Coupe du monde 2019: Le réalisme de la Nouvelle-Zélande fait tomber l'Afrique du Sud
La Nouvelle-Zélande est en mission pour conquérir une 3e couronne consécutive. Et le signal a été clairement envoyé à toutes les autres équipes. Dans l'énorme choc de ce samedi entre les deux dernières équipes championnes du monde, la Nouvelle-Zélande (sacrée en 2011 et 2015) a fait exploser l'Afrique du Sud (titrée en 2007) en six minutes. Mais elle n'a jamais été tranquille pour autant. Deux mois après s'être séparées sur un nul (16-16) lors du Rugby Championship, les deux équipes ont encore livré une énorme bataille sur un rythme infernal.
Domination presque stérile des Boks pendant 20 minutes
Pourtant, l'entame de la rencontre était plus que délicate. Vingt minutes à dominer, vingt- minutes à concasser du All Black, les Sud-Africains ont totalement maîtrisé le début de la rencontre. De l'intensité, de la pression, des enchaînements de temps de jeu, une pénalité venue sanctionner un ballon gardé au sol par l'ailier Bridge (2e, 3-0), des moments très chauds autour de la zone d'en-but des Kiwis, les Springboks ont tout fait bien. Sauf qu'ils n'ont pas suffisamment marqué, avec notamment un poteau trouvé par Pollard sur sa deuxième tentative (19e). Et face aux doubles champions du monde, cela ne pardonne pas.
A la 21e minute, en position offensive, l'Afrique du Sud perdait le ballon ce dont profitait l'ouvreur Richie Mo'unga pour se lancer dans un sprint, arrêté à 10m par l'ailier Makazole Mapimpi. Le jeu semblait rebondir mais l'arbitre français, Jérôme Garcès, arrêtait le jeu pour annoncer une pénalité, transformée par le N.10 (3-3, 21e). Trois minutes après, dans leurs 22m, les All Blacks relançaient avec une passe au pied de Mo'unga, qui paraissait hasardeuse, pour son ailier Sevu Reece. Le meilleur marqueur du dernier Super Rugby avec les Crusaders réalisait un démarrage supersonique pour créer tout seul un espace, trouver son demi de mêlée Smith au soutien, puis Ardie Savea, omniprésent, qui poursuivait cette action lumineuse. Le jeu rebondissait ensuite sur l'autre aile jusqu'à Beauden Barrett, qui prenait un intervalle pour mieux servir l'autre ailier, George Bridge, auteur du premier essai néo-zélandais (10-3, 24e).
Le réalisme néo-zélandais
Secouée, l'Afrique du Sud subissait un nouveau coup derrière la tête, avec une percée incroyable du trois-quarts centre Anton Lienert-Brown, qui cadrait le dernier défenseur et servait Scott Barrett, le deuxième ligne parfaitement au soutien, pour un nouvel essai, entre les perches (27e, 17-3). En six minutes, la Nouvelle-Zélande avait renversé le match, renversé l'équipe adverse.
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Pour revenir dans la course, il fallait un exploit. Il était l'oeuvre de l'ailier toulousain Cheslin Kolbe, auteur d'une percée impressionnante sur son aile droite, puis d'un mano a mano à haute vitesse avec Mo'unga qui finissait par le reprendre de justesse à 5m de l'en-but. Le jeu repartait dans l'autre sens, mais les Blacks perdaient le ballon qui, au bout de plusieurs temps de jeu, était mis à profit par le 3e ligne Pieter Du Toit, qui s'emparait du ballon sans opposition pour aller en terre promise (17-10, 47e). Puis, une percée du demi de mêlée De Klerk remettait la pression, mais une passe mal ajustée pour Kolbe mettait fin à une action qui pouvait mener à l'essai (52e). Mais dans ce match entre mastodontes, le rythme était infernal. La Nouvelle-Zélande relançait cette action, avec soixante mètres plus loin, Lukhanyo Am qui reprenait un coup de pied à suivre de B. Barrett.
A la 58e minute, parfaitement placé à 41m, l'ouvreur Handre Pollard envoyait un drop parfait qui ramenait son équipe un peu plus près (58e, 17-13). Mais sur une mêlée sud-africaine enfoncée, la Nouvelle-Zélande bénéficiait d'une pénalité, rentrée par l'ouvreur Mo'unga (66e, 20-13). Beauden Barrett en passait une nouvelle à la 71e minute (23-13) pour conforter cette victoire. Le Toulousain Kolbe se chargeait d'animer la fin de match en trouant de nouveau le rideau défensif avant de jouer un culbuto sur les défenseurs néo-zélandais, sans que son équipe ne score pour autant (75e). Le dernier espoir de victoire était passé.
Presque tois fois plus pénalisés que leurs adversaires (9 contre 4), avec 35 plaquages ratés dans la rencontre (contre 28), les Sud-Africains ont pu entrevoir la victoire, mais ils repartent sans rien, ni même le bonus défensif.
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