Les Fidji brillants et brouillons
Encore une fois c'était du "Fidji-fifty". Quelque soit son adversaire, le XV du Palmier reste cette équipe imprévisible, mi géniale, mi exaspérante. Incorrigiblement joueuse, elle sort parfois complètement de son match, paraissant se désintéresser soudainement de toute tentative de construction ou de défense. Malgré la faiblesse de l'Uruguay, composée de trois professionnels pour douze amateurs ce mardi soir, les Fidji ont encore trouvé le moyen d'encaisser un essai, comme lors de leurs 27 autres matchs en Coupe du monde. "Los Teros", seule formation à ne pas avoir passé une seule fois la ligne depuis le début de la compétition, en a profité pour combler ce manque, à la grande joie des joueurs, du staff et de tout le stade, trop heureux de voir ces fiers mais vains guerriers récompensés de leurs efforts.
Pour le reste, les insulaires ont joué à leur main, inscrivant deux essais très rapidement (12-0, 9e), ce qui les aura certainement desservi. Trop faciles, les partenaires du surpuissant mais inconstant Nemadi Nadolo, de retour de suspension, ont ensuite déjoué dans les grandes largeurs. Et l'Uruguay, accrocheuse, s'est cabrée. Après plusieurs temps de jeu, c'est le talonneur Arboleya qui a aplati entre les perches et offert le premier essai à son pays dans la compétition. Et si les Fidji ont enfin réagi avec un essai de pénalité et un exploit du 2e ligne Nakawara à la clé (26-10, 38e), l'élan et l'enthousiasme étaient incontestablement bleu ciel.
La fierté uruguayenne
En seconde période, les hommes de John McKee ont de nouveau brillé par quelques rushs solitaires mais toujours rien de véritablement construit. Au contraire de cet essai, le deuxième, des Uruguayens, signé Ormaecha (26-15, 58e). Le demi de mêlée des Sud-Américains a été l'un des grands acteurs de ce match débridé puisque, après que les Fidji ont de nouveau renversé la vapeur en inscrivant deux essais (40-15, 66e), le n°9 uruguayen a été le premier joueur du tournoi à recevoir un carton rouge. Orgueilleux, ses partenaires ont mis un point d'honneur à finir ce match au courage et en assurant le spectacle devant un public conquis. Nadolo et ses 125 kilos lancés comme un camion ont conclu ce show décousu (47-15, 80e), parfois houleux entre deux équipes au sang chaud mais finalement très vivant.
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