Foley-Biggar, les bonnes pioches
Ils sont les fossoyeurs du XV d'Angleterre, successivement battu par le pays de Galles puis par l'Australie dans la fameuse poule de la mort.. Dan Biggar a d'abord coupé la tige de la Rose puis Bernard Foley en a enlevé les épines. Tout sauf un hasard mais une petite surprise tout de même tant les demis d'ouverture gallois et australiens n'étaient pas attendus à ce niveau. Si leurs trajectoires ont différé pour en arriver là, elles vont se recroiser samedi à Twickenham pour la "finale" de la Poule A. l'enjeu sera terrible puisque le vainqueur est promis en quart de finale aux Ecossais alors que le battu devra affronter les Sud-Africains. Pas exactement le même challenge donc...
De l'ombre à la "Biggarena"
Cette fois encore, la pression pèsera encore sur les deux ouvreurs, les deux miraculés. Dan Biggar, sauveur de la nation contre l'Angleterre, n'aura jamais dû botter pour son équipe. La blessure de Leigh Halfpenny, quelques jours avant le début de la Coupe du monde, l'a propulsé en pleine lumière. Jusqu'à présent, le joueur des Ospreys a fait mieux que remplacer le Toulonnais. Auteur de 36 points, dont 23 contre les Anglais, Biggar a autant fait parler de lui par sa gestion quasi parfaite des temps forts et des temps faibles que par son étrange gestuelle au moment de taper ses pénalités ou transformations. Cette rituelle, mélange de tics, ou de tocs, et de Macarena, célèbre tube de l'été dans les années 90, est simplement un antistress pour chasser la nervosité. "J'essaie juste de me mettre dans une position confortable", a-t-il expliqué. Mais le phénomène a pris une telle ampleur dans la Principauté qu'on a baptisé cette phase de concentration plutôt étonnante "The Biggarena".
Le feu Foley
Bernard Foley est beaucoup moins expressif dans sa routine. Mais tout aussi efficacej. L'Australien a ainsi inscrit cinq points de plus que son homologue gallois (41), ce qui le place au 3e rang des meilleurs réalisateurs de la compétition derrière l'Argentin Sanchez (51 pts) et le Japonais Goromaru (45). Les deux essais inscrits à la face du XV de la Rose pèsent aussi dans ce total et rappellent que l'ouvreur des Waratahs est un joueur complet. L'avenir, proche, dira s'il est dans la lignée des Lynagh ou Larkham, deux des plus grands numéros 10 de l'histoire. Pour l'heure, libéré mais sans excès ni fioriture, Foley (26 ans, 23 sélection), a déjà fait oublier Quade Cooper, autrement plus expérimenté mais à l'irrégularité chronique. "Bernard a beaucoup d'influence parce qu'il n'a pas peur de se montrer et de prendre ses responsabilités", estime Michael Cheika, son coach chez les Wallabies.
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