Coupe du monde de rugby : un "échec total" pour le président de la Fédération

Il a eu largement le temps de tourner plus de sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Pierre Camou, le président de la FFR, est enfin revenu ce lundi sur la déroute des Bleus samedi soir à Cardiff face aux All Blacks (62-13) et leur élimination de la coupe du monde. "On s'était fixé des objectifs importants, donc cette défaite est un échec total" , a concédé Pierre Camou dans une interview à l'Agence France Presse.

"Il faut bien le reconnaître. Nous sommes dans un moment difficile, ce serait stupide de le nier" Pierre Camou

Le président de la Fédération dit reconnaître ses erreurs et prendre la "responsabilité absolue" de cette défaite. En poste depuis sept ans, c'est lui qui a nommé Philippe Saint-André entraîneur. Et depuis 1991, c'est la première fois que le XV de France est éliminé si tôt d'un mondial et cela fait quatre ans l'équipe connaît un véritable déclin. Pierre Camou a donc décidé de "faire les constats" avant de tourner la page et a convoqué ce jeudi un bureau fédéral extraordinaire avec la coupe du monde de rugby pour seul ordre du jour.

Vers des contrats fédéraux ?

Pierre Camou ne stigmatise aucun homme dans ses propos. "Je n'attaque pas les personnes , explique-t-il. J'ai maintenu à Philippe Saint-André ma confiance pendant quatre ans. C'était compliqué pour lui de construire dans cet environnement très particulier" . C'est pour lui le système du rugby français qui est en cause et qui doit être changé pour préserver les meilleurs joueurs.

Il se dit même prêt à étudier la possibilité de contrats fédéraux pour quelques joueurs, une pratique qui existe déjà au Pays de Galles. "Je suis prêt à tout, souligne Pierre Camou. [...] Depuis six ans, on essaye de tout réformer, les tranches d'âge, les formations."

Reste le problème du financement de tels contrats. "Il y a deux façons d'envisager cela, pour le président de la Fédération française de rugby. Soit on a les moyens et il faut les prélever sur d'autres dépenses. Soit il faut créer des nouvelles recettes."  Cette piste sera donc étudiée comme d'autres, jeudi matin.