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Coupe du monde 2019: Le XV de France en quarts de finale après un succès sans éclat sur les Tonga

L'équipe de France devait battre les Tonga pour valider son ticket pour les quarts de finale de la Coupe du monde, et le succès (23-21) l'a donc permis, dans cette poule C. Si la 1re période a été plutôt convaincante, les deux essais encaissés de part et d'autre de la mi-temps ont fait vaciller les Bleus. Samedi prochain, ils joueront l'Angleterre, déjà qualifiée depuis samedi, avec pour enjeu la 1re place du groupe.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 

L'Angleterre avait entrouvert la porte. La France l'a enfoncée avec gourmandise. Une victoire contre les Tonga était suffisante pour aller en quarts de finale, et avoir un Crunch, samedi prochain, avec pour seul enjeu la 1re place de la poule C. Ce match, c'était aussi l'ultime occasion de se rassurer dans la gestion du jeu, plutôt déficiente pendant une bonne partie de la rencontre contre les Etats-Unis. A la mi-temps de ce match, mercredi, Jacques Brunel, le sélectionneur, s'était plaint de la non-application de la tactique prévue, à savoir jouer au pied pour mettre la pression.

Face aux Tonga, la leçon a été retenue par la nouvelle charnière, Baptiste Serin et Romain Ntamack. Cette association, inédite en début de rencontre, a rapidement mis la France dans l'avancée: un coup de pied d'occupation de l'ouvreur sur son premier ballon après 14 secondes, un autre au ras du sol suite à un sortie cafouillée après 1'34 de jeu, pour sortir en touche à 15m. Et sur la touche tongienne, le ballon était récupéré par les Bleus sur un bon "contest" de Camille Chat, pour aboutir à une pénalité passée par le buteur Ntamack (3e, 3-0).

Le pied au coeur du jeu

Sur la première action jouée au large, Alivereti Raka perçait le rideau défensif sur son aile, servait à l'intérieur Virimi Vakatawa qui inscrivait le premier essai (6e, 10-0). Entame parfaite, et après un somptueux coup de pied de dégagement de Maxime Médard sur un turn-over (8e), puis un "up and under" de Ntamack pour l'ailier Damian Penaud (10e), les Français avaient déjà avancé de 212m grâce à leur jeu au pied après dix petites minutes de jeu.

Ces belles séquences faisaient place à quelques approximations, comme sur cette belle récupération aérienne de Ntamack, trop seul pour conserver le ballon (14e), ou cette pénalité ratée par le Toulousain (15e), voire cette mêlée pénalisée (19e) ou ces divers en-avant, venus perturber les attaques tricolores, à l'image de cette formidable percée de Raka, intenable, qui traversait la défense plein axe avant de commettre un en-avant en étant plaqué (29e). Le Clermontois était récompensé de son énorme activité par un essai, fruit d'un bras cassé joué rapidement par Serin pour son ailier qui débordait, poursuivait au pied et finissait dans l'en-but (32e, 17-0). A ce moment là du match, il avait parcouru 108m ballon en mains, contre seulement 62m gagnés par l'ensemble du XV tongien...

  (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Dominés, les Tongiens réagissaient collectivement, avec un temps fort fait de "pick and go", qui aboutissait au pied des perches, et un essai inscrit de justesse (après examen vidéo) par Sonatana Takulua (40e, 17-7). Le score à la pause, et une réduction du score sur la première action dangereuse des joueurs du Pacifique, auteur néanmoins de 63% de possession et d'occupation durant cette première période, mais de seulement 77m gagnés (contre 335m) et de 62% de plaquages réussis (contre 95%). 

Le début de 2e période délicat des Bleus

Au retour des vestiaires, après un maul qui avançait de 30m mais était enterré, le XV de France se trouvait sous pression, devant sa ligne, en ayant subi les impacts des avants tongiens. Mais un bon contest tricolore de Sébastien Vahaamahina permettait de récupérer une pénalité (44e). Et sur la touche, Camille Chat filait le long de la touche pour trouver Charles Ollivon au soutien qui perçait. C'était ensuite Vahaamahina qui prenait le relais pour retrouver Ollivon qui allait à l'essai. Mais cette dernière passe était en-avant, après examen à la vidéo, et l'essai invalidé (45e). Et deux minutes après, sur un contre tongien, et un ballon tapé à suivre par l'ailier Cooper Vuna, Médard se faisait surprendre par le rebond pour laisser le centre Malietoa Hingano inscrire un essai terrible (48e, 17-14).

L'agressivité défensive des Tongiens et ce retour au score faisaient douter les Bleus. Une pénalité passée par Romain Ntamack ramenait un peu de sérénité (52e, 20-14). C'était le moment choisi pour remplacer Vahaamahina, Poirot et Slimani, et tenter de remettre les mains sur la rencontre. Puis, Antoine Dupont remplaçait Serin pour reconstituer la charnière toulousaine, celle alignée contre l'Argentine (53e). Sans domination physique, la France s'en remettait aux fautes adverses, pour passer une nouvelle pénalité par son N.10 (60e, 23-14).

Comme trop souvent, l'équipe de France avait du mal à garder la maîtrise du jeu sur la durée. A la 66e minute, après une conservation de ballon poussive, Dupont, d'une sautée, plaçait Raka sur orbite sur son aile gauche. Le Clermontois filait, tapait à suivre, récupérait le ballon mais gardait le ballon au sol et était pénalisé, à 5m de l'en-but tongien. Juste après, Pierre-Louis Barassi, appelé pour remplacer le forfait de Wesley Fofana, entrait en jeu pour honorer sa première sélection.

"C'était d'une violence"

Juste après, sur un maul qui permettait de voler le ballon, Dupont choisissait le petit côté pour envoyer Penaud à l'essai (68e). Mais encore une fois, la vidéo invalidait l'essai, pour un en-avant de Médard sur une réception aérienne. Avec Guilhem Guirado et Camille Lopez entrés, les Bleus tentaient de mieux finir. Dupont remettait de l'alternance au pied. Mais les hommes de Brunel ne se mettaient pas à l'abri. Et ils devaient même trembler jusqu'au bout, malgré un incroyable retour de Dupont pour plaquer un Tongien qui filait à l'essai, car sur le regroupement, un coup de pied intelligent sur l'aile de Penaud était repris victorieusement par Zane Kapeli (79e), avec une erreur de placement de l'ailier clermontois. Heureusement, la fin du match était toute proche. "Je suis insatisfait comme les joueurs qui sont frustrés", a réagi Jacques Brunel, le sélectionneur. "On a bien attaqué, eu des occasions franches de scorer assez lourdement en première mi-temps. Mais on a fait des fautes de main par précipitation, maladresse. On aurait voulu réaliser une copie meilleure. Donc il il y a encore du travail." Un constat partagé par Charles Ollivon, le 3e ligne qui soulignait par ailleurs la dureté des impacts: "C'était un rouleau compresseur, qui faisait mal, qui était dur. (Dans les rucks) Parfois c'était d'une violence... Je n'ai pas joué de match aussi violent depuis longtemps."

Encore une fois, l'équipe de France a peiné à jouer tout un match à haut niveau, et à ne pas commettre une multitude de fautes (14 en-avants, 22 turn-over). Mais elle se trouve en quarts de finale, et n'aura que la 1re place pour enjeu lors du Crunch contre l'Angleterre, samedi prochain. 

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