Les Fidjiens privent l'Australie de bonus offensif pour son entrée en lice
C'est l'une des images de ce match. Une mêlée fermée totalement stable, introduite par les Australiens mais incapables de talonner le ballon à la 17e minute. Et finalement, après plusieurs secondes où les deux packs sont restés immobiles malgré toute leur puissance, les Fidjiens qui renversent leurs homologues pour obtenir une pénalité. Comme lors du match inaugural de cette Coupe du monde, l'équipe du Pacifique a montré aux yeux du monde qu'elle n'était plus seulement douée pour les longues chevauchées. Son pack ressemble de plus en plus à un épouvantail dans cette Coupe du monde. Malheureusement, même en ayant fait mal à ces prétendants à la couronne mondiale dans ce secteur, les Fidji doivent encore repartir avec une défaite. Contrairement à l'Angleterre, l'Australie n'a pas raflé le bonus offensif.
Malgré toute leur vaillance et leur volonté d'avancer, les Fidjiens pêchent parfois encore dans l'organisation collective, notamment sur les ballons portés. C'est sur ce type d'action qu'ils ont encaissé leurs deux premiers essais, que Pöcock a aplati par deux fois. avec son N.8 dans le dos (26e, 31e), suite à des "pénal-touches". Entre les deux essais, l'arbitre avait sorti un carton jaune à Ma'afu, réduisant les Fidji à 14 et compliquant encore plus leur tâche.
Et au retour des vestiaires, le pilier Kepu ajoutait un troisième essai, asommant un peu plus les Fidjiens après un beau mouvement de l'arrière Folau (43e). A 25-3, la messe semblait dite. Mais comme face au XV de la Rose, les coéquipiers du joueur de Bordeaux-Bègles Talebula ne lâchaient pas. Une pénalité, puis un essai de Volavola, auteur de belles feintes juste devant la défense australienne avant de prendre le trou et de finir en force sur la ligne (61e), relançaient le match (25-13). Avec quelques approximations dans les lancements de jeu, ou dans les touches, les Wallabies butaient longtemps sur la défense adverse, en quête de ce bonus offensif qui pourrait faire la différence dans ce groupe "de la mort". Les Anglais avaient archi-dominé les dix dernières minutes, ce qui avait été la clé de leur bonus offensif. Cette fois, L'Australie a subi la pression des Fidji, sans craquer néanmoins. Mais sans marquer non plus.
Réactions
Michael Cheika (sélectionneur de l'Australie): "Nous sommes plutôt satisfaits d'avoir remporté une victoire pour notre premier match. Les garçons ont pas mal attendu depuis le début de la compétition avant de jouer. Pour moi, l'important était de gagner, c'est tout ce que vous devez faire avant de penser au suivant. (bonus offensif oublié) Je ne compte pas les points, je veux juste gagner un match, penser au suivant et essayer de le gagner. Je pense que nous avons un bon niveau physique, ils ont beaucoup travaillé. Je prêche à mon équipe d'être humble, juste et je ne pense pas que, en entrant, on peut revendiquer qu'on va prendre un point de bonus aux Fidji, particulièrement après la manière dont ils ont joué contre l'Angleterre, qui a obtenu ce point dans le temps supplémentaire. Je crois que l'Angleterre joue chaque week-end, nous n'avons pas cet avantage. Nous sommes entrés dans le tournoi, les gens ne sont pas tout à fait sûrs de nous, on va essayer de s'améliorer au fil du temps"
John McKee (sélectionneur des Fidji): "C'est une nouvelle nuit difficile pour notre équipe. Nous sommes venus ici avec de hautes ambitions et nous avons pensé que nous pourrions être tous meilleurs, que nous pourrions obtenir une victoire. Je félicite les Wallabies, ils ont très bien joué. En première période, nous avions le contrôle du jeu mais on a commis quelques erreurs et l'Australie les a très bien exploitées et a pris l'avantage. Nos garçons ont fait une deuxième mi-temps excellente. L'effort était étonnant pour soutenir le rythme, c'était très dur de jouer l'Angleterre et ensuite l'Australie 5 jours après avec une telle intensité. Je félicite mes joueurs pour la façon dont ils ont joué. Il est dommage qu'après avoir joué autant lors de ces deux matches, on n'est aucun point. Maintenant, nous devons récupérer de nos efforts d'aujourd'hui, remettre de l'essence dans la machine et se dégager un peu l'esprit. On pourra ainsi recommencer vraiment dans une semaine".
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