Editorial : à couper les sifflets
Il ne s'agit pas là d'ironiser sur la présence d'un Français en finale. Mais plutôt de s'en féliciter. Les hommes en noir en prennent tellement pour leur grade chaque week-end de championnat, quelque soit l'échelon, que la nomination d'un arbitre tricolore pour présider à la destinée d'une finale de Coupe du monde est une véritable fierté.
Combien de fois l'impartialité de ces hommes a-t-elle été remise en cause ces derniers mois, ne serait-ce qu'en Top 14 ? S'il est toujours respecté par les joueurs sur le pré, l'arbitre français est de plus en plus contesté par entraîneurs et présidents, quand son intégrité physique n'est pas mise en danger (un arbitre d'Agen-Clermont avait été touché à la tête par un projectile lancé des tribunes en mars dernier).
Alignement en french touch
Si la maxime "la critique est facile, l'art est difficile" est vraie, alors Jerôme Garcès est un artiste. Et un artiste reconnu. En tout cas par l'IRB qui l'a choisi aux dépens de la référence absolue du sifflet depuis de nombreuses années : Nigel Owens. Déboulonner la statue du Gallois n'est pas un mince exploit. C'est ce qu'a réussi le Français de 46 ans, dont la performance toute en clairvoyance discrète lors de la demi-finale entre l'Afrique du Sud et le pays de Galles aura fait pencher la balance. Décidément bien inspiré, Monsieur Garcès avait même eu la présence d'esprit de ne pas poser avec des supporters sud-africains après le match...
Qu'on se le dise et se le répète, la France est de loin la nation ayant fourni le plus gros contingent à la Coupe du monde actuelle (cinq arbitres, dont quatre de champ) avec Romain Poite, Pascal Gaüzère, Mathieu Raynal et Alexandre Ruiz. Et donc, Jérôme Garcès pour tête de gondole. Un bel alignement en french touch. Puisse cette reconnaissance internationale de l'excellence de nos arbitres parvenir jusqu'aux confins reculés de notre championnat parfois si autocentré.
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