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Coupe du monde 2019: France-Tonga, un match charnière pour Serin-Ntamack

Pour décrocher contre les Tonga (dimanche 9h45) une victoire simple, nécessaire et suffisante pour se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe du monde, l'équipe de France a misé sur un duo inédit à la charnière: Baptiste Serin et Romain Ntamack. Les deux hommes sont pétris de talent, mais ils jouent bien plus qu'un match pour leur avenir à court terme.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Avant ce week-end, la mission de l'équipe de France était de battre les Tonga avec le bonus offensif. Depuis la claque de l'Angleterre infligée à l'Argentine samedi (39-10), elle sait qu'une simple victoire, même sans bonus, même avec un seul point d'avance, suffira à ouvrir les portes des quarts de finale. Et donc à se sortir de la poule de la mort.

Pour mener à bien ce projet, le staff a décidé d'aligner une troisième charnière différente dans cette Coupe du monde: Baptiste Serin, associé à Romain Ntamack.

Serin, un autre surdoué face à la rivalité de Dupont

Après avoir rongé son frein en tribune (contre l'Argentine) puis sur le banc (contre les USA), le demi de mêlée de 25 ans a enfin une chance de montrer tout son talent. Du haut de sa 32e sélection, ce surdoué du ballon ovale est titulaire et a une énorme carte à jouer. Car après avoir enchaîné les matches en Bleu depuis juin 2018, il semblait devenu un deuxième voire un troisième choix. Les prestations d'Antoine Dupont ne laissent que peu de place à ses concurrents au poste de N.9.

Seulement voilà, son entrée en jeu contre les Etats-Unis a correspondu à la bonne période tricolore de fin de match, mettant un peu plus en lumière la terne prestation du troisième larron du poste (Maxime Machenaud). En outre, Dupont souffre du dos, comme l'a reconnu Jacques Brunel: "On a vu les qualités d'Antoine qui a effectivement un peu mal au dos. C'est la raison pour laquelle il ne fera qu'un bout de partie. Mais on voulait que Maxime et Baptiste participent à l'aventure, qu'ils soient pleinement investis et montrent leur capacité à être des titulaires". Présent sur le banc, le Toulousain ne sera peut-être pas beaucoup sollicité face aux Tonga, ce qui laisserait le champs libre au Bordelais, pour peu qu'il sache mettre le collectif sur de bons rails. "Moi physiquement et mentalement je suis frais", annonce-t-il, tout en précisant que "c'est l'enchaînement des matches qui fait la force." Une victoire qualificative pour les quarts dès ce dimanche lui permettrait peut-être de "doubler la mise" contre l'Angleterre, samedi prochain, pour un duel entre deux formations déjà en quarts.

Ntamack face à la concurrence de Lopez

Pour Romain Ntamack, la concurrence à l'ouverture se nomme Camille Lopez. Taulier du poste au début du Tournoi des 6 Nations, le Clermontois avait été "déclassé" après une sortie médiatique peu appréciée par le staff à la suite de la claque en Angleterre (44-8). Le Toulousain en avait profité pour constituer une très jeune charnière avec Antoine Dupont. Un ticket pour le futur, un duo qui a l'avantage de jouer ensemble toute l'année du côté de la Ville Rose. Malgré les deux titularisations de Lopez contre l'Ecosse en août, c'est bien lui qui, à 20 ans, a mené le jeu des Bleus dans le match le plus important de la Coupe du monde, contre l'Argentine. Mais dans le "money time", il a raté une pénalité et le Clermontois a passé le drop de la victoire. Ensuite, contre les USA, s'il a parfois oublié la tactique de jeu basée sur le pied dans le dos de la défense, Camille Lopez a su distiller deux ballons d'essai grâce à son pied gauche, avec un 100% sur ses tentatives.

De quoi faire trembler Romain Ntamack, sur qui la pression semble glisser: "Ça fait partie de mon éducation. Je suis quelqu'un de calme comme le sont mon père et ma mère. Je tiens ça d'eux. Je ne me pose pas de questions, ça vient de là aussi. C'était beaucoup de fierté de débuter ce premier match de Coupe du monde. De la joie aussi, surtout. Je n'ai pas ressenti de pression ni de stress. J'étais bien, à l'aise." Face à la pression physique que les Tonga vont imposer, le N.10 français sait que, comme face aux Etats-Unis, le jeu au pied pourrait être une arme. "Avec l'humidité qui rend le ballon glissant, il faut l'utiliser plus", annonce-t-il. 

Pour cette charnière inédite, qui n'a jamais débuté un match ensemble, ce duel avec les Tonga représente sans doute plus qu'un match.

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