XV de France: Chouly, l'homme des Blacks
Damien Chouly a une spécificité dans le XV de France. Presque la moitié de ses sélections ont été acquises face aux Néo-Zélandais. Camille Lopez, Rémi Talès, ou Bernard Leroux ne comptent des capes que face aux champions du monde. Mais leurs débuts internationaux ne datent que de la tournée de juin en Nouvelle-Zélande, alors que celle du Clermontois a débuté en 2007.
A l'époque, il était de cette "tournée de la mort", comme il l'appelle, à quelques mois de la Coupe du monde 2007 en France, avec un groupe très éloigné de celui du Mondial. Deux confrontations contre les All Blacks, pour deux naufrages dont le deuxième humiliant (62-10). Deux ans après, il était encore de la tournée de juin 2009, pour une courte défaite (14-10). Et en juin dernier, il était toujours là, encore défait (24-9) dans l'ultime duel de la tournée. Malgré tous ces revers, le 3e ligne n'éprouve aucune peur à l'aube de croiser encore le chemin de ces invincibles champions du monde: "De la crainte, on ne la ressent pas vraiment. C'est surtout une grosse envie de se frotter à ce qui se fait de mieux. C'est plus de l'excitation que de la peur. Si on ressent de la peur, c'est qu'on doute. Or, on ne doit pas avoir de doutes."
Champion du monde -21 ans en 2006 avec Médard, Domingo...
D'une voix discrète, sans un mot plus haut que l'autre, il avoue avoir "envie de s'installer, de rester en équipe de France." Une chance qu'il n'a pas eue jusque-là. Champion du monde des moins de 21 ans en 2006 avec les Thomas Domingo, Maxime Médard, Maxime Mermoz ou Fulgence Ouedraogo, il n'a pas connu le même itinéraire que certains de ses coéquipiers d'alors. Après Brive et Perpignan, il a découvert à Clermont "la culture de la performance", y compris dans la salle de musculation. Sous la houlette de Vern Cotter, il s'est épaissi, musclé, pour combler le retard qu'il pouvait avoir sur un Louis Picamoles. "J'ai progressé physiquement", concède-t-il. Le Toulousain absent samedi, il pourrait porter le N.8 samedi. Face à Kieran Read, le 3e ligne centre all black "technique et intelligent".
Quatre mois après les trois défaites consécutives en Nouvelle-Zélande, la révolte est attendue: "On les connaît bien maintenant", sourit-il. "On peut se baser sur les trois derniers matches. Sur deux des trois tests, on n'est pas loin de faire quelque chose. On est battu sur des détails, on a pêché dans la finition, dans le fait de ne pas concrétiser dans nos temps forts. Mais on n'est pas abattu. C'est un nouveau match. Quand on joue, c'est pour gagner, le plus de matches possibles. Gagner ne va pas sauver notre saison. Il ne faut pas regarder en arrière. Il faut juste gagner tous les matches qui arrivent." Et Damien Chouly est bien placé pour savoir que les All Blacks ne sont pas aisés à renverser. "Ils ont cette capacité à ne jamais s'affoler, et à alterner tous les styles de jeu."
Avec trois victoires en dix sélections, et aucun succès sur la Nouvelle-Zélande en quatre affrontements, Damien Chouly rêve d'inverser les tendances.
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