Rugby à XIII : une ancienne joueuse dénonce l'exclusion des femmes transgenres des compétitions internationales
Caroline Layt, qui a joué au rugby avant et après sa transition, a le sentiment que les personnes transgenres sont "montrées du doigt" par une telle décision.
La décision ne passe pas. L'Australienne Caroline Layt, ancienne joueuse, dénonce avec virulence mercredi 22 juin la décision de la Fédération internationale de rugby à XIII (IRL) d'interdire aux femmes transgenres de participer à des matches internationaux. Dans un entretien accordé à l'AFP, elle estime qu'il s'agit d'une "punition".
L'ancienne sportive de 56 ans, aujourd'hui journaliste et militante, craint qu'un tel choix ne conduise à une mise au ban des sportifs transgenres. "Ce qu'ils disent c'est : 'Nous ne voulons pas de vous'", estime-t-elle mercredi en réaction aux positions de l'IRL. Caroline Layt a joué pendant plus de trente ans au rugby, avant et après sa transition. Elle s'est illustrée dans des équipes féminines de haut niveau, notamment au sein de la Nouvelle-Galles du Sud.
Une prise de position "vraiment décevante"
L'ex-joueuse australienne rejette en bloc l'argument selon lequel les femmes transgenres auraient nécessairement un avantage physiologique sur les autres sportives. "Nous ne sommes pas tous de la même taille, du même poids, du même gabarit", argumente-t-elle. Elle demande aux instances sportives de se prononcer au cas par cas.
"Nous avons l'impression d'être montrées du doigt (...) [Les instances sportives] ne semblent pas comprendre le fait que pour nous c'est inhérent, le fait de se sentir femme fait partie de nous dès le plus jeune âge", leur reproche-t-elle.
Cette annonce de la Fédération internationale de rugby à XIII est intervenue deux jours après que la Fédération internationale de natation (Fina) a annoncé la création d'une catégorie "ouverte" aux personnes transgenres. L'IRL "saute dans un train en marche, regrette-t-elle. C'est vraiment décevant."
Victime de violences après son coming out
La joueuse a décidé en 2005 de révéler sa transidentité à ses coéquipières et ses adversaires. "Je suis soudain devenue une moins que rien", affirme-t-elle.
L'Australienne assure avoir été mise à l'écart, et même victime de violences physiques, en raison de son identité de genre. La décision de l'IRL la pousse d'autant moins à encourager les jeunes transgenres qui voudraient jouer au rugby : "Je leur dirais de se cacher, ou d'aller jouer dans un sport qui est inclusif."
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