Fickou, itinéraire d'un espoir Bleu
"Il 'pue' le rugby". Cette phrase, Gaël Fickou l'entend depuis longtemps. "Depuis que je joue un peu au rugby", dit-il sobrement. "J’ai toujours eu plus de pression que les autres, plus d’attentes sur moi", précise le joueur. "C’est bien. Je préfère être dans cette situation là plutôt que les gens disent qu’il n’a pas le niveau. Je préfère qu’on me mette un peu de pression, qu’on me mettre au défi, qu’on me fixe des challenges."
Et il en a relevé des défis. Dans sa cité, c'était plutôt le foot. "J’ai commencé à jouer au foot, comme tout le monde, au FC Seynois", raconte-t-il. "Mon frère jouait au rugby parce qu’il avait un copain qui y jouait. J’ai commencé à le regarder jouer, on se faisait des passes, ça m’a plu. Et un jour, j’ai décidé de quitter le foot pour le rugby, et cela s’est pas mal passé. On était un groupe d’une quinzaine qui jouaient au rugby." Cousin de Léon Loppy, ancien 3e ligne international du RCT, Gaël Fickou n'est pas le seul mordu du ballon ovale dans sa famille. Son frère aîné joue toujours, cette année au RC Hyères Carqueiranne La Crau, et sa jeune soeur évolue à La Valette. "Mais elle s'est blessée", glisse-t-il.
La maturité acquise à Toulouse
Les sélections, le passage du club de La Seyne à celui du RC Toulonnais, le pôle Espoirs, le pôle France, puis le transfert de Toulon au Stade toulousain, il a toujours fait parlé de lui. En bien. "Tout le monde a participé à mon évolution", estime-t-il. "Le club de La Seyne, le pôle France, Toulon, et Toulouse. "Si je suis en équipe de France, c'est grâce à Toulouse. Le club m’a apporté de la maturité. Quand on a des entraîneurs comme Guy (Novès), Jean-Ba (Jean-Baptiste Elissalde) et William (Servat), ce sont des mecs humainement qui apportent énormément. Ils inculquent des valeurs de solidarité, le fait de rester humbles. Ils m’ont apporté énormément sur le côté humain. Et sur le plan rugbystique, tout le monde connaît Toulouse, et cela a été un bon tremplin." Le petit coup de chance, cela a été la malchance d'autres joueurs du club, blessés, qui lui ont permis de faire ses premiers pas à haut niveau. Et la confiance du staff toulousain: "Ils m’ont mis sur la bonne voie, m’ont fait travailler énormément, ils m’ont remis en en questions, et moi aussi je me suis remis en questions. A certains moments, à 18 ans, on peut parfois se reposer quand on joue souvent", concède-t-il. "Je leur dois énormément."
Ses qualités de vitesse, de gestuelle, ses 90kg pour 1.90m, son intelligence, tout a fait de lui ce nouveau titulaire en équipe de France. "C’est à moi de travailler durement, pour prouver aux gens que je peux rivaliser sur ce genre de défis", répète-t-il comme un leitmotiv. A Toulouse, il a évolué aux côtés de Yannick Jauzion, meilleur joueur européen 2010 et nommé pour le titre de meilleur joueur de l'année par l'IRB en 2007. Il y a aussi Florian Fritz, Yann David, Luke McAlister, Clément Poitrenaud... Du très haut niveau pour concurrent, comme en équipe de France où sa titularisation place Mathieu Bastareaud sur le banc et renvoie Fritz à Toulouse, ainsi que Maxime Mermoz à Toulon. "Il y a tellement de concurrents, avec de supers joueurs à mon poste. Tant mieux pour moi, cela me pousse à être le meilleur possible. Ca me fait avancer, je m’inspire d’eux." Samedi, Wesley Fofana sera son complice au centre. Depuis plus d'un an, le Clermontois s'impose comme la référence à ce poste en France. L'occasion de se perfectionner encore, face à des Tongiens contre lesquels Gaël Fickou "s'attend à un énorme combat physique". Les blessures avaient retardé ses premiers pas en Bleu. Pour sa troisième cape, il sera titulaire. Une nouvelle étape dans son évolution.
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