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Le XV de France fêté pour son retour

Trois jours après la finale perdue en Nouvelle-Zélande, le XV de France été chaleureusement acclamés par environ 1500 supporteurs à son arrivée, mercredi, à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Après une séance d'autographes, les hommes de Marc Lièvremont sont allés à l'Elysée, où les attendait le président de la République Nicolas Sarkozy. Ils sont arrivés à 18h20, Place de la Concorde pour saluer entre 15 et 20 000 supporters venus les fêter.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 

Cela fait quatre mois qu'ils sont "dans" la Coupe du monde. Deux mois de préparation intense, puis deux mois passés en Nouvelle-Zélande, pour un titre de vice-champion du monde, et les Français ne sont pas encore au repos. Et pour certains, le repos n'est peut-être pas pour demain...

Le vol Emirates des Français en provenance de Dubai, s'est posé avec près de trente minutes de retard, peu avant 14h00. Un voyage que Vincent Clerc a passé à côté de Sam Warburton, le Gallois qui lui avait infligé un plaquage "cathédrale" en demi-finale avant d'être exclu pour ce geste. Dispensés de formalités douanières et de la récupération de leurs bagages, les Français sont apparus à 14h15 dans le hall du terminal 2C où leurs supporteurs avaient formé une haie d'honneur jusqu'à la sortie. Progressant difficilement, les joueurs étaient pour la plupart tout sourire et très émus. Imanol Harinordoquy, sorti parmi les premiers, a ainsi remercié les fans présents: "Ca fait chaud au coeur de voir tout ce monde, on ne s'attendait vraiment pas à ça". François Trinh-Duc, s'est lui enthousiasmé de voir son équipe "soutenue jusqu'ici" alors que Morgan Parra, affichant deux énormes cocards, s'est dit "surpris et touché" de l'accueil, mais s'est montré moins prolixe sur l'état de ses hématomes. "Ca va", a-t-il dit laconique en montrant ses yeux. Les entraîneurs n'ont pas été en reste. Sorti en tout dernier, Marc Lièvremont s'est fait acclamer par la foule qui a scandé son nom, avant de rejoindre ses joueurs dans les deux bus affrétés spécialement pour conduire les vice-champions du monde à l'Elysée. Ce n'était en effet qu'une première étape d'une longue journée de festivités, une journée qui se prolongerait très tard dans la nuit parisienne.

Détour par l'Elysée

Après ce long voyage, ils étaient en effet conviés pour recevoir les félicitations de Nicolas Sarkozy. "Le président tenait à recevoir les joueurs juste avant de partir à Bruxelles. Il leur a expliqué que, lors de la finale, il était à Bruxelles et qu'il essayait de se tenir au courant du résultat et du cours du match. Et lorsqu'il a compris qu'ils avaient été d'une bravoure, d'une générosité et d'un courage extrêmes en finale, il a été rempli de joie", a rapporté à la presse le nouveau ministre des Sports David Douillet. "Au-delà d'un résultat, c'est avant tout la manière qui importe (...) c'est ce qu'il leur a dit (...) il aurait aimé passer plus de temps avec eux", a poursuivi le double champion olympique de judo.Selon lui, le chef de l'Etat en a également profité pour rendre hommage au très critiqué entraîneur Marc Lièvremont, qui a achevé dimanche son mandat à la tête des Bleus. "Il a dit (à Marc Lièvremont) qu'il comprenait que sa tâche était compliquée. C'est toujours compliqué de gérer un groupe de haut niveau avec des personnalités extrêmement fortes (...) et il a rendu hommage au travail de Marc et surtout à sa franchise", a indiqué le ministre. Le deuxième ligne Pascal Papé a parlé d'une rencontre "très détendue, très sympa" et assuré que le chef de l'Etat n'avait parlé "que de sport" avec le XV de France. La détente se voyait même dans les tenues, puisque les joueurs n'avaient pas eu le temps de retirer leur survêtement, bien plus confortable pour l'avion, avant de poser le pied à l'Elysée.

La Place de la Concorde noire de monde

Après les ors de la République, le XV de France s'est déplacé de quelques centaines de mètres pour rejoindre la Place de la Concorde après avoir fait un détour par leur hôtel pour revêtir leur tenue d'apparat. C'est là qu'un podium était dressé, pour les accueillir dans une fête populaire avec animations et écran géant. A 18h20, leur bus est arrivé, et à leur grande surprise, une masse impressionnante de personnes étaient là, pour les fêter. Selon la Fédération française de rugby, ils étaient environ 20 000. Des drapeaux à la pelle, une foule chauffée à blanc, et une présentation individuelle de chaque joueur après un petit discours de remerciement de Pierre Camou, le président de la Fédération française. Invité à s'exprimer, Thierry Dusautoir a lancé: "Au nom de l'é"quipe de France, je tenais à vous remercie. Pendant la finale, on a surtout pensé à vous. On est très heureux d'avoir pu partager ces émotions avec vous." Suivait Jo Maso, le manager, qui criait: "Vous êtes merveilleux. Ca a été très dur, mais on savait que vous étiez là." Ovationné et ému, Marc Lièvremont, le sélectionneur, déclarait: "Merci du fond du coeur. On est à la fois heureux et assez triste car on rentre à la maison les mains vides malgré tout. Les joueurs ont fait tout ce qu'il fallait pour toucher le Graal." Parmi les joueurs appelés à parler, timidement, Vincent Clerc glissait: "Aucun des joueurs n'imaginait qu'il y ait autant de monde ici".

Ces festivités seront suivies par un dernier repas en commun, avec leurs compagnes et épouses, puis par une soirée dans une boîte de nuit réservée pour eux. Ce n'est qu'après que les joueurs pourront remettre les pieds sur terre, retrouver leur famille en toute tranquillité, et tenter faire le deuil de cette Coupe du monde pour mieux se relancer au sein de leur club. Ils ont théoriquement une semaine de vacances (à prendre avant la fin de l'année civile), mais pour les Clermontois Pierre, Bonnaire, Parra (en outre blessé) et Rougerie, la date de leur retour à l'entraînement a été fixée au 7 novembre. En fonction du physique mais aussi du mental, et aussi des obligations de chaque club, les internationaux vont revenir aux affaires pour débuter un nouveau marathon. Cela pourrait être le cas des Toulousains Millo-Chluski, Picamoles, Doussain, des Perpignanais Guirado et Marty, des Montpellierains Trinh-Duc et Ouedraogo, du Racingman Estebanez, du Castrais Ducalcon et du Bayonnais Heymans.

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