France-Argentine : l'histoire du coq qui croque enfin le puma
“Mais comment capturer un coq, dans cette trop grande forêt ?” Bonne question du chanteur Jean-Louis Murat dans “Les jours du jaguar”. Les Pumas ont dû se la poser ce samedi soir, transposée sur la pelouse de la Mosson, à Montpellier. Car le coq, si il couru devant, n'a pas semblé hors de portée de dents.
Le XV de France s'offre en effet une petite libération en battant sa bête noire. L'équipe argentine n'a en effet concédé que quatre défaites, avec celle-ci, en onze matches. Et la dernière débâcle française, en juin à Buenos Aires a été cruelle : 41 à 13 en faveur des Pumas. C'est donc un soulagement, à moins d'un an du Mondial. Mais le score, 15-9, ne doit pas cacher l'âpreté de la bataille qui s'est livrée sur le terrain. D'abord, ce score signe un match sans essai. Ce sont quatre pénalités de Morgan Parra et un drop de Damien Traille qui emmènent les Bleus vers la victoire.
Les Français doivent toutefois cette victoire au forceps à leur capacité à tirer les leçons de leurs déboires. Dès l'entame du match, ils se sont montrés plus agressifs que lors des précédentes rencontres. Les avants, et Chabal en particulier, ont régulièrement sonné la charge avec une vigueur plaisante.
Mais l'Argentin, surtout sous le maillot blanc et azur, ne s'en laisse pas compter. Les Pumas ont serré les rangs en défense et le jeu s'est durci. Seules les pénalités de Parra ont permis aux Bleus d'avancer au score. Il était de 9-3 à la mi-temps.
_ Au retour de la pause, les Argentins ont bien montré que le match n'était pas plié. Contepomi a réduit la marque et il a fallu le drop de Traille pour que les Français reprennent un peu le large.
La suite n'aura été que souffrance, ou presque. Les Français ont été acculés en défense, perdant ballon sur ballon. Le moment étant critique, Marc Lievremont a fait tourner la feuille de match en remplaçant Pierre par Thion, puis Thomas par Ducalcon, et enfin Chabal par Harinordoquy. Mais à dix minutes de la fin, les Pumas pouvaient encore rêver de l'essai, en portant le fer dans le camp français. Un coup de pied à suivre de Palisson et une chandelle de Rougerie ont permis de déplacer le centre de gravité du jeu et de consolider cette fragile victoire.
Quoiqu'il en soit, les Français peuvent espérer la passe de trois pour leur tournée d'automne, puisqu'il ne leur reste qu'un seul match, et qu'ils ont gagné le premier sur les Fidjiens. Mais le dernier adversaire a pour nom l'Australie, et il faudra développer des qualités de jeu tout autre pour faire baisser la tête de ce XV-là. Les hommes de Lievremont ont montré ce soir qu'ils savaient s'adapter. Essai à transformer, donc.
Grégoire Lecalot
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