Le LOU veut s'installer dans l'élite
Lors de sa dernière accession au plus haut niveau, le LOU s'était classé dernier sans jamais faire illusion, et était redescendu immédiatement. La saison suivante, l'opération remontée avait lamentablement échoué malgré les renforts, très médiatisés, des vétérans de l'équipe de France Lionel Nallet et Sébastien Chabal, et un budget conséquent de 15 millions d'euros, inchangé depuis.
Mais le club se veut plus solide pour aborder une saison prochaine forcément compliquée dans un Top 14 désormais extrêmement disputé jusqu'à la dernière journée. Le budget devrait être plus important, notamment grâce aux droits TV renégociés avantageusement par la Ligue, et par nature très supérieurs en Top 14 qu'en Pro D2. Et si trois ans plus tard, l'équipe n'apparaît pas plus solide, l'encadrement technique, formé par le manager sportif australien Tim Lane, l'entraîneur des avants Olivier Azam (ex-Toulon) et l'Anglais David Ellis, consultant sur la défense, est plus expérimenté que le duo Raphaël Saint-André - Matthieu Lazerges qui officiait à l'époque.
"Ils nous ont apporté l'exigence du très haut niveau, c'est certain", reconnaît Yann Roubert, cadre détaché de l'entreprise d'Olivier Ginon, GL Events, actionnaire majoritaire d'un club dont le capital est à fort ancrage local. Mais pour l'heure, cela n'a pas encore suffi pour conclure le recrutement de très grands joueurs, soucieux d'avoir une plus grande lisibilité sur le projet du LOU et des garanties sur son installation durable à haut niveau.
Un effectif à renforcer
Sept recrues ont signé "mais il manque encore une demi-douzaine de bons soldats qui ont fourbi leurs armes depuis plusieurs années au plus haut niveau. S'ils ne viennent pas, le LOU ira au devant d'une énorme désillusion", a déjà prévenu Chabal, 36 ans, qui va annoncer sa retraite et dont la reconversion au club reste à définir.
De son côté, Nallet, 37 ans, laisse planer le doute sur une prolongation d'un an, alors que l'arrière Jérôme Porical (Stade français) et le demi de mêlée Mathieu Lorée (Grenoble) doivent s'engager dans les prochains jours. "Bien que nous soyons à Lyon avec les atouts d'une grande ville, être promu est moins rassurant que la notoriété d'un club déjà installé et en course pour le titre. A nous de prouver la valeur de notre projet, mais cela peut prendre quelques années", justifie Yann Roubert. GL Events semble en tout cas préparé à un investissement patient. Coté en bourse, le leader mondial de l'événementiel (809 millions d'euros de chiffre d'affaires dont 50% à l'international) décroche de plus en plus de marchés dans le rugby pour bâtir des gradins modulaires ou des structures d'accueil pour les VIP.
Le stade de 8.000 places, monté en 84 jours en 2011, devrait accueillir 12.000 spectateurs à la rentrée avec une tribune supplémentaire. "C'est plus qu'un stade. C'est un lieu de vie qui nous permet de développer les aspects marketing, mais le meilleur marketing est quand même de gagner des matches", insiste Yann Roubert, précisant que des délocalisations à Gerland (40.000 places) ne sont pour l'heure pas envisagées. Et quant à s'y installer définitivement, il faudra au mieux attendre 2016, avec le déménagement prévu de l'Olympique lyonnais au Grand stade de Décines. D'ici-là, il faudra trouver les ressources pour rester en Top 14.
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