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Rugby : limoger l'entraîneur va-t-il sauver Perpignan ?

En foot, on pratique gaiement ce genre de "choc psychologique". En rugby, c'est plus rare mais Perpignan s'apprête à l'expérimenter. Le club rencontre vendredi le Stade français après le départ de Jacques Delmas lundi. 

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Jacques Delmas, ancien entraîneur de Perpignan, lors du match de son équipe à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), le 29 octobre 2011. (GAIZKA IROZ / AFP)

Le couperet est tombé en début de semaine. L'entraîneur de Perpignan, sacré deux fois champion de France avec Biarritz, a été remercié lundi 21 novembre. Jacques Delmas est débarqué après 10 matchs - 4 victoires pour 6 défaites - dont une bonne partie disputés sans ses nombreux internationaux, occupés en Coupe du monde. Le président du club Paul Goze a demandé à ses joueurs de ne pas commenter cette décision avant le choc, vendredi 25 novembre, avec le Stade français… équipe anciennement dirigée par Delmas. Perpignan reste sur 5 défaites consécutives et n'a plus marqué d'essai à domicile depuis 258 minutes.

La greffe Delmas n'a pas pris

Second choix du président perpignanais, Delmas n'a jamais été accepté par son vestiaire. Il a peut-être commis l'erreur de ne pas venir avec son staff, un motif courant de rejet de greffe. Jean Tigana, côté foot, peut en témoigner après son expérience bordelaise. Comme le résume l'entraîneur de foot de l'AS Monaco Marco Simone dans le magazine algérien Le Buteur : "La seule chose qui existe, c'est qu'un groupe, une équipe, a envie ou non de continuer avec un entraîneur. Quand un nouveau coach arrive avec son staff, le joueur a une plus grande attention." En début de saison, Delmas a même reconnu au magazine spécialisé Midi Olympique : "Ma première étape est de me faire accepter. Je sais bien que Bernard Goutta et Christophe Manas [ses deux adjoints] pourraient fonctionner tout seuls". Ce sont ces deux derniers qui ont pris son relais, lundi matin. 

Reste à savoir s'ils pourront remobiliser un groupe qu'on sentait en progrès, notamment lors de son match à Toulouse, perdu de peu début novembre. Le match de vendredi contre le Stade français est donc l'occasion de voir si le fameux "choc" psychologique consécutif à un changement d'entraîneur marche en rugby. En foot, statistiquement, ça ne change rien.

Une pratique rare en rugby 

En septembre 2009, les co-entraîneurs du Stade français Ewen McKenzie et Christophe Dominici ont été remerciés au bout de 5 journées alors que le club occupait l'avant-dernière place du top 14. Le manager qui a pris la suite du duo, Jacques Delmas encore lui, a appris avant la fin de la saison qu'il ne serait pas reconduit. Conséquence : le club a terminé en roue libre, se classant à une décevante 8e place.

Autre témoin de l'échec de la tactique du choc psychologique, le club de Brive. Les changements d'entraîneurs ont été légion ces dernières années, sans effets marquants. Le premier, en 2009-2010, a vu l'équipe passer de la 12e à la 9e place. Une progression qui lui a permis de se maintenir plus confortablement dans l'élite, mais sans plus. Avec le second, en 2010-2011, le club est resté 12e jusqu'à la fin de la saison. 

En mai 2011, le blog Mêlée relevée du Figaro.fr écrivait, de façon assez prémonitoire au sujet du Perpignan de Jacques Delmas : " L'arrivée d'un nouvel entraîneur implique un temps d'adaptation plus ou moins long : intégrer les nouvelles habitudes, se familiariser avec les nouveaux schémas défensifs et offensifs... Bref, la saison peut s'avérer compliquée." 

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