit qui est capable de rattraper les trois-quarts qui percent parfois", analyse William Servat, le responsable tricolore de la conquête. Des déplacements, du dynamisme, et 123kg qui assoient sa puissance en mêlée fermée.

Marchand et Baille reprennent le cours du XV de France

A ses côtés, deux Toulousains, rompus aux joutes européennes les plus avancées, et à un jeu déployé sans restriction, qui ont vu leur ascension freinée par les blessures. Il y a un an, jour pour jour lors du match contre l'Angleterre de dimanche, Julien Marchand laissait son genou sur la pelouse du Stade de France contre le pays de Galles. Capitaine du Stade toulousain, champion du monde des -20 ans en 2018, il devait faire une croix sur la saison des Rouge et Noir, sacrés champions de France en juin, mais aussi sur la Coupe du monde qui pouvait s'ouvrir devant lui. C'était un coup d'arrêt, mais l'homme est fort, et à 24 ans, il a gravi les échelons très rapidement pour revenir au sommet. Le forfait de Camille Chat, en début de semaine, a retiré les dernières hésitations des entraîneurs pour le poste de talonneur titulaire.

A ses côtés, son copain, Cyril Baille, avec lequel il évolue depuis le centre de formation du Stade. Le pilier gauche a bien failli, lui-aussi, faire une croix sur la Coupe du monde 2019. Après une rupture du tendon rotulien, une opération des ischios en août 2018 avait rendu l'avenir incertain. Mais revenu sur les terrains, et grâce à un forfait d'Etienne Falgoux durant la préparation au Mondial, il fait son retour en Bleu, et a fait partie du voyage au Japon in-extremis, et y disputer quatre matches, dont 3 en tant que remplaçant. 

"Redevenir une équipe dominatrice"

Pourtant, l'encadrement n'a pas délaissé ce secteur de jeu. "La conquête, c'est un chantier essentiel", a clamé Fabien Galthié lors de la conférence de presse. "Depuis la nuit des temps, la conquête est fondamentale. Nous souhaitons redevenir une équipe dominatrice, dominante." Un message déjà envoyé par Jefferson Poirot qui avouait en début de semaine: ""On ne va pas se cacher, tout le monde est très vexé de notre niveau... Il y a une remise en question, c'est sûr: sur la mêlée, on n'a pas travaillé assez collectivement. Sur la Coupe du monde, on a été trop désunis. On poussait pas dans le même axe, il n'y avait pas de bonnes liaisons..." Depuis quinze jours à Nice, les Bleus ont donc travaillé. Malgré les forfaits en 1re ligne (Aldegheri, Etrillard, Hounkpatin, Chat), l'accent a été mis sur les phases de conquête.

Et malgré cette absence d'expérience mutuelle au plus haut niveau, le sélectionneur a averti qu'il comptait bien renouer avec un pack tricolore maître des événements, ce qui n'est plus arrivé depuis très longtemps: "Nous souhaitons mettre un maximum d'agressivité dans toutes ces phases de jeu." Les Anglais sont prévenus.

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