Elle est désormais la plus grande nation de l'histoire du rugby en termes de palmarès. L'Afrique du Sud a remporté sa quatrième Coupe du monde en prenant le meilleur sur la Nouvelle-Zélande, samedi 28 octobre, au Stade de France. Les Boks sont sortis vainqueurs d'une finale à suspense, qu'ils ont menée de bout en bout mais au cours de laquelle ils ont aussi tremblé. "Bravo à mes gars pour le combat qu’ils ont mené. Je suis simplement heureux qu’on ait pu le faire", a résumé le capitaine sud-africain, Siya Kolisi, quelques minutes après le coup de sifflet final.Sourire aux lèvres et larmes aux yeux, les hommes de Jacques Nienaber ont soulevé le trophée Webb Ellis pour la deuxième fois d'affilée, après 2019, réalisant le premier doublé de leur histoire. "C'est incroyable, c'est encore mieux que la dernière Coupe du monde, c'est encore plus spécial, a apprécié Faf de Klerk au micro de World Rugby après la rencontre. Je suis submergé par les émotions, je n'y crois pas encore.""Un long bout de chemin" parcouru ensemblePour aller chercher ce grand bonheur, les Springboks ont livré une prestation à l'image de leur phase finale, s'appuyant sur leur force physique et mentale pour faire basculer le destin d'une courte tête en leur faveur. "Les trois derniers matchs ont été difficiles. On les a tous joués comme une finale et on a gagné d’un point à chaque fois", a reconnu Pieter-Steph du Toit, impressionnant en troisième ligne et désigné joueur du match. "On a l’habitude de surmonter des difficultés depuis plusieurs années [...] ça prouve que cette équipe et ce pays sont résistants."🇳🇿 Nouvelle Zélande 11 - 12 Afrique du Sud 🇿🇦 #NZLvRSAC'est terminé ! 𝗟𝗲 𝗰𝗵𝗮𝗺𝗽𝗶𝗼𝗻 𝗱𝘂 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝘂𝗴𝗯𝘆 𝟮𝟬𝟮𝟯 𝗲𝘀𝘁 𝗹'𝗔𝗳𝗿𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝘂 𝗦𝘂𝗱 !👏 pic.twitter.com/FmE2KvI2ts— TF1 (@TF1) October 28, 2023Les vainqueurs du soir, qui ont aligné sur la pelouse dionysienne l'équipe la plus expérimentée de leur histoire (987 sélections cumulées), se sont appuyés sur leur vécu en commun pour gérer ce match mouvementé. "Ils s’en sont sortis à l’expérience [...] Ils ont déjà participé à une finale de Coupe du monde. Certains ont déjà joué trois éditions", a salué au bord du terrain le sélectionneur Jacques Nienaber, en or pour son dernier match sur le banc de la sélection. Quatorze des 23 joueurs sur la feuille de match samedi soir étaient de l'aventure japonaise il y a quatre ans. "On a parcouru un long bout de chemin ensemble avec les joueurs. Ça fait longtemps qu’on se préparait pour cette Coupe du Monde, depuis 2018", a-t-il rembobiné.Une nouvelle victoire symboliqueComme en 1995, lors du premier sacre sud-africain, qui avait aidé à poser les fondations de la réputation de la nation arc-en-ciel, cette victoire résonne au-delà des limites du terrain. Dans un pays encore marqué par les inégalités, les héros du soir savent que leur quatrième trophée, 28 ans plus tard, servira encore de trait d’union. "Les gens qui ne sont pas originaires d'Afrique du Sud ne comprennent pas ce que cela signifie pour notre pays. C'est plus qu'un simple match. Notre pays vit beaucoup de choses et on a au moins cette petite lueur d'espoir avec cette victoire, s’est ému Siya Kolisi. On est vraiment heureux de pouvoir être ici et on remercie tous les Sud-Africains, qui se battent et qui luttent."One President. Two Rugby World Cup wins. South Africa is a winning nation. #StrongerTogether 🏉🏆❤️🇿🇦 pic.twitter.com/He7hA0B0gV— Presidency | South Africa 🇿🇦 (@PresidencyZA) October 28, 2023"J'espère qu'on pourra utiliser ça de manière positive pour inspirer les gens à la maison", a abondé Faf de Klerk. Sur la première marche du podium, ils ont d'ailleurs été accompagnés par le président Cyril Ramaphosa, comme un symbole. Ils sont désormais attendus par plusieurs dizaines de millions de supporters, en Afrique du Sud. Ce n'est qu'une fois de retour sur le sol national qu'ils pourront mesurer l'impact de leur réussite.