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Coupe du monde 2019 - XV de France : satisfactions individuelles et inquiétude collective

Au bout d'un suspense insoutenable, l'équipe de France a été éliminée de la Coupe du monde par le pays de Galles, dimanche (20-19). Une défaite cruelle qui met un terme à une aventure japonaise de laquelle plusieurs satisfactions individuelles sont à ressortir malgré une copie collective qui n'a presque jamais convaincu. A l'image de ces quatre dernières années.
Article rédigé par Maxime Gil
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Un peu plus de quatre ans. 1464 jours entre une défaite historique, humiliante, symbolique d’un mandat raté et une défaite courte, cruelle et rageante, à l’image de quatre années rocambolesques. Des "défaites encourageantes", il y en a eu à la pelle. Que ce soit sous Guy Novès ou Jacques Brunel. Mais dans une telle rencontre, il n’y a pas de deuxième chance, pas de rachat possible. Quand Jaco Peyper a sifflé la fin du match face au pays de Galles, c’est la Coupe du monde qui s’est arrêtée pour les Bleus. Les bagages doivent être faits, l’avion sera bientôt pris. Direction la France, un peu de repos et retour en Top 14 au programme après cinq mois en mode Mondial.

Une attaque à la peine

Ce voyage à l’autre bout du monde, il aura été aussi long qu’escompté. Il y avait l’espoir de rester au moins une semaine de plus. Il y avait eu aussi la crainte, avant le début de la compétition, de revenir au pays plus tôt que prévu. Mais heureusement, la pénalité d’Emiliano Boffelli a fui les poteaux tricolores. L’Argentin a permis aux Bleus de s’éviter une crise après un premier match en demi-teinte.

Entreprenants, les Tricolores l’ont été. Séduisants également. Consistants, un peu moins. Que ce soit face à l’Argentine, les Etats-Unis ou les Tonga, les hommes de Jacques Brunel ne sont jamais parvenus à rendre une copie parfaite pendant 80 minutes, apparaissant comme affaiblis physiquement autour de l’heure de jeu. La préparation du nouveau boss dans ce domaine, Thibault Giroud, était alors en question.

Et le jeu interrogeait. Malgré les arrivées de Fabien Galthié et Laurent Labit, les Bleus ont peiné offensivement, hormis le premier acte contre les Pumas. Et cette copie quasi-parfaite en quarts. Un chiffre pour illustrer les difficultés de scorer : 26. Le nombre de points marqués en moyenne lors de la phase de poule par les Tricolores. Le plus faible total des huit qualifiés pour les phases finales. La défense, elle, n’a pas été la plus hermétique avec 17 pts encaissés de moyenne, comme le pays de Galles et l’Australie.

 

Une mêlée à la peine

La conquête, elle aussi, a été au centre de beaucoup d’interrogations. Notamment la mêlée. Le pack tricolore a été particulièrement mis en difficultés lors de la phase de poule. Il faut dire qu’au-delà des quelques difficultés rencontrées notamment contre les Tonga par Jefferson Poirot et Rabah Slimani, les choix du staff de faire descendre des 3e ligne (Arthur Iturria et Bernard Le Roux) en 2e ligne ont laissé dubitatif. Le tir a toutefois été corrigé face aux Gallois… jusqu’à l’ultime épreuve de force, emportée par la marée du Poireau. A sept sans Sébastien Vahaamahina, c’est tout de suite plus compliqué. Et ce n'est pas sans conséquence... En touche, les Bleus ont assuré, réussissant un 38 sur 40 durant la compétition.

Un quatuor pour sauver le marasme offensif

Dans le jeu, l’équipe de France n’a jamais totalement été maître de l’animation. Camille Lopez s’est clairement fait doubler par Romain Ntamack dans la hiérarchie du poste d’ouvreur, malgré son drop salvateur face à l’Argentine et ses trois passes au pied contre les Etats-Unis. Les Tricolores s’en sont surtout remis à des exploits individuels. Damian Penaud, Virimi Vakatawa, Gaël Fickou et même Alivereti Raka, bien qu’inconstant dans ses prestations, sont les satisfactions de ce voyage au Japon. Le premier a été intenable sur son aile tandis que les appuis et la puissance du second ont souvent mis les Bleus dans de bonnes dispositions.

Avec 25 ans de moyenne d’âge, ces quatre-là pourraient représenter la colonne vertébrale du XV de France version Fabien Galthié, dès février prochain, dans la continuité d'une charnière Dupont-Ntamack partie pour durer. Reste la question du poste d’arrière, alors que Thomas Ramos semble avoir été écarté pour une blessure diplomatique et que Maxime Médard ne représente pas tout à fait la génération 2023.

Poirot en patron, Ollivon, Alldritt et Chat prennent date

A contrario, Charles Ollivon (26 ans) et Grégory Alldritt (22 ans) ont saisi leur chance et devraient être la voûte d’une 3e ligne qui cherche toutefois son troisième larron entre Arthur Iturria, Wenceslas Lauret et Yacouba Camara. Des interrogations aux répercussions sur la 2e ligne, poste où les cartes devraient être rebattues. Vahaamahina paiera-t-il son coup de sang ? Le Roux sera-t-il fixé à ce poste ?

Une question qui ne se pose pas au poste de pilier gauche où Jefferson Poirot (26 ans) s’est affiché comme le patron, lui le vice-capitaine des Bleus. Avec son dynamisme, Camille Chat (23 ans) semble avoir une voie royale toute tracée pour prendre la succession de Guilhem Guirado tandis que Rabah Slimani (30 ans) devrait voir la concurrence s’intensifier à droite de la mêlée.

Autant de questions auxquelles les premières réponses devraient être apportées lors du Crunch d’ouverture du Tournoi. Un défi de taille face à des Anglais en pleine bourre qui marquera la première pierre de l’édifice France 2023.

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