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Coupe du monde de rugby : l'arbitre de France-Afrique du Sud Ben O'Keeffe cyberharcelé après le quart de finale

Le Néo-Zélandais Ben O'Keeffe, arbitre lors du quart de finale perdu par les Bleus dimanche, avait sifflé plusieurs décisions litigieuses en défaveur du XV de France.
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
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Ben O'Keeffe, l'arbitre du quart de finale de la Coupe du monde entre la France et l'Afrique du Sud. (JEAN CATUFFE / AFP)

Auteur de plusieurs décisions litigieuses lors du quart de finale de la Coupe du monde de rugby entre la France et l'Afrique du Sud, dimanche 15 octobre, Ben O'Keeffe subit depuis une vague de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux. L'arbitre néo-zélandais s'était fendu de plusieurs décisions au détriment des Français, qui ont cristallisé la frustration des supporters contre lui. Des décisions qui avaient fait réagir Antoine Dupont : "Il y a des choses qui sont claires, évidentes, qui sont faciles à siffler et qui ne l'ont pas été. […] Encore une fois, je n'ai pas envie de faire l'aigri qui râle sur l'arbitrage parce qu'il a perdu le match. Mais je ne suis pas sûr que l'arbitrage ait été au niveau de l'enjeu aujourd'hui", avait affirmé le capitaine des Bleus, visage fermé, en conférence de presse.

Depuis, Ben O'Keeffe n'a pas vraiment pu passer à autre chose. Ses publications Instagram ont été prises d'assaut pour le cyberharceler, l'obligeant à fermer la dernière en date au vu du nombre de messages reçus. Il a reçu, mercredi 18 octobre, le soutien de World Rugby. "C'est très triste de voir de tels comportements après un match. Avant le tournoi, on a annoncé un partenariat pour éradiquer les abus en ligne. Ce n'est pas un exercice facile. On va prendre des mesures à l'encontre des individus qui ont publié des messages odieux", a expliqué Dominic Rumbles, le responsable de la communication pour World Rugby. L'instance du rugby international lui a d'ailleurs doublement témoigné sa confiance en le nommant pour arbitrer la demi-finale Angleterre-Afrique du Sud samedi.

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L'arbitre de 34 ans a lui aussi pris la parole, mercredi, à la télévision néo-zélandaise NewsHub afin de s'expliquer, une démarche très rare de la part d'un arbitre, encore plus lors d'une compétition encore en cours. "C'est évidemment une période très éprouvante émotionnellement. Les joueurs et les entraîneurs disent des choses, que vous gagniez ou que vous perdiez. Je sais que nous ne sommes jamais parfaits en tant qu'arbitres, on fait certainement des erreurs dans le jeu. Mais les commentaires que les joueurs peuvent faire, ils peuvent le faire après le match. Je suis sûr que tout va bien, nous avons fait mon débriefing et nous allons remettre les choses dans l'ordre. Mais je comprends le sentiment après un grand match comme celui-là", a reconnu l'arbitre, qui avait déjà arbitré le match de la France face à l'Uruguay lors de la phase de groupes.

Avant la compétition, le 26 juin dernier, Ben O'Keefe avait déjà publié un message contre le harcèlement envers les arbitres sur son compte Instagram. "L'abus sous quelque forme que ce soit n'est jamais ok. Malheureusement, en tant qu'arbitre au plus haut niveau, j'ai dû accepter et m'habituer au vitriol d'après-match que les fans normalisent après le match. C'est une triste réalité qui ne m'affecte plus, mais cela ne veut pas dire que c'est ok. Je repense à l'arbitre de la finale de la Ligue Europa traversant l'aéroport, avec sa famille, qui se fait lancer des chaises dessus. C'est l'un des nombreux exemples récents où quelqu'un a franchi la ligne vers un officiel de match au Rugby. Il y a eu des excellentes décisions, et d'autres mauvaises que j'accepte d'avoir faites et avoir besoin d'aide pour m'améliorer. La progression constante est quelque chose qui m'excite pour le bien du jeu", avait-il expliqué.

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